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Liban - Éclairage

Nouvelles tendances internationales et régionales ?...

« Le problème avec la majorité parlementaire actuelle, c'est qu'elle se comporte comme si George W. Bush était encore à la tête des États-Unis et comme si aucun changement ne s'était produit dans le monde. Elle vit dans le déni et reprend les thèmes de 2005 à l'apogée de "la période guerrière de l'ex-président américain", qui ne sont plus de mise aujourd'hui ». C'est ainsi qu'un des « penseurs » de l'opposition commente les déclarations des piliers du camp du 14 Mars à la veille de la commémoration du quatrième anniversaire de l'assassinat de Rafic Hariri.
L'analyste du 8 Mars précise toutefois qu'il comprend l'utilisation de ces thèmes pour des besoins de mobilisation électorale, mais il ajoute qu'il ne faut pas aller trop loin, car la situation internationale et régionale a connu des développements radicaux. Selon lui, en plus de l'élection américaine qui a installé à la Maison-Blanche Barak Obama, deux événements majeurs se sont produits en ce début d'année. Il y a eu d'abord la guerre de Gaza et l'incapacité d'Israël, malgré trois semaines de bombardements d'une violence inouïe, à éliminer le Hamas de la scène politique, et ensuite les élections israéliennes qui ont permis une victoire de la droite et des extrémistes.
Le penseur de l'opposition rappelle à ce sujet que c'est la première fois que les élections législatives israéliennes se déroulent sans que les deux camps rivaux n'aient une proposition de paix ou de négociations dans leurs programmes politiques. Au contraire, ils ont tous fait de la surenchère sur l'utilisation de la force et le refus d'offrir des concessions sur un des volets en suspens. Même l'initiative arabe de paix, maintenue au sommet du Koweït en dépit des recommandations de la rencontre de Doha, a été superbement ignorée. Ce qui, selon ce penseur, renforce le camp arabe dit de la confrontation face à celui des modérés. En somme, le principal perdant de ces élections israéliennes serait le camp arabe prêt à faire la paix, puisque les Israéliens en conflit sur tout sont d'accord sur un seul point : le refus de la paix dans les circonstances actuelles. Ceux qui misaient donc sur le plan suivant : une guerre éclair à Gaza à la fin du mandat Bush et avec un accord tacite d'Obama pour éliminer le Hamas afin de permettre ainsi à Mahmoud Abbas de signer en toute tranquillité et sans la moindre contestation palestinienne un plan de paix déjà préparé, ont perdu. Il faut désormais affronter une nouvelle équation régionale : Israël ne veut pas faire la paix, et le camp du Hamas et du Hezbollah s'en trouve donc renforcé. C'est d'ailleurs avec le Hamas que les Israéliens sont en train de conclure via l'Égypte une trêve de longue durée, et Mahmoud Abbas doit suivre la tendance au lieu d'être le meneur du jeu.
L'analyste de l'opposition affirme que le premier à avoir saisi l'importance du changement en train de se produire a été le roi Abdallah d'Arabie. Voyant que les États-Unis et Israël avaient conclu un accord pour la sécurité des frontières avec Gaza, entraînant des obligations pour l'Égypte et sans consulter celle-ci ni aucun autre pays arabe, il a compris que si les Arabes ne se ressaisissaient pas, ils seraient totalement exclus des nouvelles ententes régionales. Il a donc prononcé son fameux discours « de réconciliation », et même si cette tendance ne s'est pas encore confirmée, des contacts préliminaires seraient en gestation pour lui permettre de consolider sa position au prochain sommet de Doha à la fin du mois de mars.
Selon cet analyste du 8 Mars, ce n'est pas un hasard si les pays qui mènent aujourd'hui la diplomatie la plus active dans la région sont le Qatar et la Turquie, tous deux proaméricains. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, ces deux pays ne s'opposent pas à la politique américaine, mais reflètent la nouvelle tendance de l'administration en place à Washington. La priorité est donc désormais au dialogue et le régime syrien sort renforcé de cette nouvelle situation. Les délégations américaines se succèdent à Damas, et plus personne ne met en cause le rôle régional de ce pays. Le dialogue est sur le point de s'amorcer aussi avec l'Iran. C'est dire qu'on est loin de l'atmosphère guerrière créée par la précédente administration. Dans le même temps, et en raison des résultats des élections israéliennes, la tendance n'est pas non plus à des négociations de paix, mais à une sorte de « statu quo guerrier » qui arrange aussi bien la Syrie que le Hamas et le Hezbollah, et leur permet de clamer que leur position sceptique par rapport à la signature rapide d'un accord avec Israël était la bonne. Naturellement, il faudra attendre la formation du gouvernement israélien et la vision de l'administration américaine concernant la région pour que les tendances se précisent...
L'analyste de l'opposition estime ainsi qu'il serait bon de tenir compte de ces données avant de lancer des accusations dans toutes les directions alors que l'orientation générale va dans une autre direction. Il précise toutefois que le chef du PSP Walid Joumblatt et le leader du Courant du futur ont adopté récemment un ton un peu plus conciliant en se déclarant prêts à accepter les conclusions du Tribunal spécial pour le Liban, d'autant que celles-ci devraient se faire attendre, car selon les experts, le tribunal sera constitué le 1er mars, mais il ne devrait pas siéger dans l'immédiat. L'analyste de l'opposition conclut toutefois en affirmant qu'il faut attendre les discours d'aujourd'hui (au grand rassemblement du centre-ville) pour voir s'il s'agit réellement d'une orientation qu'il qualifie de plus réaliste, ou si la mobilisation électorale passe par le maintien de la tension verbale.
« Le problème avec la majorité parlementaire actuelle, c'est qu'elle se comporte comme si George W. Bush était encore à la tête des États-Unis et comme si aucun changement ne s'était produit dans le monde. Elle vit dans le déni et reprend les thèmes de 2005 à l'apogée de "la période guerrière de...
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