Le bazar de Noël de l’Institut Père Roberts : renouveau et continuité

C’est aujourd’hui, vendredi, que sera donné le coup d’envoi du traditionnel bazar de Noël organisé, comme chaque année, par l’Institut Père Roberts (IPR) pour jeunes sourds (Shaylé, Kesrouan), relevant des religieuses basiliennes chouérites. Ouvert de 10 heures à 21 heures, le bazar se poursuivra durant tout le week-end et se prolongera jusqu’à mardi soir. C’est sous le signe du renouveau, mais aussi de la continuité, que ce bazar 2008 de l’IPR est placé cette année. Encadrés par les éducatrices spécialisées et les sœurs chouérites en charge de l’atelier de l’institut, les jeunes sourds se sont attelés dès le début de l’année, et au fil des semaines, à contribuer à la conception et à la fabrication de plusieurs des produits mis en vente à des prix satisfaisant toutes les bourses et reflétant un rapport qualité-prix judicieusement étudié pour la circonstance (crise socioéconomique oblige…). L’exposition tient compte non seulement de tous les budgets, mais aussi de tous les goûts. De nouveaux produits artisanaux confectionnés avec finesse font ainsi leur entrée au bazar : des objets en céramique peints à la main (verres à liqueur, raviers de différentes tailles et formes, sur lesquels sont reproduits des dessins de Noël) ; bougies décorées ; couronnes de Noël pour égayer les entrées ou les séjours des appartements ; broderies diverses. À ces objets décoratifs viennent s’ajouter les élégants personnages de Noël traditionnels et les petites crèches joliment fabriqués en paille et en corde, les nappes et essuie-mains brodés, les traditionnels arrangements de chocolat, de douceurs, de fruits secs et de « malban » répartis dans des coffrets en bois, des paniers en corde ou en rotin, des supports en bois, en métal ou en verre. Les visiteurs pourront aussi s’approvisionner en pâtisseries, douceurs et produits du terroir divers cuisinés à l’atelier de l’IPR. Comme chaque année, les revenus des ventes serviront à couvrir une partie des frais de fonctionnement de l’institut qui accueille gratuitement une centaine de jeunes sourds, dont la moitié sont internes. Ces jeunes suivent une formation scolaire classique (conforme au programme officiel) couvrant les cycles primaires et complémentaires, jusqu’à la classe de troisième. Une formation technique est assurée aux plus grands. L’enseignement est évidemment adapté à la spécificité des enfants sourds. Fait rare, sinon sans précédent au Liban : conformément aux standards internationaux en vigueur dans les pays les plus développés, chaque élève de l’IPR est encadré en moyenne par deux membres du personnel de l’institut (éducatrices spécialisées et personnel administratif inclus). Les enfants sont répartis en groupes en fonction de l’âge et du niveau de performance scolaire. Parallèlement à l’enseignement classique ou technique, des classes spécialisées adaptées aux implantés cochléaires sont également prévues. Sans compter les activités parascolaires couvrant des domaines aussi variés que le sport, le théâtre, les travaux manuels, l’expression corporelle (danse) et l’usage de l’ordinateur.