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Culture - Correspondance

Le nom de la rose

Grâce à Joséphine Bonaparte, on ne dit plus Rosa pimpinellifolia, Gymnocarpae ou Cinnamomeae, mais La Belle Sultane, Grand Turban ou Manteau rouge. C'est l'histoire des noms des roses, contée par deux historiens américains.
« Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom ». Dixit Shakespeare.
Pas du tout rétorquent, aujourd'hui, deux spécialistes américains en horticulture, Stephen Scanniello et Douglas Brenner, qui viennent de cosigner un ouvrage intitulé L'histoire des noms des roses. Un titre qui a pris une bonne lancée avec la Saint-Valentin, où l'on s'est mis à offrir la fleur et son récit.
Il existe actuellement plus de 15 000 espèces de roses, ayant chacune son nom et chaque année on en enregistre d'autres. Les deux auteurs remontent à l'origine des appellations. Aux siècles derniers, l'Occident recevait des roses du monde entier, au grand bonheur des horticulteurs qui s'ingéniaient à leur procurer le terreau adéquat à leur épanouissement, leur parfum et aussi à leur  hybridation. L'idée de les distinguer, en leur attribuant des identités, revient à Joséphine Bonaparte. L'impératrice aimait cultiver des roses, provenant de l'étranger, dans le jardin de son château de Malmaison et se plaisait à leur donner des noms séduisants : la Belle Sultane, Grand Turban ou Manteau rouge.

Les roses Malmaison, J.F. Kennedy et Picasso
Après cela personne n'a plus eu envie de revenir aux épithètes botaniques, tels que Rosa pimpinellifolia et autres Gymnocarpae et Cinnamomeae. Et même décédée, Joséphine a continué à inspirer les horticulteurs qui ont créé des spécimens qui restent de grande beauté : Gloire de Dijon, Roseraie de l'Hay, Madame Alfred Carrière, Madame Caroline Testout et bien sûr, Souvenir de Malmaison.
Une influence qui s'est étendue à des botanistes (dont Pierre-Joseph Redouté) et à des artistes français, (Fantin-Latour). Et la rose devait vivre plus que l'espace d'un matin, désirée qu'elle était par tout un chacun, à travers le monde. Ainsi, en 1950, on a assisté à la naissance de la Rose Chrysler, de couleur pourpre, qui honorait le nouveau modèle de l'automobile du même nom. Plusieurs États de l'Amérique du Nord ont eu la leur (celle veloutée d'Oklahoma serait la plus odorante) et les personnalités aussi : John F. Kennedy (un hybride blanc de la rose thé), Judy Garland (rouge flamboyant), Elvis Presley (une rose thé bordée d'orange), Marilyn Monroe (abricot crémeux), Audrey Hepburn (rose clair).
À noter que les célébrités devaient apposer leur signature sur le certificat de création d'une fleur en leur nom. Au début des années 70, Picasso avait refusé de calligraphier son nom pour une rose marbrée, sachant que sa seule signature pourrait rapporter des milliers de dollars. Son manager avait signé à sa place.
Il reste beaucoup de spécimens qui n'ont pas encore raconté l'histoire du nom de la rose.
« Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose embaumerait autant sous un autre nom ». Dixit Shakespeare.Pas du tout rétorquent, aujourd'hui, deux spécialistes américains en horticulture, Stephen Scanniello et Douglas Brenner, qui viennent de cosigner un ouvrage intitulé L'histoire des noms des roses. Un titre qui a pris une bonne...
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