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Actualités - CHRONOLOGIE

Politique générale Siniora rappelle aux parties politiques leurs engagements pris à Doha

S’adressant hier aux membres de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Fouad Siniora a invité les forces politiques représentées au gouvernement à se conformer à la trêve politique et médiatique qu’elles s’étaient engagées à respecter lors de la conférence de Doha. À l’ouverture de la séance parlementaire d’hier consacrée au débat de politique générale, le Premier ministre Fouad Siniora a fait devant l’Assemblée une déclaration axée sur les principales réalisations de son gouvernement et sur les grandes lignes directrices qui avaient dicté la formation du cabinet d’union nationale dans le sillage de l’accord de Doha. M. Siniora a rappelé sur ce plan aux forces politiques représentées au gouvernement les engagements qu’elles avaient pris pour calmer le jeu sur la scène locale, notamment en ce qui concerne l’arrêt des polémiques politiciennes et des tentatives visant à bloquer l’action des institutions constitutionnelles. Ce dernier point paraît être une allusion à peine voilée à la menace proférée par les ministres du 8 Mars (courant « aouniste », Hezbollah, Amal), lors de la dernière séance du Conseil des ministres, d’avoir recours au tiers de blocage au cas où le gouvernement ne donnerait pas son aval à la désignation d’un des candidats du 8 Mars au sein de la commission chargée de superviser les élections législatives. D’entrée de jeu, M. Siniora a commencé par réaffirmer la détermination de son gouvernement à organiser les prochaines élections « dans un climat de transparence, dans des conditions assurant la sécurité et le rejet de la violence ». Mettant l’accent sur la nécessité de rétablir la confiance dans les institutions, le Premier ministre a reconnu que « dans certains domaines », l’action de son équipe a été entravée. « Le gouvernement, a-t-il souligné, a choisi la voie du dialogue, ce qui s’est répercuté sur la façon de gérer les débats en Conseil des ministres. Ces débats durent longtemps alors que le citoyen souhaite que des décisions soient prises afin de consolider la stabilité. Mais les choses n’évoluent pas à un rythme suffisant dans le sens de la réforme et de l’édification des institutions. » Et d’ajouter : « À la lumière de l’expérience vécue, il est utile de tirer certaines leçons en invitant, notamment, les parties politiques représentées au gouvernement à se conformer aux engagements qu’elles avaient pris sans équivoque à Doha. Elles se sont d’abord engagées à ne pas bloquer (l’action des institutions) afin de ne pas porter préjudice à l’État et aux intérêts de la population. Elles se sont aussi engagées à rejeter la violence sous toutes ses formes, ce qui s’applique aux polémiques entre les politiciens et aux agissements qui portent atteinte à la sécurité. Elles se sont en outre engagées à cesser toute forme de provocations qui risqueraient d’aboutir à une confrontation. Ces engagements sont une condition essentielle pour assurer le succès de l’action du gouvernement dans la réalisation des objectifs qu’il s’est fixés et sur la base desquels il a obtenu la confiance du Parlement. » Abordant le volet des réalisations du gouvernement, M. Siniora a évoqué l’augmentation des salaires des fonctionnaires, précisant qu’elle coûtera à l’État 1 300 milliards de livres libanaises par an. Il a également souligné que le gouvernement a réussi à juguler l’inflation « et une bonne partie des effets externes de l’inflation, de même qu’il a maintenu sa politique de soutien à l’exportation des produits agricoles, parallèlement au soutien au prix du mazout ». Le Premier ministre a, d’autre part, indiqué qu’à la demande du gouvernement, l’Arabie saoudite a accordé au Liban un don de 40 millions de dollars pour couvrir l’ensemble des frais scolaires, y compris l’achat des livres, pour les élèves de toutes les écoles publiques, traditionnelles et techniques. Près de 375 000 élèves des écoles publiques bénéficient de cette aide saoudienne, a relevé M. Siniora. Le Haut Comité de secours Se penchant, par ailleurs, sur le dossier du Haut Comité de secours (qui est au centre de la campagne menée par le 8 Mars contre Fouad Siniora), le Premier ministre a déclaré : « Par le biais du Haut Comité de secours, le gouvernement a continué à verser les aides requises, dans le cadre de la plus vaste opération de secours jamais entreprise auparavant dans l’histoire du Liban. Une partie de cette aide a consisté à l’exécution d’opérations de secours, ainsi qu’à la reconstruction d’un grand nombre de bâtiments, de ponts et de routes, et la levée de décombres. Des indemnités, s’élevant à 217 millions de dollars jusqu’au 31 août 2008, ont d’autre part été versées aux blessés et aux parents des martyrs. La part de ce montant assumée par l’État s’élève à près de 130 millions de dollars, le reste, soit 87 millions de dollars, ayant été couvert par les pays donateurs. L’État a ainsi assumé 60 pour cent des frais des opérations de secours et de reconstruction, sous ses différents aspects. » Et M. Siniora de poursuivre : « Parallèlement, le Haut Comité de secours a payé directement, au nom du gouvernement, des aides aux citoyens qui ont subi des dégâts dans leurs habitations du fait de l’agression israélienne. Ces aides se sont élevées jusqu’au 31 août 2008 à 766 millions de dollars. La part de ce montant assurée par l’État s’élève à 294 millions de dollars, tandis que les pays donateurs ont assuré 472 millions de dollars. L’État a ainsi couvert près de 38 pour cent de la totalité de l’aide accordée aux propriétaires de logements détruits ou endommagés. Il convient de relever que l’État a assumé jusqu’au 31 août 2008 les aides accordées aux propriétaires de plus de 35 000 unités de logements sur les 108 000 unités de logement (endommagées). Les unités de logement prises en charge par l’État se répartissent comme suit : l’État accorde des aides aux propriétaires de près de 15 pour cent de la totalité des habitations endommagées ou détruites au Liban-Sud et dans les autres localités, de même que l’État accorde des aides à près de 95 pour cent des habitations détruites ou endommagées dans la banlieue sud. Ainsi, la part assumée par l’État au niveau de l’ensemble des opérations de secours et des aides accordées aux propriétaires d’habitations endommagées ou détruites est de 43 pour cent du coût global sur ce plan, jusqu’à la fin du mois d’août 2008. Cela équivaut à près de 424 millions de dollars. Ce montant n’englobe pas les dégâts subis par les institutions industrielles, agricoles et commerciales, ainsi que les voitures. » Le Premier ministre a ajouté que les chiffres susmentionnés n’englobent pas les aides accordées directement par certains États, comme le Qatar et l’Iran. « Par voie de conséquence, a encore déclaré M. Siniora, le Parlement devra prochainement prendre les décisions qui s’imposent pour assurer les montants nécessaires pour couvrir la part de l’État au niveau des aides accordées aux personnes ayant subi des dégâts dans leurs biens lors de la guerre de juillet 2006, de manière à permettre au Haut Comité de secours de continuer à venir en aide aux citoyens. Il faudra assurer les ressources financières requises afin de couvrir ces frais, en recourant à des emprunts si des dons ne sont pas accordés par les pays donateurs ».
S’adressant hier aux membres de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Fouad Siniora a invité les forces politiques représentées au gouvernement à se conformer à la trêve politique et médiatique qu’elles s’étaient engagées à respecter lors de la conférence de Doha.

À l’ouverture de la séance parlementaire d’hier consacrée au débat de politique...