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Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition La ménagerie humaine de Charles Khoury

Colette KHALAF L’univers humain, bestial et végétal de Charles Khoury se déploie en techniques mixtes, gravures et lithographiques sur les cimaises du CCF*. Une occasion de réexplorer la planète grouillante de cet artiste atypique. Depuis que Charles Khoury s’est mis à confondre la vie avec les traits et les couleurs, il s’est réinventé un univers particulier, propre à lui… Pourtant si familier, puisque ce travail se nourrit de l’essence de la vie et des temps immémoriaux de l’histoire humaine. « La vie est un matériau à jamais renouvelé, qui se métamorphose au fil du temps. L’artiste se doit d’en être le spectateur et le témoin, mais aussi l’artisan », souligne l’artiste qui revendique cependant la simplicité et l’accessibilité à ses œuvres. « Je voudrais que tout le monde s’y retrouve ou du moins en retrouve une part de soi-même. » Seule l’esthétique occupe une place primordiale dans le monde de Charles Khoury qui fait fi des titres ou même du sujet des toiles. « C’est pourquoi je leur ai donné la simple appellation d’œuvres récentes sur papiers », dit-il. Pour Khoury, les toiles se racontent d’elles-mêmes au gré des regards et des humeurs. Des grottes de Lascaux aux textos contemporains, elles narrent par un trait dénudé ou une tache toute bête la longue histoire de la communication entre les êtres vivants de la planète Terre. Une dynamique en marche La démarche artistique de cet architecte des formes et des couleurs et son travail qui ne diffère pas des précédents, mais qui se ramifie et se régénère, sont traduits sur papiers à travers différentes techniques. Le medium est devenu plus épuré, plus léché. Il s’efface devant une « ménagerie » qui évolue librement. Figures difformes ou anamorphiques, monstres anabolisés, métabolisés et diabolisés, se déclinant en hiéroglyphes ou en lettres cunéiformes dans un ordre que seul l’artiste sait ordonnancer, ils ne sont que l’illustration de l’humanité. Vierge, le papier devient cet espace où les matières fourmillent : « J’avais déjà travaillé une fois sur papier, dit Khoury. Aujourd’hui, je défie à nouveau cette texture pour en mesurer la dimension et les possibilités qu’elle offre. » Maîtriser la matière et la plier selon ses exigences, quoi de plus gratifiant ? semble-t-il dire. Sur cette trame où l’artiste griffonne, barbouille, débarbouille et crayonne, réinventant son propre monde, humanoïdes et bestiaire côtoient un univers végétal mystérieux et fascinant, ouvrant une fenêtre à l’imagination. « Je ne suis pas un peintre engagé, dit-il, car l’art engagé meurt avec sa cause. Je ne suis qu’un vecteur qui véhicule les facettes de la vie. » Tout comme son travail sur lequel le temps n’a pas d’emprise, Charles Khoury reste, tout en évoluant, attaché à une certaine authenticité. En continuelle recherche de l’esthétique absolue, il revendique sa présence dans toutes ses œuvres passées et présentes. « Enfin, conclut-il, mon travail n’impose aucun diktat. Pour moi, il suffit d’observer et de se réjouir. » Dans une démarche qui transcende le matériel et le permanent, l’artiste cherche à provoquer les sens pour pénétrer dans un monde de l’esprit et pourquoi pas de l’âme. Ce faisant, il prouve que le potentiel humain ne se réduit pas à la transformation, mais qu’il a conquis la dimension de la création. « L’art est tour à tour réalité extérieure, réalité plastique et réalité intérieure », dit René Huyghe. Les œuvres de Charles Khoury semblent en avoir la clef. Jusqu’au 2 janvier. Du lundi au vendredi de 13h à 19h.
Colette KHALAF


L’univers humain, bestial et végétal de Charles Khoury se déploie en techniques mixtes, gravures et lithographiques sur les cimaises du CCF*. Une occasion de réexplorer la planète grouillante de cet artiste atypique.

Depuis que Charles Khoury s’est mis à confondre la vie avec les traits et les couleurs, il s’est réinventé un univers particulier,...