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La plus parisienne Sonia Rykiel consacrée par les Arts déco

On connaît ses pulls rayés et ses inscriptions en strass, mais Sonia Rykiel, créatrice à la célèbre chevelure rousse et à la silhouette noire, n’est pas seulement la « reine de la maille » : une exposition aux Arts décoratifs s’attache à démontrer qu’elle a inauguré la mode contemporaine. C’est elle qui, la première, « destructure le vêtement, enlève les doublures, les épaules, tout ce qui construit la garde-robe des années 50 », souligne Olivier Saillard, commissaire de « Sonia Rykiel, exhibition », une rétrospective organisée jusqu’au 19 avril 2009 à l’occasion des 40 ans de la maison Rykiel, née en plein mai 68. Sonia Rykiel est « un peu la pionnière des mouvements qu’on a appelés conceptuels », déclare le commissaire. L’absence d’ourlet, les coutures à l’envers, « c’est un geste conceptuel qui n’existait pas dans la mode des années 70 », souligne-t-il. La première vitrine résume la « philosophie » de Sonia Rykiel : une petite robe en maille grise, portant l’inscription « mode », barrée d’un trait. Tout un symbole : Sonia Rykiel veut « annuler le renouvellement saisonnier des collections » de mode, décrypte M. Saillard. Elle n’aime pas la mode, lui préférant « la démode », mot qu’elle a inventé pour inviter chaque femme à se constituer un vestiaire adapté à son corps et à sa personnalité. « Elle a toujours parlé de permanence. Une leçon à retenir de ces 40 ans de travail est qu’elle a toujours fait ce qu’elle était », ajoute Olivier Saillard. « Je ne révolutionne pas. Jamais. J’évolue. Souvent imperceptiblement », résume Sonia Rykiel elle-même à propos de sa mode douce et sensuelle toute en maille, jersey, mousseline. Organisée de manière thématique dans un espace agencé comme un appartement haussmannien, l’exposition, déjà ouverte au public, rassemble 220 silhouettes de 1968 à nos jours. Des vidéos de défilés, un film de la militante féministe Antoinette Fouque sur Sonia Rykiel, des couvertures de magazines, des fac-similés des carnets de dessin de la créatrice, de somptueuses photos en noir et blanc signées Dominique Issermann permettent aux visiteurs de mieux appréhender son travail et son univers. Tout ayant commencé par un petit pull moulant les seins qui connut un succès foudroyant, « Sonia Rykiel, exhibition » en présente de nombreux exemplaires des années 60 et d’autres plus récents. Parmi les autres « best-sellers » de l’allure Rykiel, on retrouvera les joggings en éponge, les « joggings du soir » à inscription en paillettes, les pulls à messages strassés (« elle aime », « écrire », « mentir », « le sexe »...) de cette créatrice amoureuse des mots, elle-même auteur de plusieurs livres. « Nous tous qui avons des vêtements mous, c’est grâce ou à cause de Sonia Rykiel », affirme M. Saillard. Elle est aussi la première à avoir « mélangé les heures », avec des tenues à porter le jour comme le soir, et la première à avoir utilisé la fausse fourrure, ajoute-t-il. Hommage est également rendu au noir, couleur fétiche de Sonia Rykiel, qui était « une couleur de dame dans les années 50, jamais associée à la mode », rappelle M. Saillard. De manteaux en petites robes et dentelles, Sonia Rykiel en a fait la couleur de la séduction. Les modèles créés par les plus grands noms de la mode en hommage à Sonia Rykiel, présentés en octobre lors du défilé Rykiel printemps-été 2009, sont exposés dans la dernière salle, comme un bouquet final.
On connaît ses pulls rayés et ses inscriptions en strass, mais Sonia Rykiel, créatrice à la célèbre chevelure rousse et à la silhouette noire, n’est pas seulement la « reine de la maille » : une exposition aux Arts décoratifs s’attache à démontrer qu’elle a inauguré la mode contemporaine.
C’est elle qui, la première, « destructure le vêtement, enlève les...