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Actualités - OPINION

Joyeux Noël

L’essentiel dans le métier que je fais est de savoir jauger le client avant de le juger. Nous prenons un certain recul, étudions son dossier, ce qu’il a entrepris, ses réussites, ses échecs, puis nous portons une appréciation favorable ou non sur son projet à la lumière de son passé, loin de toute pression ou fioriture, aussi enjolivé que nous soit présenté l’avenir. En attendant donc que le calme revienne, que le bruit des applaudissements et des huées qui ont fusé de toute part retombe, je réserve mon jugement sur la visite du député Aoun en Syrie. Je me demande pourtant quels furent ses sentiments en déambulant à travers les foules syriennes. Il était sûrement fier ; s’est-il remémoré sa fameuse envolée en 1990 face aux masses agglutinées à Baabda, évoquant le président Hafez el-Assad :« Nous avons fait bouger le clou, nous allons l’arracher » ? Oui, mais le clou n’a pas bougé d’un iota. C’est péjoratif peut-être, mais ce n’est que la réalité de ce qui est advenu, jusqu’à ce fameux 14 mars où, d’une main ferme, des Libanais ont arraché et le clou et l’étau qui les enserrait. Bien entendu en politique comme en toute chose l’être humain ne doit pas rester prisonnier des ses idées, de ses alliances, de ses paroles ou de ses actes sauf quand ils sont répréhensibles. D’ailleurs, les dictons populaires sont éloquents là-dessus. J’en ai choisi deux qui cadrent avec la situation: « Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis », et encore « Paris vaut bien une messe ». Des messes, il y en a eu beaucoup ces jours derniers. Puisse saint Maron nous avoir dans sa sollicitude, nous accorder la grâce de savoir discerner le bon du mauvais, le bien du mal, éclairer notre chemin, guider nos pas, ouvrir notre esprit afin que nous cessions, nous pauvres mortels, d’être les dindons de cette farce qui n’en finit pas d’en finir. C’est sur cette supplique que je voudrais terminer 2008 qui a connu tant de rebondissements, de larmes, de peines mais aussi de joies et d’espoirs, puisque un président nous a été donné. J’espère qu’en dépit de sa marge de manœuvre ténue, il pourra nous sortir de l’ornière où nous sommes. Puisse 2009 ouvrir une nouvelle page blanche dans l’histoire de notre pays. Georges TYAN Conseiller municipal de Beyrouth
L’essentiel dans le métier que je fais est de savoir jauger le client avant de le juger. Nous prenons un certain recul, étudions son dossier, ce qu’il a entrepris, ses réussites, ses échecs, puis nous portons une appréciation favorable ou non sur son projet à la lumière de son passé, loin de toute pression ou fioriture, aussi enjolivé que nous soit présenté...