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Actualités - CHRONOLOGIE

Encore et toujours : les condamnations d’un côté, les applaudissements de l’autre…

Naturellement, la visite de Michel Aoun en Syrie continue de faire couler beaucoup d’encre. Et naturellement, le 14 Mars critique, condamne et cherche à comprendre, pendant que le 8 Mars encense, justifie et applaudit. « Le général Aoun prétend que sa visite est destinée à “purifier l’être”… Si seulement ! Parce que ce genre de purification exige que l’on reconnaisse au minimum erreurs et péchés ; cela exige que les relations entre le Liban et la Syrie soient assainies, que les dossiers en suspens, entre délimitation des frontières, prisonniers et disparus, soient traités, que l’on cesse d’exporter des armes et du terrorisme au Liban », a ainsi déclaré la députée de Zghorta, Nayla Moawad, tandis que son colistier Samir Frangié soulignait que le chef du CPL, en se rendant à Damas, voulait « payer ses dettes au régime syrien ». Il a également insisté sur le danger que représente, « pour les chrétiens », l’alignement sur l’axe syro-iranien – et, du coup, leur « marginalisation ». Député beyrouthin du Courant du futur, Atef Majdalani a été dans le même sens, estimant que la visite à Damas est une tentative de « marginaliser les pôles chrétiens », dénonçant les efforts de Michel Aoun visant à « gonfler le rôle de la Syrie » dans la région. De Rmeil où il participait à un grand rassemblement populaire, Nadim Gemayel a assuré que personne ne présentera d’excuses à la Syrie, et que « c’est à elle de le faire auprès de l’ensemble des Libanais ». Présent à ce meeting, Samy Gemayel en a profité pour condamner « la construction par le Hezbollah d’un État dans l’État. C’est de la partition », a-t-il affirmé. Enfin, l’Option libanaise, emmenée par Ahmad el-Assaad, a jugé que la « magnificence » de l’accueil réservé à Michel Aoun cache « un vide » sidéral « au niveau du fond », qualifiant cette visite de « purement folklorique ». En revanche, c’est dans un véritable dithyrambe que s’est lancé le n° 2 du Hezbollah, Naïm Kassem. « C’est une visite historique, qui pave la voie à l’élimination de tous les obstacles artificiels posés entre les peuples libanais et syrien – pas entre les deux pays sur le plan officiel. Le choix du général Aoun est donc stratégique ; son déplacement à Damas n’est pas une simple visite protocolaire : il trace un chemin qui va modifier les alliances et l’équilibre des forces dans la région », juge le responsable hezbollahi, qui ne s’arrête pas en si bon chemin. « Cela va également avoir un impact sur l’édification du Liban de demain parce que grâce à cette prise de position courageuse et stratégique que peu de personnes ont eu l’audace d’adopter, quelque chose va naître », a-t-il affirmé, fustigeant ceux qui « avaient été à Damas en voleurs et en mendiants de postes. Au moins lui, il y a été sur un pied d’égalité, pour donner et recevoir », a ajouté Naïm Kassem, qui a assuré « ne pas être étonné par la grosse campagne menée contre le général Aoun », pour lequel il a prédit une victoire éclatante aux prochaines législatives. Signalons que dans le camp du 8 Mars, beaucoup de voix se sont élevées hier pour applaudir la visite en Syrie du chef du CPL, notamment le ministre de l’Industrie, Ghazi Zeaïter, qui l’a jugée « nécessaire ». Quant au vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel-Amir Kabalan, il a jugé que cette visite « clôture les épisodes noirs et ouvre une nouvelle page blanche ».
Naturellement, la visite de Michel Aoun en Syrie continue de faire couler beaucoup d’encre. Et naturellement, le 14 Mars critique, condamne et cherche à comprendre, pendant que le 8 Mars encense, justifie et applaudit.
« Le général Aoun prétend que sa visite est destinée à “purifier l’être”… Si seulement ! Parce que ce genre de purification exige que l’on...