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ONU Le Conseil des droits de l’homme sous une voûte marine et galactique

Une œuvre, signée Miquel Barcelo, qui aura coûté un peu plus de 20 millions d’euros. La salle rénovée du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève a désormais des allures de soucoupe volante dominée par une voûte à la fois marine, rupestre et galactique après l’intervention du peintre espagnol Miquel Barcelo. « Cet espace, c’est un peu de la science-fiction. C’est comme un Conseil intergalactique, avec des gens et des langues tellement différents, avec des opinions si opposées », explique l’artiste majorquin en passant avec aisance du castillan au français. Hier, le roi Juan Carlos d’Espagne et le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ont inauguré la salle. Juste avant cette inauguration, le peintre soupire : « Il manque encore des réglages de lumières. Chaque fois que je viens, je m’en rends compte : regardez là, là et là », dit-il en montrant du doigt des secteurs de la voûte où sont accrochés 35 000 kilos de peinture sous forme de stalactites colorées, de « crevés » et de trous noirs. Patiemment, l’artiste fait remarquer que la salle est orientée du sud vers le nord, où siège la présidence. « Je voulais que, depuis la porte, on voie presque tout blanc, gris, vert... et que, depuis la présidence au nord, on voie une intensité maximum de couleurs », dans les tons ocre, jaunes et rouges. « Bien sûr, cela a à voir avec les grottes marines de Majorque », reconnaît le peintre. Aux questions inquiètes du visiteur sur la solidité de l’œuvre, Miquel Barcelo se fait tout à fait rassurant... « Et pourtant il y a des gens à l’ONU qui m’ont dit qu’ils voudraient bien que des stalactites puissent tomber sur des têtes bien précises » de diplomates siégeant au Conseil des droits de l’homme, plaisante-t-il. « Cela a été un grand défi technique. Nous avons travaillé avec des grands conservateurs pour garantir la solidité et la pérennité des pigments », explique l’artiste qui a travaillé durant un an au projet dans son atelier, puis treize mois sur place. Pour projeter la peinture sur la voûte, en combinaison et masque à gaz, il a dû inventer des solutions techniques, en utilisant une sorte de canon à peinture. « J’avais prévu dès le départ de procéder ainsi, mais si cela n’avait pas marché, je n’avais pas de plan B. Je ne sais vraiment pas ce que j’aurais fait », confesse-t-il. « J’ai eu de grandes difficultés au début : je n’avais pas pris la mesure de cet espace monstrueux. C’est une technique que j’avais déjà utilisée sur des toiles, mais là, il a fallu que je réinvente, que je change totalement d’échelle », explique Miquel Barcelo. Au final, une œuvre « qui change selon l’endroit d’où on la regarde. En soi, c’est un symbole du multilatéralisme » qui préside aux débats du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, relève l’artiste. La rénovation totale de ce qui sera maintenant la « Salle des droits de l’homme et de l’alliance des civilisations » aura coûté un peu plus de 20 millions d’euros (18,5 millions budgétés, avec une possibilité de dépassement de 10 %) financés par une fondation, Onuart, avec une participation à hauteur de 60 % par de grandes entreprises espagnoles. L’origine des 40 % de fonds publics, prélevés en partie sur le budget de l’aide au développement, a déclenché une acerbe polémique en Espagne. « Les politiques font leur travail... », soupire Miquel Barcelo, qui refuse de révéler le montant de ses honoraires.
Une œuvre, signée Miquel Barcelo, qui aura coûté un peu plus de 20 millions d’euros.
La salle rénovée du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève a désormais des allures de soucoupe volante dominée par une voûte à la fois marine, rupestre et galactique après l’intervention du peintre espagnol Miquel Barcelo. « Cet espace, c’est un peu de la...