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Somalie Abdullahi Yusuf Ahmed démissionne sur fond de chaos sécuritaire et humanitaire

Le pays au plus bas depuis le début de la guerre civile en 1991. Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed a démissionné lundi, au terme d’une crise politique majeure qui a paralysé les institutions du pays. « J’avais promis de rendre le pouvoir si je ne pouvais pas ramener la paix, la stabilité ainsi que la démocratie en Somalie », a déclaré lundi M. Yusuf devant le Parlement à Baïdoa (250 km au nord-ouest de Mogadiscio). « J’ai signé la lettre de démission et j’ai donné le pouvoir au président du Parlement », Aden Mohamed Nur, assure à compter de ce lundi la fonction de président en exercice de Somalie, a ajouté M. Yusuf. M. Nur était président du Parlement depuis décembre 2007. Élu à la présidence de la Somalie le 10 octobre 2004, M. Yusuf a finalement démissionné sous les pressions nationales et internationales. Ce personnage-clé de la vie politique somalienne n’est jamais parvenu à imposer son autorité sur ce pays, qu’il a plus dirigé en chef de clan qu’en chef d’État. « Une nouvelle page de l’histoire somalienne s’ouvre désormais », a réagi Ahmedou Ould-Abdallah, envoyé spécial de l’ONU pour la Somalie, en saluant la démission de M. Yusuf et en exhortant les parties somaliennes « à l’unité et à la solidarité ». Les États-Unis ont salué lundi la démission du président, appelant à l’élection rapide d’un successeur et à la formation d’un gouvernement d’unité nationale. Cette démission « va contribuer au renforcement du gouvernement et à résoudre la crise », a estimé hier, de son côté, l’Éthiopie. Le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine, Ramtane Lamamra, a déclaré « espérer que ce nouveau développement puisse aider à réunir les parties somaliennes (...), afin de mettre en place un gouvernement d’unité nationale et un Parlement élargi ». Le chef de la branche radicale de l’opposition islamiste, cheikh Hassan Dahir Aweys, a jugé pour sa part que cette démission « ne représentait que 10 % du problème somalien ». « Yusuf n’était pas le seul obstacle à la paix. L’épicentre de l’infortune somalienne est la présence des troupes éthiopiennes sur notre sol », a-t-il déclaré à l’AFP par téléphone. À compter de lundi, le Parlement a 30 jours pour élire un nouveau président. Les candidats ne sont pas tenus d’être députés. Cette démission arrive au terme d’une crise politique majeure. M. Yusuf avait annoncé le 16 décembre avoir désigné un nouveau Premier ministre, Mohamoud Mohamed Gouled, pour remplacer Nur Hassan Hussein, pourtant confirmé dans ses fonctions la veille par un vote de confiance massif des parlementaires somaliens. Le limogeage de M. Hussein avait été condamné par la communauté internationale et jugé illégal par le Parlement. Le 24 décembre, M. Gouled avait annoncé sa démission. En outre, depuis début 2007 et la chute des tribunaux islamiques, Mogadiscio et un nombre croissant de régions somaliennes sont le théâtre de violences meurtrières, opposant les forces gouvernementales et leurs alliés éthiopiens aux insurgés. Face à l’impuissance du gouvernement somalien, les extrémistes islamistes des « shebab » ont lancé une insurrection acharnée dans le pays et contrôlent désormais une large partie du centre et du sud de la Somalie. Le gouvernement somalien et l’opposition islamiste modérée ont signé en juin à Djibouti un accord de partage du pouvoir et une trêve, catégoriquement rejeté par les shebab et par le mouvement de cheikh Aweys. Entre 300 000 et 500 000 personnes sont mortes depuis 1991, et plusieurs milliers depuis début 2007. L’Éthiopie, intervenue officiellement fin 2006 en Somalie pour chasser les tribunaux, a annoncé le retrait total de son armée de Somalie d’ici au début 2009, faisant planer encore plus d’incertitudes sur l’avenir sécuritaire du pays.
Le pays au plus bas depuis le début de la guerre civile en 1991.
Le président somalien Abdullahi Yusuf Ahmed a démissionné lundi, au terme d’une crise politique majeure qui a paralysé les institutions du pays.
« J’avais promis de rendre le pouvoir si je ne pouvais pas ramener la paix, la stabilité ainsi que la démocratie en Somalie », a déclaré lundi M. Yusuf devant le...