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Liban - Éclairage

Le « réchauffement syro-saoudien » et la nouvelle tendance à l’apaisement...

Après John Kerry qui sera aujourd'hui à Damas, c'est une nouvelle délégation américaine menée par le président de la commission des AE au Congrès Howard Birman, celui-là même qui avait été à l'origine du Syria Accountabilty Act en 2003, qui doit arriver la semaine prochaine en Syrie. Cette visite très attendue à Damas est considérée comme un symbole du changement de la politique américaine à l'égard de Damas. Elle confirme, selon des sources prosyriennes au Liban, la volonté de la nouvelle administration américaine d'établir un dialogue avec la Syrie avec ceux-là mêmes qui prônaient les sanctions contre Damas. Les Libanais de retour de la capitale syrienne rapportent d'ailleurs des informations sur la sérénité des responsables syriens et leur conviction que, pour leur régime, le plus dur est passé. Ces visiteurs précisent aussi qu'avant la visite du prince Moqren, responsable des SR saoudiens à Damas, une délégation syrienne s'était rendue à Riyad pour préparer le terrain à une prochaine visite du président syrien dans la capitale saoudienne. Celle-ci pourrait même avoir lieu avant le prochain sommet arabe de Doha à la fin du mois de mars, qui devrait en principe consacrer un réchauffement des relations entre les pays arabes à la lumière des nouveaux développements internationaux.
Les résultats des élections israéliennes, estiment les visiteurs de Damas, ont accéléré le processus à la demande de la communauté internationale, inquiète de voir l'ancien Premier ministre et chef du Likoud Benjamin Netanyahu à la tête du nouveau gouvernement israélien. L'idée directrice est d'empêcher les Arabes de retirer leur initiative de paix au cas où la droite reviendrait au pouvoir en Israël, remettant ainsi les compteurs du processus de paix à zéro. L'Occident voudrait aussi éviter de donner des prétextes à la droite israélienne pour qu'elle rejette tout effort de paix, en arguant du fait que les Arabes eux-mêmes n'en veulent plus. Il souhaiterait en quelque sorte forcer la main à celle-ci et, sur ce plan, la Syrie joue un rôle majeur. D'ailleurs, selon les visiteurs de Damas, la communauté internationale, et à sa tête la France, a tendance à considérer que la Syrie joue un rôle de plus en plus positif dans la région. Sa coopération a permis d'enregistrer des résultats importants en Irak, où d'ailleurs la France est en train de retrouver un rôle perdu depuis 2003. De même que l'on compte sur elle pour aboutir à la formation d'un gouvernement d'union nationale en Palestine qui permettrait de résoudre le problème qui consiste à déterminer la partie qui serait chargée de gérer les fonds en vue de la reconstruction de Gaza. Il faudrait toutefois que les relations syro-égyptiennes, marquées par un froid glacial, s'améliorent. La France, qui a reçu la semaine dernière le président égyptien Hosni Moubarak, travaillerait sur ces dossiers en coopération étroite avec le Qatar et elle pousserait actuellement l'Union européenne à réactiver l'accord de partenariat euro-méditerranéen conclu avec la Syrie et gelé depuis près de quatre ans.
Les prochaines semaines devraient donc entraîner des changements dans les relations interarabes ou, en tout cas, permettre un certain réchauffement.
Selon des sources diplomatiques libanaises, ces développements sont de nature à apaiser la tension au Liban. Notamment entre le Hezbollah et Amal d'un côté, le Courant du futur et le PSP de l'autre. D'ailleurs, les discours des uns et des autres ont commencé à donner un aperçu de ce nouveau climat régional. Désormais, estiment ces mêmes sources, la résolution 1559 ne fait plus partie des thèmes utilisés dans la campagne électorale. Cette résolution, qui avait dominé les législatives de 2005, est pratiquement tombée dans les oubliettes... De même que le ton est moins virulent à l'égard de la Syrie dans les derniers discours de Walid Joumblatt et de Saad Hariri. Il ne reste donc plus, selon les sources diplomatiques, que la question du tribunal international pour faire monter les enchères électorales et elle sera sans doute utilisée par le camp du 14 Mars qui devrait cependant l'exploiter dans le sens de la victoire de « la vérité et de la justice internationale ».
Par contre, sur la scène chrétienne, où la bataille électorale reste la plus féroce et la plus décisive, les thèmes de campagne restent violents et mettent en cause la Syrie, les armes de la Résistance et d'autres thèmes du même genre. C'est comme si la scène chrétienne reste en dehors des développements internationaux et la campagne électorale y fait feu de tout bois. Mais selon les sources diplomatiques libanaises, même si la bataille dans les circonscriptions à majorité chrétienne fera pencher la balance d'un côté ou de l'autre et sera déterminante pour l'orientation du futur Parlement libanais, le vainqueur devra composer avec les nouvelles données régionales et internationales, indépendamment de son identité et du camp politique auquel il appartient.
Après John Kerry qui sera aujourd'hui à Damas, c'est une nouvelle délégation américaine menée par le président de la commission des AE au Congrès Howard Birman, celui-là même qui avait été à l'origine du Syria Accountabilty Act en 2003, qui doit arriver la semaine prochaine en Syrie. Cette visite...
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