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Liban - Éducation

Dans la Békaa, de nouvelles écoles ouvrent leurs portes aux enfants palestiniens

L'Union européenne et l'Unrwa ont inauguré jeudi la première d'une série de six écoles destinées aux enfants palestiniens. Ces établissements permettent de désengorger les anciennes écoles et d'offrir aux élèves un meilleur cadre de travail.
Leila jette un rapide coup d'œil à la foule amassée dans les couloirs de sa nouvelle école : il y a des hommes en cravate, des journalistes avec leurs appareils photo, des dames bien coiffées. Les murs sont décorés avec des banderoles et des ballons sont accrochés à chaque coin de porte. Ce jeudi est jour de fête : l'Unrwa et l'Union européenne inaugurent la nouvelle école de al-Jarmaq, à Taalabaya, dans la vallée de la Békaa - un nouvel établissement destiné à accueillir les enfants de la communauté d'origine palestinienne, très présente dans la région.
Leila hausse les épaules et préfère se diriger vers le rez-de-chaussée. C'est là que se trouve sa salle préférée dans le nouvel établissement : la bibliothèque, toute neuve, avec ses étagères pleines de livres. Elle peut en emporter chez elle, ou les lire sur place ; il y a aussi de grandes tables où elle peut commencer ses devoirs. Avec un sourire, elle se souvient de l'ancienne école, où ce genre de luxe n'existait pas.
« Là-bas, explique-t-elle, il n'y avait pas de place pour les livres. On avait un dictionnaire et des livres de sciences, mais on était très nombreux, avec tous les autres élèves, alors on ne pouvait jamais s'en servir. De toute façon, il n'y avait pas de place dans le bâtiment. » L'immeuble auquel la petite fille fait allusion est celui de l'ancienne école, où étaient regroupés jusqu'à la semaine dernière tous les élèves palestiniens, de l'école primaire à la terminale. Construit avec des moyens très limités, il n'était pas assez grand pour accueillir tout le monde en même temps. C'est un problème que l'école avait tenté de résoudre en adoptant un système d'alternance : le bâtiment était occupé par deux groupes d'élèves différents, répartis selon leur âge, à des moments différents de la journée. Le matin, les locaux étaient investis par les élèves des petites classes, qui cédaient ensuite la place à leurs aînés, dans l'après-midi.
Ce système nuisait évidemment à la réussite scolaire des enfants - la journée étant coupée en deux, aucune classe n'assistait à un nombre de cours suffisants. Il fallait aussi se contenter d'un matériel très rudimentaire : pas d'ordinateur, pas de laboratoire et, surtout, pas de bibliothèque. L'Unrwa, cette agence des Nations unies qui soutient les réfugiés palestiniens au Liban et dans les pays voisins, souhaitait depuis longtemps désengorger l'école et a bénéficié d'un financement complet de ce projet par l'Union européenne. La nouvelle école construite à Taalabaya accueille seulement les élèves du complémentaire et du secondaire - les plus petits sont restés dans les anciens locaux, devenus beaucoup moins encombrés.

Vers une école moderne
L'architecture du bâtiment correspond à un modèle standard des écoles de l'ONU. Les salles et les couloirs sont vastes, et organisés en cercle autour d'un escalier central qui permet aux élèves de circuler rapidement et sans créer de nuisance sonore. Leila et ses camarades ont désormais accès à des classes propres et bien équipées ; pour les cours de sciences, une salle d'informatique et un laboratoire sont à leur disposition, avec des ordinateurs, des fioles et des squelettes tout neufs. Ils sont 350 à avoir déménagé avec leurs professeurs et peuvent désormais avoir cours toute la journée : ils ont ainsi gagné trois heures quotidiennes de cours.
L'Union européenne a accordé 15 millions d'euros à la création de nouvelles écoles : comme à Taalabaya, cinq autres écoles gérées par l'Unrwa devraient ouvrir leurs portes dans le courant de l'année pour accueillir des élèves palestiniens. Lenka Vitkova, chargée de programmes au sein de la Délégation européenne au Liban, précise que le budget offert par l'UE ne servira pas qu'à construire de nouveaux bâtiments : « Une fois que les bâtiments sont construits, explique-t-elle, il reste beaucoup de problèmes à résoudre. Par exemple, les enfants palestiniens ne sont pas envoyés à la maternelle et arrivent souvent à l'école sans savoir comment se comporter. Ce problème ralentit leur adaptation et on pourrait le résoudre en créant des classes préscolaires. L'Unrwa veut également faire en sorte que les professeurs soient mieux formés, que les élèves handicapés soient mieux accueillis, que des activités extrascolaires soient organisées... On n'a pas fini le travail ! »
Leila jette un rapide coup d'œil à la foule amassée dans les couloirs de sa nouvelle école : il y a des hommes en cravate, des journalistes avec leurs appareils photo, des dames bien coiffées. Les murs sont décorés avec des banderoles et des ballons sont accrochés à chaque coin de porte. Ce jeudi est jour de fête :...
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