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Thaïlande Des milliers d’opposants paralysent les institutions à Bangkok

Des milliers d’opposants thaïlandais, engagés dans ce qu’ils affirment être la « bataille finale » pour renverser le gouvernement, ont mené hier des actions d’encerclement de bâtiments officiels à Bangkok, dont le Parlement qui a été paralysé. Il s’agit du dernier épisode de l’interminable crise politique qui secoue la Thaïlande depuis plus de deux ans. Le conflit oppose partisans et adversaires de l’ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra, qui reste populaire dans le nord du pays mais est honni par une bonne partie des élites traditionnelles de Bangkok. Des milliers de manifestants anti-Thaksin, vêtus de jaune, en signe d’allégeance au roi, ont bloqué hier les accès au Parlement, où députés et sénateurs devaient entériner divers accords internationaux concernant la Thaïlande. Quelque 1 150 policiers avaient été déployés autour du Parlement qui ressemblait à une forteresse, mais les forces de sécurité avaient reçu l’ordre de ne pas recourir à la force. La session a été ajournée car « il était impossible de se réunir », a indiqué le président du Parlement, Chai Chidchob. Un leader des manifestants a qualifié de « succès » l’ajournement de la session parlementaire. Des groupes de manifestants ont ensuite pris la direction du quartier général de la police, du ministère des Finances et d’un parti progouvernemental. La plupart des manifestations se sont déroulées dans le quartier historique de la capitale thaïlandaise qui abrite de nombreux bâtiments officiels, dont certains ont été encerclés ponctuellement. Un responsable des transports publics a indiqué à l’AFP que quatre autobus avaient été volés et utilisés pour bloquer des avenues. Une foule, estimée à 18 000 personnes par la police, avait quitté hier à l’aube le siège du gouvernement, que les opposants occupent depuis le 26 août. « Rassemblez-vous avec des masques, de l’eau et des serviettes, pour vous protéger d’éventuels tirs de gaz lacrymogènes par la police », avait lancé un porte-parole de l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), organisatrice du défilé. Sondhi Limthongkul, homme d’affaires et cofondateur de la PAD, avait indiqué dimanche soir que ses partisans allaient engager la « bataille finale » contre le gouvernement, qu’il accuse d’être « corrompu » et d’être « à la solde » de M. Thaksin. M. Thaksin a été Premier ministre pendant cinq ans avant d’être renversé par des généraux royalistes en 2006. Il s’est depuis réfugié à l’étranger. Ses lieutenants sont revenus au pouvoir à la faveur d’élections législatives en décembre 2007. Le gouvernement actuel est dirigé par Somchai Wongsawat, beau-frère de M. Thaksin. M. Somchai était absent hier de Bangkok, car il a participé ce week-end à un sommet des pays d’Asie-Pacifique au Pérou. Le vice-Premier ministre, Chavarat Charnvirakul, a convoqué une réunion urgente du cabinet dans l’ancien aéroport de Don Mueang, où l’équipe de M. Somchai a aménagé des bureaux temporaires en raison de l’occupation du siège du gouvernement. Des partisans de la PAD se sont rendus à Don Mueang à bord d’autocars, mais les ministres avaient déjà quitté les lieux. Des manifestants sont restés sur place pour tenter d’empêcher toute nouvelle réunion gouvernementale. « J’ai demandé à la police de reprendre possession de nos bureaux temporaires », a dit M. Chavarat, en qualifiant la situation de « ridicule ».
Des milliers d’opposants thaïlandais, engagés dans ce qu’ils affirment être la « bataille finale » pour renverser le gouvernement, ont mené hier des actions d’encerclement de bâtiments officiels à Bangkok, dont le Parlement qui a été paralysé. Il s’agit du dernier épisode de l’interminable crise politique qui secoue la Thaïlande depuis plus de deux ans. Le...