Ne pas agir, c’est être complice : IED dote le Liban d’un mouvement antipédophilie May MAKAREM

À l’initiative de Mme Viviane Debbas, Innocence en danger (IED) sera lancée au Liban le vendredi 28 novembre en présence de Mme Homeira Sellier, présidente de IED International. Le mouvement, présent dans 27 pays et partenaire de nombreuses organisations réparties dans le monde, a pour objectif de lutter contre la pédophilie. Un fléau qui frappe le Liban. Les chiffres parlent : dans le monde, un enfant est violé, torturé, abusé toutes les 30 secondes, et un sur cinq est sexuellement sollicité sur Internet. Selon l’Unicef, quelque trois millions d’enfants disparaissent chaque année, et d’après le rapport de l’International Labour Organisation, le trafic mondial des enfants rapporte 1,2 milliard de livres sterling. En ce qui concerne le Liban, où la sexualité reste un sujet tabou, les chiffres sont effarants : 16,1% d’enfants ont vécu au moins une forme d’abus sexuels et 12,5% ont été victimes d’actes sexuels. C’est la terrible constatation d’une étude menée par Kafa Violence et Exploitation, le Conseil supérieur pour l’enfance du ministère des Affaires sociales et Save the Children Sweden, sur un échantillon de 1 025 enfants âgés de 8 à 17 ans. L’étude souligne que l’abus sexuel n’est pas lié à la culture ou au statut socio-économique, et a lieu indifféremment dans les zones urbaines ou rurales. Le taux le plus important se situe au Nord, au Sud et dans le Mont-Liban. Par ailleurs, 54,1% des victimes ont raconté ce qui leur est arrivé à quelqu’un de proche, mais 23,2% s’étaient murées dans le silence, car elles avaient peur de la personne qui avait abusé d’elles. Les registres du ministère de la Justice révèlent que pour la période allant de janvier à juin 2007, 33 cas d’abus sexuels ou de viols perpétrés sur des mineurs ont fait l’objet d’accusations. Face à cette cruelle réalité, Viviane Debbas, avec le partenariat solide d’IED international et arcenciel, mobilise une brochette de juristes, psychiatres, éducateurs et ONG pour l’élaboration d’un plan d’action pour la lutte contre la pédocriminalité, l’inceste et le viol, et faire de la protection de l’enfant une cause nationale. Une campagne sera lancée pour faire appel à la vigilance des parents et des éducateurs, éveiller les consciences sur l’ampleur du problème et sur ses conséquences dévastatrices. Une collecte de fonds sera, par ailleurs, levée pour le soutien humain, psychologique, médical, juridique et matériel dont l’enfant a besoin pour se « reconstruire ». En bref, sensibiliser et informer pour prévenir des crimes, mobiliser et coordonner toutes les ressources, humaines et financières, pour que les enfants victimes soient reconnus, entendus, défendus et protégés : telle est l’essence de l’activité d’Innocence en danger. « Les enfants sont notre futur et nous leur devons d’agir. »