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Économie - Liban - Initiative

Feuille de route pour le développement du secteur agricole

Le 4e forum interlibanais organisé par la Délégation de la Commission européenne a abouti à une série de recommandations relatives à l'agriculture... qui devraient se traduire à l'avenir par des projets de lois.
Dans le but d'aider les responsables à s'entendre sur une vision commune des actions à entreprendre pour favoriser le développement de plusieurs secteurs, la Délégation de la Commission européenne au Liban a organisé du 17 au 19 février un forum interlibanais sur l'agriculture, auquel ont pris part les représentants des blocs parlementaires et partis politiques ainsi que des principales associations professionnelles du pays. Hier, l'heure était à l'annonce des principales conclusions du forum, après trois jours de débats conduits par les coordinateurs scientifiques du Forum euro-méditerranéen des instituts économiques (Femise) et plusieurs économistes libanais.
Au cours d'une conférence de presse, le chef de la Délégation de la Commission européenne, Patrick Laurent, a insisté sur l'importance du secteur agricole comme vecteur de développement économique et social, soulignant que ce secteur, dont dépend près de 30 % de la population, ne représente aujourd'hui que 6 % du PIB. « Son développement revêt ainsi une importance particulière, d'autant plus qu'un essor de l'agriculture aiderait indirectement à l'évolution du tourisme et d'autres secteurs », a ajouté M. Laurent.
Quant au professeur Jean-Louis Reiffers, de l'Institut de la Méditerranée, il a évoqué les principales conclusions du forum, axées sur trois thèmes : la politique agricole, les mesures de soutien et l'évolution des institutions. « En ce qui concerne la politique agricole, les participants ont mis l'accent d'abord sur la nécessité de clarifier les titres de propriétés, résoudre le problème du morcellement des terres mais également redéfinir la politique de subventions et développer toutes les mesures d'incitations favorables à la mise en œuvre de projets agricoles », a-t-il souligné. Cette politique comprend, en parallèle, la mise en exécution des mesures visant à protéger les producteurs locaux contre toute concurrence déloyale, notamment à la lumière des nombreux accords commerciaux signés par le Liban (accord Gafta, accord euro-méditerranéen) et de l'éventuelle adhésion du pays à l'OMC.
Quant aux mesures de soutien directes, elles portent notamment sur l'expansion des crédits agricoles et le développement de projets hydrauliques susceptibles de contribuer à l'essor du secteur. « Les participants se sont en effet mis d'accord sur la nécessité de réactiver la loi relative à la création d'une banque agricole, dans le but d'étendre l'accès des producteurs locaux aux crédits bancaires et de mettre en œuvre des projets déjà existants, notamment la construction de barrages », a ajouté Jean-Louis Reiffers.
Enfin, au niveau de la réforme des institutions agricoles, les recommandations issues du forum ont porté notamment sur le développement de la capacité du ministère de l'Agriculture afin de lui permettre de mettre en œuvre une stratégie de moyen-long terme. Les participants ont également retenu l'idée de créer un comité interministériel chargé de coordonner l'action des différents ministères concernés par le développement agricole (Énergie et Eau, Économie et Commerce, Finances, Environnement, etc.).
Parmi les recommandations, figure également la séparation des Chambres d'agriculture et des Chambres de commerce et d'industrie. Interrogé par L'Orient-Le Jour sur les moyens de mettre en application les recommandations du forum, le chef de la Délégation de l'UE a indiqué qu'une équipe indépendante du ministère des Finances sera chargée de traduire dans les prochains mois la plupart des conclusions en textes de lois. « Nous espérons ainsi pouvoir présenter au prochain gouvernement, issu des législatives de juin, une série de projets de lois visant à développer le secteur agricole. » M. Laurent s'est d'ailleurs réuni dernièrement avec plusieurs responsables, dont le président de la République, afin d'obtenir leur appui à cette initiative et de veiller à ce que les conclusions des différents forums organisés jusque-là ne restent pas lettre morte.
Ce forum fait en effet suite à trois autres forums organisés entre mai 2007 et octobre 2008, portant respectivement sur « le développement économique et social », « les politiques sociales » et « la compétitivité des PME libanaises et la concurrence ».
Dans le but d'aider les responsables à s'entendre sur une vision commune des actions à entreprendre pour favoriser le développement de plusieurs secteurs, la Délégation de la Commission européenne au Liban a organisé du 17 au 19 février un forum interlibanais sur l'agriculture, auquel ont pris part les représentants des blocs...
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