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Actualités - OPINION

Citoyen grognon Et la lumière, bordel ! d’Anne-Marie el-Hage

Rien ne va plus à l’EDL. C’est à la lueur de la bougie que de nombreux foyers ont dû se résoudre à célébrer le passage à la nouvelle année, alors qu’une à une, les trois centrales de Jiyeh, Zouk et Zahrani rendaient l’âme, en même temps, comme par hasard. C’est toujours à la lueur de la bougie que de nombreuses familles (habitant la montagne de surcroît) continuent encore de passer ces glaciales soirées hivernales, inventant d’ingénieux et d’artisanaux moyens pour se chauffer, comme le faisaient les anciens. Car le rationnement du courant électrique est tout simplement fou, sans compter qu’il est injuste, favorisant des régions au détriment d’autres, ou des quartiers au détriment d’autres, comme cela s’est toujours passé. Du côté de l’information officielle, après le laconique communiqué de l’EDL du 5 janvier évoquant les pannes et promettant une réparation dans les quelques prochains jours, plus rien. À part une vague promesse du service de communication de l’institution que les choses devraient s’améliorer dès le week-end. Quant au directeur de l’EDL, Kamal Hayek, il est tout simplement aux abonnés absents, alors que le ministre concerné, Alain Tabourian, est souvent injoignable. Il faut clairement se rendre à l’évidence. La gestion par l’EDL de la distribution du courant électrique n’est plus à la hauteur des besoins du pays, évalués à 2 300 mégawatts. L’énergie disponible, elle, atteint à grand-peine 1 500 mégawatts. Et encore... dans ses meilleurs jours. D’ailleurs, vu la vétusté des installations, le mauvais entretien des équipements les plus récents qui remontent aux années quatre-vingt-dix, et les réparations de fortune qui sont opérées par des sociétés de maintenance à la fiabilité douteuse, qu’espère-t-on vraiment ? De même, la capacité de notre jeune ministre de l’Énergie à trouver une solution au problème endémique de l’électricité est nettement en deçà des attentes de la population. Inutile d’ailleurs de se raconter des balivernes. Nous ne l’avons que trop répété : cela restera ainsi tant que l’on persévérera à distribuer les maroquins ministériels en fonction des appartenances politiques et communautaires ; tant que l’on négligera de choisir les personnes en fonction de leurs compétences et leurs qualifications ; tant que l’on évitera de placer la personne qu’il faut au poste qu’il faut. Des milliards de livres libanaises provenant de la poche des citoyens sont engloutis chaque année, pour des prunes, dans ce secteur en faillite. La population n’en peut d’ailleurs plus de payer en double ses factures d’électricité ou de vivre à la lueur de la bougie pour les plus démunis. Elle refuse aussi de payer pour les privilégiés de tous bords, qui se servent généreusement sans payer le moindre sou. À Tripoli ou au Akkar, elle affiche tout haut sa grogne. Il est à parier qu’elle ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Qu’attend-on donc pour investir efficacement dans ce secteur fondamental, selon un programme dûment établi par des experts en la matière ? On doterait par exemple le pays d’une nouvelle centrale ou, du moins, on renouvellerait les équipements défectueux ; les solutions ne manquent pas. Quant à l’argent, il serait utilisé à bon escient, pour une fois, rien qu’au service du citoyen, sans distinction de son appartenance politique ou communautaire, mais à la seule condition évidemment qu’il règle ses factures. Il est heureusement permis de rêver, à défaut d’avoir de l’électricité.
Rien ne va plus à l’EDL. C’est à la lueur de la bougie que de nombreux foyers ont dû se résoudre à célébrer le passage à la nouvelle année, alors qu’une à une, les trois centrales de Jiyeh, Zouk et Zahrani rendaient l’âme, en même temps, comme par hasard. C’est toujours à la lueur de la bougie que de nombreuses familles (habitant la montagne de surcroît) continuent encore...