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Actualités - CHRONOLOGIE

Une ONG libanaise lauréate ex aequo du prix des Droits de l’homme de la République française May MAKAREM

Le prix des Droits de l’homme de la République française a été attribué ex aequo à cinq ONG internationales dont l’Association pour la protection de l’enfant du Liban, fondée et dirigée par Myrna Gannagé, pour son projet de prise en charge psychologique des enfants traumatisés par la guerre. Présidente de l’Association pour la protection de l’enfant de la guerre (APEG) et auteur de L’enfant, les parents et la guerre, publié par Esf Éditeur, Mme Myrna Gannagé recevra le prix des Droits de l’homme de la République française à Paris, le 10 décembre, jour de la célébration du 60e anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme. Un déjeuner de presse en son honneur a été donné à la Résidence des Pins par l’ambassadeur de France et Mme André Parant. Étaient présents, le directeur général du ministère de la Santé, Dr Walid Ammar, le recteur de l’Université Saint-Joseph, le père René Chamussy, le deuxième conseiller de l’ambassade Mme Brigitte Cumi, l’attaché culturel près l’ambassade, M. Denis Gaillard, ainsi que le Dr Élias Sassine et Mme Bahaa Yehya, membres fondateurs de l’association. L’ambassade de France avait présenté quatre dossiers à la commission nationale consultative des droits de l’homme. Tenant compte des thèmes proposés cette année, à savoir les défenseurs des droits de l’homme, les droits économiques, sociaux et culturels, il avait sélectionné Caritas pour son travail auprès des migrants ; Solide pour son action en faveur des familles de disparus ; Amel pour son action sociale sans distinction de confessions ; mais c’est APEG, qui a décroché le prix ex aequo avec quatre autres ONG choisies sur plus de 500 dossiers soumis par les ambassades de France du monde entier. « Ce prix, qui est pour nous un grand honneur et qui nous donne l’espoir et l’énergie d’accomplir un meilleur travail, est en fait décerné à la société civile qui lutte en silence et avec courage pour la promotion et la protection des droits de l’homme », a dit à cette occasion Myrna Gannagé. Donnant ensuite un aperçu historique de l’association fondée à la suite du massacre de Cana, en 1996, elle a expliqué qu’en l’absence des « dispensaires de santé mentale », un groupe de professionnels a décidé de créer des centres de consultation médico-psychologique pour venir en aide aux enfants victimes de la guerre, mais aussi à leurs familles, qui souvent projettent sur leurs progénitures leurs propres traumas. Ces centres créés en partenariat avec le ministère libanais de la Santé et le ministère français de l’Action humanitaire, ont été implantés à Tyr, Nabatiyeh, Beyrouth, Tripoli, Zahlé, Marjeyoun et Baalbeck, après la guerre de juillet-août 2006. Des patients présentant toutes sortes de pathologies liées directement à la guerre sont pris en charge par des équipes pluridisciplinaires comprenant des psychiatres, des psychologues, des art-thérapeutes, des assistantes sociales et techniques. L’association s’est penchée également sur la formation du personnel éducatif au dépistage des troubles psychiques dans certaines écoles de Beyrouth et du Liban-Sud où « les enfants sont agressifs et souffrent de troubles comportementaux, de problèmes de langage et d’un retard scolaire dus à la situation dans laquelle ils vivent. Ils ont, pour la plupart, perdu plusieurs membres de leurs familles durant la guerre de l’été 2006. Certains sont suivis par les psychiatres et les psychologues à l’école, mais beaucoup sont orientés aux centres », indique Mme Gannagé, soulignant que depuis 1996, « 4 603 patients ont effectué 29 407 consultations » et que « 70 % des cas présentent des difficultés scolaires associées à une hyperactivité ou à des symptômes dépressifs ». De même, beaucoup d’enfants battus ou maltraités, souffrant d’« une symptomatologie dépressive et de troubles anxieux », sont soignés et des animations de groupes à visée thérapeutique sont organisées dans les écoles, pour leur permettre de « verbaliser leurs émotions ». Sur le chapitre des mineurs victimes d’abus sexuels, la présidente de l’APEG révèle que des réunions ont souvent lieu avec les juges, les assistantes sociales et les psychologues afin d’améliorer l’accompagnement des victimes au ministère de la Justice. Un guide d’entretien intitulé Comment interroger l’enfant maltraité ? a été fourni aux professionnels et « lors des expertises au ministère, en présence des Forces de sécurité intérieure, un psychologue de notre association est toujours présent », signale Myrna Gannagé, faisant remarquer qu’« aujourd’hui, l’enfant est respecté lorsqu’il est interrogé au Palais de justice . La technique d’interview se réfère à la Convention internationale des droits de l’enfant, signée à New York en 1984 et ratifiée par le Liban en 1991. Le premier entretien ne représente plus un risque de traumatisme supplémentaire pour l’enfant ». Grâce à ses équipes pluridisciplinaires et au soutien financier de l’Union européenne et celui actif des autorités françaises depuis sa création et de l’aide de 120 000 euros dans le cadre du fonds social de développement 2007/2008 du service de coopération culturelle de l’ambassade de France, l’APEG enregistre sur le terrain une très belle action : soulager les enfants et les familles souffrant de traumatismes liés à la barbarie humaine, pour en faire des individus équilibrés.
Le prix des Droits de l’homme de la République française a été attribué ex aequo à cinq ONG internationales dont l’Association pour la protection de l’enfant du Liban, fondée et dirigée par Myrna Gannagé, pour son projet de prise en charge psychologique des enfants traumatisés par la guerre.
Présidente de l’Association pour la protection de l’enfant de la guerre (APEG) et...