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Abou Dhabi Bilan et perspectives d’une grande foire artistique

Colette KHALAF Quatre mille cinq cent personnes, dont de nombreux collectionneurs, curateurs et amateurs d’art, ont convergé vers l’« Emirates Palace » pour assister à l’ouverture de la deuxième édition d’artparis-Abou Dhabi. Un rendez-vous devenu incontournable. Après l’inauguration officielle du Salon qui s’est déroulée en présence de Son Altesse cheikh Sultan bin Tahnoon al-Nahyan, avec la participation de personnalités françaises, notamment Marie Laure de Villepin, Cécilia et Richard Attias, Dominique Baudis, président de l’Institut du monde arabe, et d’autres figures du monde de l’art, plus de 12 000 visiteurs et collectionneurs ont déambulé entre les stands de 59 galeries internationales et dans les allées du Monumental Art Garden, installé sur la terrasse de l’Emirates Palace. Cela représente une augmentation d’environ 30% en terme de fréquentation, puisqu’ils étaient 9200 visiteurs l’année dernière. Collaborant étroitement avec les autorités culturelles (Adach) et touristiques (TDIC) d’Abou Dhabi, les organisateurs d’artparis-Abou Dhabi, Caroline Clough Lacoste, Laure d’Hauteville et Henri Jobbé-Duval, ont confirmé leur volonté de prendre activement part au développement culturel d’Abou Dhabi en instaurant un dialogue fécond entre galeries, artistes et collectionneurs du Moyen-Orient et de l’Occident. Dans un contexte économique touché mondialement par la crise, artparis-Abou Dhabi a généré des transactions en faveur d’artistes internationaux, principalement du monde arabe où s’est profilé un vif intérêt pour les artistes moyen-orientaux. Pour Laure d’Hauteville, ayant vécu plus de quinze ans au Liban et habituée donc aux foires d’art libanaises, « la présence des stands arabes a pour objectif de mettre en avant les grands artistes émergents et d’illustrer l’avancée culturelle du Moyen-Orient». «L’art arabe, souligne-t-elle, n’a pas fait ombrage aux grandes signatures, mais il est à présent plus difficile d’acquérir des œuvres de plusieurs millions d’euros qu’une œuvre contemporaine arabe qui vaut moins cher (entre dix et trente mille dollars) et certaines galeries ont joué la carte du métissage, comme Trigano qui exposait les œuvres orientales et occidentales. » « Les frontières s’ouvrent donc à artparis-Abou Dhabi et les gens communiquent, poursuit Laure d’Hauteville. Les musées qui sont en train de se construire ne peuvent démarrer s’il n’y a pas un marché de l’art. Celui-ci ne peut exister que par l’intermédiaire d’une foire qui offre un large panorama de l’art. Notre objectif est qu’Abou Dhabi soit formé de 50% d’œuvres des pays arabes et 50% d’occidentales tout en maintenant la qualité, et nous sommes déjà prêts pour l’an 2009. » * * * Quelques ventes Une toile de Rachid Koraichi pour la galerie el-Marsa (Tunisie) ; une autre de Hakim Ghazali pour Green Art de Dubaï ; plusieurs sculptures de Parviz Tanavoli pour Waterhouse & Dodd (Royaume-Uni), et JGM vendait à une fondation jordanienne une œuvre brûlante de Mohammad el-Baz ayant fait partie de l’exposition African Venue de Dubaï ; la B21 Gallery a vendu une toile de l’Iranien Ramin Haerizadeh tandis que Ayyam Gallery (Syrie) a bien défendu l’art contemporain de son pays avec les photographies de Abdul-Karim Majdal al-Beik, mais aussi avec une sculpture de Fadi Yazigi. Photographies toujours, avec ces silhouettes féminines traversées de calligraphie, que l’on doit à la Marocaine Lalla Essaydi, également vendues à des collectionneurs des Émirats sur le stand de Kashya Hildebrand. L’art occidental a trouvé également de nouveaux échos dans la région. Ainsi, Nathalie Gaillard mettait l’accent sur l’artiste Guy Ferrer dont 9 sculptures de bronze formant les lettres du mot « tolérance » ont été dévoilées au cœur d’Abou Dhabi, à la jonction de la 25e rue et de la rue Bainuna, cadeau de son Altesse cheikh Mohammad bin Zayed al-Nahyan à la nation, alors que la galerie suisse Gmurzynska a conclu la vente d’une peinture de Chagall et d’une sculpture de Botero. Le Liban à l’honneur Amal Traboulsi, curatrice d’une exposition baptisée « Voyage à travers le désert et la mer », présentait également dans le cadre de sa galerie, Épreuve d’artiste, des artistes libanais comme Jean-Marc Nahas. Elle avoue sa satisfaction de cette grande fête de l’art qui a su marier avec harmonie les nouveaux talents orientaux aux anciens plus confirmés occidentaux. « Cette exposition se voulait une exploration artistique de la grande diagonale aride dont les franges correspondent approximativement aux frontières de la civilisation arabe. Cette diagonale englobe ainsi la Mauritanie, l’Afrique du Nord, le Sahara, le Moyen-Orient, l’Asie centrale jusqu’aux confins de la Chine… Les déserts et les mers constituent des vecteurs essentiels de la géographie où s’est déroulée l’histoire des peuples que l’on peut rattacher à cette civilisation. Ces vecteurs y ont véhiculé des images et des idées qui ne cessent d’enrichir la créativité des artistes arabes modernes et contemporains », dit Amal Traboulsi. « Les œuvres choisies ont su donner corps aux dimensions de la mer et du désert... Ce désert qui, en dépit de son côté sec et aride, a pu générer les mirages que l’œil intérieur de l’artiste rend si bien dans toute leur magnificence, œuvres de sagesse profonde qui nous rappellent par certains aspects combien la vie peut être un mirage. De la mer, nous vient le flot des turbulences », conclut-elle. Ainsi, les œuvres (toiles ou photos) de Chawki Chamoun, Danièle Chikhani, Abdallah Akar ou Mohammad el-Rawas ont tenté d’enrichir ce thème et sont parvenues avec succès à donner corps à cette équation du couple sacré de l’eau et du sable.
Colette KHALAF


Quatre mille cinq cent personnes, dont de nombreux collectionneurs, curateurs et
amateurs d’art, ont convergé vers l’« Emirates Palace » pour assister à l’ouverture de la deuxième
édition d’artparis-Abou Dhabi. Un rendez-vous devenu incontournable.
Après l’inauguration officielle du Salon qui s’est déroulée en présence de Son Altesse...