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Spectacle « Al-Tarik » de Georges Khabbaz, une comédie populaire menée tambour battant

Edgar DAVIDIAN Rire, toujours rire au théâtre du Château Trianon avec Georges Khabbaz qui a pourtant démontré au cinéma qu’il pouvait aussi camper des rôles sérieux et graves. Calfeutré au théâtre Château Trianon, son aire scénique de prédilection, Georges Khabbaz revient à ses amours de toujours, c’est-à-dire la bonne comédie populaire arabe, avec des personnages sympathiques et farfelus, le tout ponctué de quelques chansonnettes. Sans voler très haut, un bon petit moment de détente sans prétention aucune. Al-Tarik, curieux titre sur cette enseigne géante devant tous les automobilistes coincés dans leur voiture sur le tronçon Beyrouth-Jounieh, toujours engorgé, toujours redoutablement, inextricablement embouteillé…Curieuse coïncidence ou clin d’œil malicieux aux pauvres citoyens libanais harassés par la circulation jusqu’aux confins de la névrose et de la phobie ? Toujours est-il qu’ Al-Tarik (sur la route) est le titre de la dernière comédie écrite et mise en scène par Georges Khabbaz. Avec ses compères de scènes habituels dans des rôles cocasses, tendres ou en panache : brochette de comédiens sagement rodés sous la houlette de maestro Georges Khabbaz qui a, comme d’habitude, la part belle pour les faveurs du public. Une trame rondement tissée. Dans une agence organisant cérémonies de mariage et servant de pompe funèbre, la vie s’écoule entre joie et deuil… Sauf pour le patron, célibataire au cœur brisé… Le temps de raconter au public ses mésaventures avec la fille d’un gros parvenu… Amour partagé avec la jeune fille, mais contrarié par papa-flingueur qui veille sur sa graine ! Alors on rosse le chenapan désargenté qui ose regarder l’étoile. Fin de l’acte ! Revanche du pauvre bougre et déconvenue du pépère dont la roue de fortune vire au sec. Et brusquement, dix ans plus tard, la dulcinée revient, comme par hasard, pour parler des détails de sa cérémonie de mariage, avec un fiancé en or…Déconvenue de l’amoureux éconduit, et la blessure d’amour, jamais cicatrisée, fait à nouveau souffrir… Un méli-mélo de boulevard Tout ce méli-mélo sur fond d’interview en anglais pour un patron « arrivé » socialement quand le luron ne comprend que dalle à la langue de Shakespeare…Alors imaginez Georges Khabbaz entre Buster Keaton et Chouchou pour se tirer d’affaire et émouvoir, car le patron et l’amoureux transi c’est lui !… Du Charlot en l’air quand on a un rival beau gosse comme un mannequin échappé à un magazine de mode…Mais tranquillisez-vous, tout rentre dans l’ordre. Le prétendu fiancé est un cousin qui fait le figurant, et les amoureux, en parfaits tourtereaux, reviennent l’un à l’autre et fin de la farce ! Beaucoup de bruit pour rien ? Eh bien, c’est cela les remuantes comédies populaires boulevardières, du « baladi », du « chaabi » certes, mais tout en écornant le système « embourgeoisé » des mariages en série avec feux d’artifice, limousine, buffet, « zaffé » et autres bagatelles… Du vent, une diarrhée verbale, des quiproquos, des redites, des chassés-croisés, des malentendus, un discours de sourds, des mots qui font mouche…Quelques moments d’ennuis quand même à cause de certains bavardages, tout en se moquant bien gentiment du snobisme des Libanais pour le commerce matrimonial… Mais avec la présence de Georges Khabbaz, même s’il en fait souvent trop, la drôlerie et la bouffonnerie sont au rendez-vous. On gomme les « dabkés » inutiles et les chansonnettes sirupeuses et on retient la danse à trois, petit moment de bravoure gestuelle… Les acteurs sont bien dans leurs personnages et leur peau. Hind Baz est décorative. Carlos Azar a oublié son micro devant la caméra pour camper un jeune premier trop soucieux de boutonner tout le temps sa jaquette ! Mais en fait, toute la pièce repose sur les épaules de Khabbaz, pétillant et vif comme un asticot sur l’hameçon…
Edgar DAVIDIAN


Rire, toujours rire au théâtre du Château Trianon avec Georges Khabbaz qui a pourtant démontré au cinéma qu’il pouvait aussi camper des rôles sérieux et graves.
Calfeutré au théâtre Château Trianon, son aire scénique de prédilection, Georges Khabbaz revient à ses amours de toujours, c’est-à-dire la bonne comédie populaire arabe, avec des personnages...