Le spectateur assiste avec intérêt et plaisir au procès et à la métamorphose du personnage de Washington, qui deviendra un simple humain aimant, débarrassé d'une phobie que peut provoquer la présence d'un être comme lui au penchant sexuel différent.
Plus de quinze ans ont passé. L'Ancien et le Nouveau Continent ont dépassé leurs peurs et leurs préjugés. L'homosexuel n'est plus l'homme à abattre. La protection dans les rapports est entrée dans les mœurs, et une législation commence à faire son chemin dans l'esprit des juristes. Même les séropositifs ont leur place au soleil dans les différents milieux professionnels. Comment se fait-il alors que nous ayons l'impression, au Liban, de vivre encore aux temps médiévaux, qualifiés d'obscurs ? L'impression a été confirmée il y a quelques semaines lors de cette émission télévisée sur la LBC, baptisée La ligne rouge, qui a fait rougir plus d'un. Alors que le présentateur se doit par définition d'être impartial, ce soir-là, il s'est érigé en Grand Inquisiteur et moralisateur, prononçant des termes étranges comme « rédemption, « traitement » ou « retour sur le droit chemin ». Les questions, quant à elles, semblaient s'adresser à des ovnis. Installés comme des inculpés, quelques membres de la société homosexuelle, venus du Liban et de différents pays arabes (au passage très courageux d'intervenir à cette émission), se voyaient juger par des personnes présentes sur le plateau ou des intervenants de l'extérieur, choisis spécifiquement parmi la population homophobe. Pas un seul n'a osé défendre ce qui, finalement, est un choix de vie personnel.
L'image de Tom Hanks, frêle roseau ballotté par les vents de l'homophobie et de l'incompréhension, m'est soudain venue à l'esprit. Les rues de Beyrouth pourraient-elles devenir un jour ces Streets of Philadephia* où l'obscurantisme en sera banni ?
*Chanson du film interprétée par Bruce Springsteen.
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