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Actualités - CHRONOLOGIE

Fraude Le scandale Madoff fait trembler les gestionnaires de fortunes en Europe

Deux mois après avoir pâti des effets de la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers, les gestionnaires de fortunes en Europe se remettent à trembler face à la fraude gigantesque du gérant de fonds new-yorkais Bernard Madoff. Selon de premiers décomptes non officiels, les « banques privées » européennes spécialistes en gestion de fortunes et les investisseurs spécialisés dans les placements à risque de type « hedge funds » seraient exposés à hauteur de plusieurs milliards de dollars. La société d’investissements de ce célèbre courtier de Wall Street, qui a avoué une fraude « pyramidale » de 50 milliards de dollars, attirait « l’aristocratie financière mondiale », soulignait dimanche le journal espagnol El País. Parmi les clients de la Bernard L. Madoff Investment Securities LLC, on trouve les grandes banques internationales, les plus discrètes « banques privées » et les confidentiels « family offices », sociétés chargées de gérer le patrimoine d’une seule riche famille. Les banquiers suisses, traditionnels spécialistes de la gestion de fortune, pourraient perdre jusqu’à cinq milliards de dollars, selon le journal helvétique Le Temps. Ainsi, l’Union bancaire privée, numéro un mondial des hedge funds, « risquerait de perdre au moins un milliard ». Un pays de moindre tradition financière comme l’Espagne pourrait être tout aussi durement touché, et la Banque d’Espagne a rapidement décidé d’ouvrir une enquête pour déterminer le degré d’implication des établissements espagnols, affirmait dimanche le quotidien El Mundo. La banque française BNP Paribas a annoncé dimanche dans un communiqué qu’elle pourrait perdre 350 millions d’euros dans l’escroquerie du gérant de fonds américain Bernard Madoff. En Italie, l’autorité boursière nationale, la Consob, a lancé une enquête auprès des banques et des investisseurs pour évaluer l’impact éventuel du scandale sur le système financier italien, a annoncé dimanche l’agence de presse ANSA. À Londres, une personnalité de la City, Nicola Horlick, présidente de la société de gestion Bramdean Alternatives, cliente de Bernard Madoff, a dénoncé la « défaillance systémique » des autorités de régulation américaines. « Il est étonnant que cette fraude manifeste ait perduré (...) probablement depuis des décennies (...). Les accusations semblent mettre en évidence une défaillance systémique du dispositif de régulation et des marchés financiers aux États-Unis », a-t-elle déclaré. Arrêté jeudi, Bernard Madoff, 70 ans, un célèbre gestionnaire de fonds de Wall Street et ancien président du conseil d’administration du Nasdaq, l’une des deux grandes Bourses de New York, est accusé d’avoir monté une gigantesque fraude pyramidale portant sur quelque 50 milliards de dollars. S’adressant à son personnel, l’homme d’affaires a déclaré qu’il « était fini, n’avait plus rien et avait perdu environ 50 milliards de dollars », ont indiqué le parquet de New York et le FBI. Il a été libéré contre une caution de 10 millions de dollars. L’escroquerie a été mise au jour lorsque ses clients ont voulu retirer le capital qu’ils avaient placé et découvert que les coffres du gérant étaient vides.
Deux mois après avoir pâti des effets de la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers, les gestionnaires de fortunes en Europe se remettent à trembler face à la fraude gigantesque du gérant de fonds new-yorkais Bernard Madoff.
Selon de premiers décomptes non officiels, les « banques privées » européennes spécialistes en gestion de fortunes et les investisseurs...