Entre parenthèses La mariée était en noir * De Colette KHALAF

On a tendance à croire que le mariage est un aboutissement, alors qu’il n’est en fait qu’un début, un nouveau départ, un saut vers l’inconnu. À peine franchi le perron de l’église ou celui de la porte de la nouvelle maisonnée, c’est là que tout commence. Ce ne sont ni l’attrait de la robe blanche sur fond de musique ABBA (Muriel’Wedding, 1994) ni la cérémonie reprise maintes fois en cette même année 94 dans Four Weddings and A Funeral, encore moins les réunions familiales vues dans Mariages, le film de Valérie Guignabodet en 2004, qui sont le but ultime de cette union sacrée, appelée mariage. Il s’agit tout simplement de couples qui se sont promis de faire un bout de chemin ensemble, et Sam Mendes l’a très bien compris en titrant son film (qui sort cette semaine en salle) Revolutionary Road. Dans ce titre, c’est la notion de route qui est évoquée. Un homme et une femme qui ont choisi d’emprunter la même route. Traduit de l’anglais en Noces rebelles, il y a également une allusion à la rébellion, puisque tout n’est pas calme au sein d’un couple. Les embûches et les obstacles peuvent à tout moment surgir en travers de cette route, et la lune de miel peut très vite se transformer en Lunes de fiel à la manière de ce Polanski apparemment très « connoisseur » en la matière. Les noces blanches peuvent également changer de couleur et ne devenir que des Noces rouges comme l’a montré Claude Chabrol en 1973. Alors la fameuse phrase « ils se marièrent et vécurent heureux » n’est que foutaises ? Peut-être pas en totalité, mais certainement un concept rejeté aux oubliettes et une notion à revisiter… et à recycler. *Film de François Truffaut.