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Actualités - CHRONOLOGIE

Michel Hajji Georgiou et le père Georges Khawam lauréats du prix des droits de l’homme de la FDHDH Michel TOUMA

Pour le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la FDHDH a décerné le prix des droits de l’homme à Michel Hajji Georgiou et au père Georges Khawam. Il y a un an presque jour pour jour, il obtenait le prix international Gebran Tuéni qui lui a été décerné par l’Association mondiale des journaux (AMJ, organisation internationale basée à Paris, qui représente 18 000 journaux et 76 associations nationales d’éditeurs dans 108 pays). Mercredi soir, et comme pour confirmer l’indéniable excellence qui caractérise sans cesse son parcours professionnel, la Fondation des droits de l’homme et du droit humanitaire (FDHDH) a décerné à notre collègue Michel Hajji Georgiou le prix des droits de l’homme pour la presse, à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, célébrée le 10 décembre. Durant la même cérémonie, qui a eu lieu à l’hôtel Rotana de Hazmieh, la FDHDH (membre de la Fédération internationale des droits de l’homme de Paris et du réseau Euromed des droits de l’homme, situé à Copenhague), a également attribué au père Georges Khawam, doyen de l’Institut Saint-Paul de philosophie et de théologie de Harissa, le prix des droits de l’homme pour les carrières universitaires. En honorant de la sorte Michel Hajji Georgiou, la fondation, présidée par M. Waël Khair, a vraisemblablement voulu mettre l’accent sur l’importance que revêt dans les circonstances présentes la liberté de la presse, plus particulièrement dans un contexte marqué depuis plusieurs mois par des pressions accrues et des agressions répétées visant les journalistes. Ce nouveau prix prestigieux que notre collègue s’est vu décerner constitue une reconnaissance logique du ferme engagement de M. Hajji Georgiou en faveur de la défense des libertés publiques et individuelles, et des droits de l’homme en général. Un tel engagement se manifeste d’ailleurs non seulement dans ses analyses pointues publiées dans les colonnes de L’Orient-Le Jour, mais également, et surtout, dans son attitude quotidienne, le plus souvent loin des feux de la rampe, à l’égard des atteintes aux libertés, ainsi que dans son approche et sa vision de la chose publique. C’est un engagement similaire que la FDHDH a voulu également récompenser et reconnaître à sa juste valeur en la personne du père Georges Khawam qui a consacré une bonne partie de sa vie académique à la promotion de la culture des droits de l’homme, et qui a été le premier à prendre l’initiative d’inclure l’enseignement des droits de l’homme dans le cursus universitaire. La cérémonie de remise des deux prix a eu lieu en présence, notamment, du député Samir Frangié, de l’ancien député Farès Souhaid, de l’ambassadeur de Grèce, Panos Kalogeropoulos, et du conseiller politique près l’ambassade des États-Unis, Fadi Hafez. Étaient également présents l’ancien ministre Michel Eddé, l’ancien leader des Kataëb Élie Karamé, le coordinateur du comité exécutif des Kataëb, Samy Gemayel, le président du conseil municipal de Chiyah, Edmond Gharios, plusieurs responsables des Forces libanaises et du CPL, ainsi que de nombreux journalistes, professeurs d’université et représentants de la société civile, en sus des membres de la direction de L’Orient-Le Jour, Mme Nayla de Freige, MM. Issa Goraieb et Nagib Aoun, et plusieurs collègues du journal. Après un mot de bienvenue de l’un des responsables de la FDHDH, Melkart Khoury, un documentaire sur la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il y a 60 ans, a été projeté, suivi d’une allocution du directeur exécutif de la fondation, Waël Khair, qui a présenté un exposé succinct de l’action et des réalisations de la FDHDH depuis sa création il y a 20 ans. M. Khair a notamment souligné que la fondation s’est employée à promouvoir une culture des droits de l’homme au Liban tout en suivant de près l’impact des développements en cours dans le pays sur les libertés publiques et privées. Et de préciser dans ce cadre que les droits de l’homme sont présentement enseignés dans non moins de sept grandes universités du pays. L’intervention de Michel Hajji Georgiou Un message de soutien d’un grand défenseur des droits de l’homme, originaire d’Estonie, l’avocat Leopoldo Niilus, a d’autre part été lu. Notre confère d’an-Nahar, Pierre Atallah, a ensuite présenté un résumé du dernier rapport de la fondation sur l’état des lieux des droits de l’homme au Liban. Les deux prix ont ensuite été décernés par M. Khair aux lauréats. Le père Khawam a exprimé sa gratitude à l’égard de la fondation. Michel Hajji Georgiou a improvisé de son côté une courte intervention, soulignant que la liberté d’expression est un tout indissociable, en ce sens qu’il serait inconcevable de condamner les pressions, morales ou physiques, exercées contre un journaliste exprimant la sensibilité d’une faction politique donnée et d’observer le mutisme lorsqu’un journaliste du camp opposé est soumis à des pressions similaires. M. Hajji Georgiou a déploré dans ce cadre le manque de solidarité professionnelle souvent perceptible entre les journalistes de sensibilités politiques différentes. Il a appelé à cet égard ses confrères à dépasser les tiraillements politiciens, les exhortant à faire preuve de solidarité entre eux, indépendamment des clivages politiques, d’autant que les pressions et les agressions dont ils pourraient être la cible risquent fort bien d’aller crescendo à l’approche des élections législatives et des différentes échéances régionales. M. Hajji Georgiou a relevé à ce propos que, par le passé, les pressions contre les journalistes se manifestaient par des manœuvres d’intimidation, alors que, depuis trois ans, les journalistes sont soit assassinés, soit passés à tabac. Après avoir souligné que nombre de ses confrères dans divers organes de presse et de ses collègues à L’Orient-Le Jour méritent également le prix des droits de l’homme, M. Hajji Georgiou a dédié son prix aux détenus politiques, syriens et libanais, dans les prisons syriennes, ainsi qu’à Youssef Chaabane, victime d’une impardonnable erreur judiciaire commise du temps de l’occupation syrienne, ayant été condamné pour le meurtre d’un diplomate jordanien à Beyrouth alors que les véritables assassins ont été démasqués à Amman et condamnés à mort. Ce double hommage rendu mercredi à deux grands défenseurs des libertés publiques au Liban apporte la preuve que la sauvegarde des droits de l’homme continue de mobiliser la société civile contre vents et marées. Et l’immense portrait de Charles Malek qui trônait dans la grande salle bondée de monde rappelait, fort à propos, que le pays du Cèdre est historiquement l’un des précurseurs en la matière.
Pour le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la FDHDH a décerné le prix des droits de l’homme à Michel Hajji Georgiou et au père Georges Khawam.
Il y a un an presque jour pour jour, il obtenait le prix international Gebran Tuéni qui lui a été décerné par l’Association mondiale des journaux (AMJ, organisation internationale basée à Paris, qui...