Vers une fédération méditerranéenne de la franchise

L'Association libanaise de la franchise (ALF) s'active. Elle met la dernière touche au projet de création d'une fédération méditerranéenne de la franchise dont elle est l'initiatrice. Elle a déjà mobilisé autour de son initiative dix pays du pourtour méditerranéen. L'ALF organise en mars prochain à Beyrouth une table ronde de la franchise pour discuter de la loi constituante de ce nouveau rassemblement. Beyrouth, Le Caire et Ankara sont en lice pour abriter le siège de cette fédération. Mais l'ALF souhaite que l'option de la capitale libanaise soit levée dans la mesure où la législation dans notre pays est à même de s'adapter aux besoins évolutifs du secteur de la franchise et que l'Association est disposée à prêter main-forte à la fédération méditerranéenne au niveau tant d'un appui logistique (locaux, personnel, réseau de communication) qu'au niveau d'un encadrement des organisations nationales similaires qui ne se sont pas encore constituées en association de la franchise.
Le terme franchise est devenu un mot communément utilisé dans le monde des affaires alors que son contenu n'est pas toujours suffisamment clair. En fait, la franchise est un mode de distribution de produits et de services basé sur un réseau de partenaires indépendants et distincts, mais dont les efforts combinés montrent qu'elle est à même d'accroître la force et l'efficience de cette distribution.
La franchise a trois composantes essentielles : un produit, un concept et une marque. Acquérir ou vendre une franchise est une décision majeure de l'opérateur. C'est que l'engagement de ce dernier en termes de capital et de temps est significatif. « La franchise est devenue une activité majeure dans notre environnement économique. L'accroissement de la complexité des marchés modernes est de plus en plus compensé par l'émergence d'enseignes internationales qui rassurent le consommateur », souligne Charles Arbid, président de l'Association libanaise de la franchise, affirmant par ailleurs que « la généralisation du concept de la franchise dans les années à venir nécessitera une meilleure organisation au niveau régional ».
Il a estimé que ce sera un grand avantage pour les économies des pays de la Méditerranée si une solide coordination est établie suffisamment tôt à travers un réseau d'associations nationales qui répandra la culture de la franchise dans la région et une approche cohérente de cette activité qui implique essentiellement les intérêts de plusieurs pays.
Parmi les objectifs prioritaires de la fédération méditerranéenne de la franchise figurent notamment la création de services d'arbitrage et de médiation, la défense d'une vision unifiée du développement du concept de la franchise tel qu'exprimée dans le code européen de déontologie, et la distribution d'informations sur la franchise acquise par des moyens pédagogiques ou informels.
Charles Arbid estime que l'évolution normale de la dynamique d'ouverture de l'économie est la régionalisation.
« Cela ne veut pas dire un bloc de pays hermétiquement fermés sur eux-mêmes. La régionalisation est un passage obligatoire pour atteindre l'internationalisation », dit-il.
La confiance générée auprès des consommateurs par les marques déposées, les griffes, et les appellations d'origine contrôlée va nécessairement paver la voie à l'expansion de la franchise, dans un premier temps au niveau national puis à un niveau régional et international.