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Citoyen grognon Des places, par pitié ! d’Anne-Marie el-Hage

À défaut d’utiliser des transports en commun défectueux, pour ne pas dire inexistants, le citoyen n’a d’autre choix que de prendre sa voiture en ville. Ce qui n’est pas une sinécure. Car une voiture, il faut la garer, et de nos jours, c’est loin d’être un jeu d’enfant, que ce soit à Achrafieh, Hamra, Badaro, Kantari ou ailleurs dans la capitale et ses environs. Vous avez un rendez-vous de travail, auquel vous devez absolument être à l’heure. Vous avez pris le soin de prendre la route avec une bonne heure d’avance. Vous avez tout prévu : embouteillages, crevaison, accident même. Par bonheur, ce jour-là, tout roule comme sur du beurre, la circulation est fluide, votre voiture est dans ses bons jours, les automobilistes ne vous en veulent pas particulièrement. Miracle ! Vous êtes arrivé avec une bonne demi-heure d’avance. Il ne vous reste plus qu’à vous garer. Formalité, pensez-vous, vous rappelant l’existence d’un parking, dans la ruelle adjacente. En quelques minutes, vous avez atteint la ruelle. C’est parfait, vous dites-vous. Vous êtes largement dans les temps. Mais en avançant dans la ruelle, vous avez comme une impression bizarre. Stupeur ! Plus de parking. Des pelleteuses et des tracteurs en défigurent l’emplacement. D’ici à un ou deux ans, surgira en ce lieu un immense immeuble ultramoderne. Dépité, mais toujours confiant, vous continuez votre chemin, espérant trouver une petite place dans la ruelle où garer votre auto. Elle est petite, vous finirez bien par la caser quelque part. Mais les deux côtés de la ruelle sont envahis de véhicules, pare-chocs contre pare-chocs. Pas le moindre centimètre pour votre auto. Par contre, c’est avec joie que vous découvrez un parking dont vous ne connaissiez pas l’existence. Vous poussez déjà un soupir de soulagement lorsqu’un colosse vous en barre l’entrée, lançant un retentissant « c’est complet ». Affichant votre plus beau sourire, vous tentez de le convaincre, résolu à laisser votre clé à cet inconnu. Mais, intraitable, le bonhomme reste sourd à vos supplications. Vous commencez à perdre patience. Vous n’avez plus qu’un quart d’heure devant vous. Il vous faut absolument trouver une place. Vous commencez à regretter de ne pas avoir pris de taxi. Vous revoilà sur l’artère principale. Toujours impossible de trouver le moindre trou de part et d’autre de la route pour y déposer votre véhicule. Et puis des flics surgis de nulle part s’amusent à coller des contraventions en veux-tu en voilà. Cerise sur le gâteau, un embouteillage s’est formé. Vous roulez tout doucement, vous fuyez vers d’autres ruelles, et encore d’autres, plus loin. Mais rien à faire, vous faites chou blanc. Tous les parkings affichent complet, et pas la moindre place à l’horizon. Vous piaffez d’impatience, car vous tournez en rond. Vous n’avez plus que quelques minutes devant vous. Vous êtes bien loin de votre lieu de rendez-vous. Lorsqu’en face de vous surgit une station d’essence. Sans réfléchir, vous jetez carrément votre voiture à laver. Et tant pis s’il commence à pleuvoir. Tant pis surtout si vous devez laisser les clés de votre précieux bien à l’ouvrier de service. Sait-il seulement conduire ? Vous préférez ne pas y penser. C’est à l’issue d’un sprint effréné que vous arrivez à votre rendez-vous, rouge, essoufflé, échevelé... avec dix bonnes minutes de retard. Rien ne sert de courir... dit le vieux dicton. À part que vous, vous étiez bien parti à point.
À défaut d’utiliser des transports en commun défectueux, pour ne pas dire inexistants, le citoyen n’a d’autre choix que de prendre sa voiture en ville. Ce qui n’est pas une sinécure.
Car une voiture, il faut la garer, et de nos jours, c’est loin d’être un jeu d’enfant, que ce soit à Achrafieh, Hamra, Badaro, Kantari ou ailleurs dans la capitale et ses environs.
Vous avez un...