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Actualités - RENCONTRE

Rencontre Abdellatif Kechiche, en toute générosité

Invités aux Journées cinématographiques de Beyrouth, le réalisateur Abdellatif Kechiche et la comédienne Élodie Bouchez ont présenté respectivement « La graine et le mulet » et « La faute à Voltaire ». Les Libanais ont eu l’occasion de faire la connaissance de Abdellatif Kechiche, venu présenter son film La graine et le mulet. Dans ce troisième long-métrage, César du meilleur film 2008 et honoré à la Mostra de Venise (grand prix du festival), succédant également à un autre César de Kechiche (L’Esquive), on perçoit toujours la même touche. Qui est ce jeune cinéaste qui, après quelques films, est rentré dans la cour des grands ? Abdellatif Kechiche a d’abord fait ses débuts sur les planches dans une pièce d’Eduardo Manet au Théâtre national de l’Odéon. Sur le grand écran, le réalisateur Abdelkarim Bahloul lui offre le rôle principal du film Le thé à la menthe. Et c’est en 2000 qu’il passe derrière la caméra en réalisant La faute à Voltaire avec l’aide du producteur Jean-François Lepetit. « Ce n’est pas un seul cinéaste qui m’a inspiré à devenir réalisateur, mais bien une démarche qui m’est venue d’abord par le métier de comédien au théâtre et, par la suite, au cinéma », dit-il. Dans ses longs-métrages, on décèle cet amour qu’il voue aux acteurs et cette confiance qu’il leur donne pour mieux explorer leur caractère, qu’ils soient amateurs ou professionnels. Kechiche explique son mode de travail par des mots simples : « Nous prenons beaucoup de temps pour répéter et nous faisons des recherches pour que chacun trouve sa place dans le groupe et dans l’espace. » Jeunes adolescents s’exerçant au théâtre pour illustrer l’autre visage des banlieues ; grandes familles recomposées ou individus souffrant de mal-être. Ce sont autant de caractères qui composent la fresque de Kechiche. « Les personnes que je choisis ont toujours une grande générosité et savent donner d’elles-mêmes. Je leur laisse la liberté pour s’approprier le personnage. » Si le réalisateur aime à dilater ses scènes, la fin par contre reste toujours sur un air d’inachevé. « C’est parce que, selon moi, il y a une fatalité dans la vie et tout doit s’arrêter ainsi brutalement. » Et de poursuivre : « Comme si rien ne pouvait s’accomplir vraiment. Il y a des questionnements dans mes œuvres, mais je redoute toujours les réponses. » La graine et le mulet, qui renvoie au couscous royal et qui réunit familles et amis autour d’un plat à base de semoule et de poisson, en est l’illustration vivante. À travers un festin et une danse macabre à la fin du film, le cinéaste évoque la maternité, la fécondité et brosse le portrait de familles qui s’aiment et se déchirent.
Invités aux Journées cinématographiques de Beyrouth, le réalisateur Abdellatif Kechiche et la comédienne Élodie Bouchez ont présenté respectivement « La graine et le mulet » et « La faute à Voltaire ».

Les Libanais ont eu l’occasion de faire la connaissance de Abdellatif Kechiche, venu présenter son film La graine et le mulet. Dans ce troisième long-métrage,...