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Actualités - CHRONOLOGIE

Manifestation Sit-in et condamnations en série de l’agression contre Harqous Jeanine JALKH

Ils sont venus nombreux hier, à la Future News, pour dénoncer, en chœur, l’agression barbare dont a été victime jeudi en fin d’après-midi notre collègue Omar Harqous, sévèrement battu par des éléments du Parti social national syrien (PSNS) à Hamra. Malgré son ampleur et son aspect tragique et révoltant, l’événement n’a pas suscité au sein de la famille journalistique la réaction unanime appropriée, les médias de l’opposition n’ayant pas rejoint le mouvement de solidarité alors que l’on s’attendait à ce que la majorité des journalistes, toutes couleurs confondues, fasse acte de présence puisque c’est le corps même de leur profession qui avait été ciblé, et ce pour la énième fois. Certes, et comme à chaque fois, le mouvement de solidarité a été politisé, mais cela ne devait pas pour autant empêcher l’ensemble des parties concernées de près ou de loin de s’allier pour fustiger la violence, quelle qu’elle soit. Car force est de constater que les agressions et les injustices commises envers les médias et les journalistes ne distinguent pas entre 14 et 8 Mars, car c’est à tour de rôle que les gens de ce métier sont la cible d’exactions. Des dizaines de journalistes, intellectuels et responsables politiques ont répondu à l’appel de solidarité, pour signifier leur répugnance face à la violence physique et morale que subissent les journalistes depuis un certain temps. « Dire que ce qui s’est passé hier est un incident passager est une manière de dédramatiser et de relativiser l’événement. Ce qui s’est passé est dangereux », a affirmé le ministre de l’Information, Tarek Mitri. « Tous les efforts doivent être déployés de la part de l’État et de ses services pour mettre un terme définitif à toute forme de violence exercée contre les journalistes, c’est-à-dire la violence matérielle d’une part, illustrée par ce qui s’est passé hier (jeudi), mais aussi, la violence morale qui prépare et pave la voie à la violence physique tout en la légitimant », s’est indigné le ministre, qui s’exprimait devant les caméras de télévision, les journalistes et plusieurs députés et ministres du 14 Mars. « Ma condamnation n’est pas seulement d’ordre éthique. Elle est également politique », a-t-il ajouté, rappelant que l’ensemble des forces politiques ont convenu de renoncer à la violence en vue d’atteindre des objectifs politiques. « De même que nous sommes tombés d’accord pour renoncer à recourir à ce type de langage entre les gens, raison de plus pour que ce principe s’applique aux relations avec les gens des médias », a-t-il insisté. Même son de cloche chez le ministre des Transports, Ghazi Aridi, qui a rappelé à son tour la teneur des fameux accords de Doha qui ont prohibé le langage de la violence et mis un terme à la série noire des humiliations et des agressions. M. Aridi a affirmé que cet incident tragique a ramené les Libanais au malheureux 7 mai « malgré le fait que toutes les parties politiques s’étaient engagées à ne pas faire un retour en arrière », en allusion à la violence interne. M. Aridi a en outre estimé que la solution réside notamment dans « l’attitude des services de sécurité qui, a-t-il dit, ne doivent pas faire preuve de complaisance avec les auteurs de telles exactions ». « Toute personne qui commet une violation de la loi de ce genre doit être sanctionnée par son institution en premier, ainsi que par les autorités. » Prenant à son tour la parole, le président du conseil d’administration de la chaîne Future News, Nadim el-Mounla, a salué « tous ceux qui sont venus exprimer leur solidarité avec Omar Harqous », et rassuré que l’état de santé de ce dernier est stable, soulignant toutefois que le traitement qu’il doit subir « durera plusieurs semaines ». « Tout comme ils ont échoué la première fois lors du 7 mai lorsqu’ils ont tenté de fermer cette institution, cette fois-ci également, leur tentative a échoué », a-t-il dit. Sleiman et Siniora Parmi les premières réactions également, celle du chef de l’État, Michel Sleiman, qui a insisté sur la « nécessité de respecter les libertés et à leur tête celles des médias ». Et le général Sleiman, qui a vivement condamné l’incident tragique, d’en appeler à la justice pour sanctionner les responsables. La France a aussi condamné l’attaque contre M. Harqous. « Une telle agression contre des journalistes dans l’exercice de leur métier est inacceptable. Elle est incompatible avec le climat de tolérance et de dialogue qui doit présider au débat politique, a indiqué le porte-parole adjoint du ministère français des AE, Frédéric Desagneaux. Elle est contraire à l’esprit et à la lettre des engagements qu’ont pris les forces politiques libanaises lors de la signature des accords de Doha ». « La France rappelle son attachement à la liberté de la presse et et son attachement au libre exercice de la mission d’information des journalistes », a-t-il ajouté. Le Premier ministre, Fouad Siniora, a estimé pour sa part que « toute agression contre un journaliste est une violence exercée contre le verbe et contre les libertés au Liban, qui en sont l’essence même. Cela est condamnable quels qu’en soient les auteurs ». Le chef du Renouveau démocratique, le ministre Nassib Lahoud, s’est également indigné de ce qui s’est passé, et condamné « la persistance des comportements miliciens et du recours à la violence », supposés avoir été bannis depuis le sommet de Doha. Même ton de reproche et de dénonciation de la part du Amid du Bloc national, Carlos Eddé, du coordinateur du Front de la liberté, Fouad Abou Nader, du député Farid Makkari, du Courant chiite libre et du Conseil islamique arabe. De l’hôpital américain où elle se trouvait, la ministre de l’Éducation Bahia Hariri, qui s’est rendue au chevet du journaliste blessé, a dénoncé « tous les actes de violence quels qu’ils soient et particulièrement ceux qui visent la presse ». « Nous ferons de notre mieux pour empêcher de telles agressions en établissant un plan à cette fin, a-t-elle dit. Cette affaire a été examinée en Conseil des ministres, et je tiens à rassurer tout le monde que nous ne souhaitons pas élargir le fossé, mais plutôt trouver des solutions à ces exactions. » Et Mme Hariri d’affirmer que le chef de l’État ainsi que le Premier ministre ont la volonté de contenir cet incident et de rapprocher les points de vue. « Nous œuvrons en outre en direction de l’accalmie et pour tempérer les réactions », a-t-elle ajouté. Parmi ceux qui se sont rendus également auprès du journaliste à l’AUH, le président du Conseil national de l’audiovisuel, Abdel Hadi Mahfouz, qui a stigmatisé l’agression, le ministre Mitri et un certain nombre de collègues et d’amis venus s’enquérir de l’état de santé de Harqous. Les réactions à l’agression dont a été victime notre collègue d’al-Mostaqbal ont fusé de toutes parts, y compris des milieux de l’opposition qui ont stigmatisé cet acte de violence. Le bureau de presse du Hezbollah a pour sa part « condamné toute agression contre des journalistes faisant leur devoir », dans un communiqué publié hier. « Nous appelons à laisser l’affaire entre les mains de la justice et à préserver le calme », ajoute le Hezbollah. Le PSNS a de son côté « regretté » l’incident dans un communiqué, appelant à « ne pas exploiter » politiquement cette affaire. Les organisations estudiantines des forces de l’opposition par contre ont tenu une réunion urgente au siège du PSNS « pour dénoncer la campagne médiatique lancée par les forces du 14 Mars » et stigmatisé l’exploitation politique à outrance d’un « incident individuel ».
Ils sont venus nombreux hier, à la Future News, pour dénoncer, en chœur, l’agression barbare dont a été victime jeudi en fin d’après-midi notre collègue Omar Harqous, sévèrement battu par des éléments du Parti social national syrien (PSNS) à Hamra.
Malgré son ampleur et son aspect tragique et révoltant, l’événement n’a pas suscité au sein de la famille...