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Actualités - OPINION

Les délais des jugements rendus

À propos de la lettre de Me Alexandre Najjar, avocat et écrivain, publiée dans votre journal sous le titre « Notre justice à l’agonie » (L’Orient-Le Jour du mardi 25 novembre 2008) et des nombreuses critiques acerbes faites par les plaideurs et les avocats sur le cours de la justice au Liban, je n’ai pas pu résister à la tentation d’écrire ce petit mot à l’intention des magistrats. Il est unanimement et historiquement admis et constaté que la justice est lente et coûteuse. Mais à vivre la justice au Liban, on constate qu’elle est certes coûteuse, mais très lente, sinon estropiée. J’ai été magistrat pendant dix ans, à la belle époque de la magistrature au Liban des années 50-70, durant lesquelles notre pays a eu la chance d’avoir des juges de très haut niveau juridique et d’une conscience professionnelle à toute épreuve. En ce temps-là, les délais de report des procès étaient souvent d’une huitaine et ne dépassaient pas normalement une trentaine de jours ; et surtout le jour fixé pour prononcer le jugement était sacré, en ce sens qu’il ne venait à l’esprit d’aucun juge de ne pas rendre sa sentence le jour fixé par lui-même. À tel poinat que nombre de juges de cette époque-là passaient des nuits blanches à rédiger leurs sentences pour les rendre à temps. Certes, les juges peuvent se tromper dans leurs jugements parce que nul n’est infaillible, mais au moins, les parties au procès ont ainsi la possibilité de faire appel rapidement des jugements rendus ou se pourvoir en cassation pour obtenir gain de cause. Que ce soit un jugement définitif ou un jugement avant-dire droit, et quelles que soient les difficultés rencontrées lors du délibéré, le strict respect des délais est très important non seulement parce que l’exactitude est la politesse des rois, mais encore parce que les plaideurs attendent ce jour avec impatience ; et quelles ne seraient leur désillusion et leur inquiétude, sinon leur suspicion, si le jugement qu’ils attendent n’était pas rendu le jour fixé. Par conséquent, il est inadmissible que les délais des jugements soient trop longs ou qu’ils ne soient pas respectés ; sinon, on serait devant une injustice et un déni de justice réprimé par la loi. Voilà le conseil que je me permets de donner à nos magistrats. Raymond NACCACHE Avocat – ancien magistrat
À propos de la lettre de Me Alexandre Najjar, avocat et écrivain, publiée dans votre journal sous le titre « Notre justice à l’agonie » (L’Orient-Le Jour du mardi 25 novembre 2008) et des nombreuses critiques acerbes faites par les plaideurs et les avocats sur le cours de la justice au Liban, je n’ai pas pu résister à la tentation d’écrire ce petit mot à l’intention...