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Actualités - CHRONOLOGIE

Musique Randa Ghossoub, artiste du monde

Carla HENOUD Elle est citoyenne du monde avant d’en être l’une de ses ambassadrices musicales. Après avoir flirté avec le jazz, Randa Ghossoub sort un CD, « I belong », aux notes plus universelles*. Randa Ghossoub est une femme libre, une musicienne libérée de toutes les contraintes commerciales, ce qui rend les choses plus difficiles, mais, avoue-t-elle, tellement plus belles. Un accouchement, pour cet album, qui s’est fait avec douleurs et bonheurs, comme pour son précédent, Pillow talk. Enregistré à Amsterdam, sorti à Montréal en mars 2007, il réunit des sonorités venues du monde entier. « C’est un peu ma culture, l’Europe et les États-Unis où j’ai vécu, le Canada où je vis, et le Liban où je ne cesse de revenir. » Même si le nom de ce nouvel album et son titre phare murmurent un heureux « I belong », c’est pour mieux parler de liberté, de multicultures, qu’elle a choisi de chanter en plusieurs langues. Qu’elle a elle-même signé quelques textes et musiques et qu’elle a voulu reprendre certains classiques qu’elle a dépoussiérés et adaptés à son orientalisme moderne. « J’ai eu besoin de parler de ces identités meurtrières qui nous poursuivent, nés au Liban, vivant ailleurs, entre deux pays et deux vies. » Randa Ghossoub, devenue juste « Randa » à Montréal – « c’est plus simple ! » – où elle poursuit une carrière appréciable, offre 12 titres qui vont de Volare à Johnny Guitar, en passant par Bint el-Chalabiah, Bonheur d’occasion, Asma’ani ou encore Layl et Envoie-moi, interprétés en arabe, anglais ou français. « J’éprouve un réel plaisir à chanter en plusieurs langues. La voix change, le style et l’émotion vibrent autrement. J’aime ce processus d’exploration permanent. » Échappée d’une nostalgie jazzy qui lui a un peu trop collé à la peau, Randa a voulu dans ce nouvel album plus de diversités, plus de légèreté et une palette musicale élargie. On la découvre ainsi tour à tour amoureuse, coquine, amusée, impatiente, apaisée, ensorceleuse, mais avec cette même texture dans la voix qui donne à sa mélancolie des visages différents, voire souriants. Car l’artiste, à chaque chanson, caresse la musique avec ce même timbre chaud et sensuel, l’effleurant du bout de ses émotions. Musiques du monde Un à un, les morceaux ont été choisis par l’artiste pour des raisons personnelles ou artistiques. Elle les a revisités avec des envies musicales précises qui ont permis à son interprétation de se glisser à travers des notes tour à tour bossa, argentines, orientales ou plus « variétés ». Hommage à son père pour Volare qui part dans une légèreté agréable, à Feyrouz et les chansons traditionnelles libanaises pour Bint el-Chalabiah. Hommage au Liban pour Nights in Phoenicia, au Québec, « ma terre d’adoption », pour Bonheur d’occasion, à l’Argentine pour Libertango, à son enfance pour Johnny Guitar qu’elle a « endiablé » et hommages à une francophonie romantique pour Envoie-moi et Vous et moi. Le dernier album de Randa, puisque c’est ainsi qu’elle l’a signé, est un voyage ponctué de douces escales émotionnelles. « Une voix de chat qui s’amuse sous le soleil. » Ainsi l’a qualifiée la presse québécoise. Un chat qui se glisse discrètement dans des identités musicales moins meurtrières. Citoyenne du monde, certes, mais « la musique est le lieu où je vis… », conclut-elle. * Randa Ghossoub signera son album « I belong » (Luna Records) à la CDthèque mardi 9 décembre, de 18 heures à 21 heures.
Carla HENOUD

Elle est citoyenne du monde avant d’en être l’une de ses ambassadrices musicales. Après avoir flirté avec le jazz, Randa Ghossoub sort un CD, « I belong », aux notes plus universelles*.
Randa Ghossoub est une femme libre, une musicienne libérée de toutes les contraintes commerciales, ce qui rend les choses plus difficiles, mais, avoue-t-elle, tellement...