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Des « gardes-côtes » transformés en pirates

La piraterie en Somalie, revenue au cœur de l’actualité avec la capture spectaculaire d’un superpétrolier, trouve ses origines dans la chute du président Mohammad Siad Barré en 1991, qui a ouvert les vannes de la pêche illégale au large des côtes du pays. Du monde entier, les navires de pêche se sont rués sur les eaux territoriales somaliennes avec pour seul objectif de puiser dans les ressources halieutiques locales. Des milices ont alors abordé les navires coréens, italiens, espagnols ou thaïlandais au nom de la protection des eaux somaliennes. En 2006, estime le Programme d’assistance aux marins d’Afrique de l’Est, un organisme maritime régional, la pêche illégale dans la région concernait plusieurs centaines de bateaux et représentait quelque 90 millions de dollars de chiffre d’affaires annuel. À l’époque, les milices opéraient principalement au sein de deux groupes baptisés « les gardes-côtes somaliens » et « les gardes-côtes volontaires nationaux ». Par la suite, elles ont commencé à réclamer des rançons de plus en plus fortes en échange de la libération de navires capturés. La plupart des bateaux détournés ont été restitués pour 10 000 dollars au moins. La rançon moyenne pour les plus gros navires sillonnant le golfe de Aden atteint aujourd’hui deux millions de dollars. Selon une étude de l’institut d’études britannique Chatham House parue en octobre, la piraterie au large des côtes somaliennes a coûté dans les neuf premiers mois de l’année entre 18 et 30 millions de dollars à l’industrie maritime. L’argent pourrait être investi dans le trafic de khat, une plante narcotique très répandue dans la région. Les armes peuvent être fournies par les anciens combattants des milices claniques, et les pêcheurs sont aussi recherchés pour leur connaissance des eaux locales. Les habitants de Garowe et Bosasso, les grandes villes du Puntland, racontent que les pirates sont des personnalités bien connues qui ont rang de célébrités locales, font construire des bâtisses opulentes et roulent dans des voitures de luxe.
La piraterie en Somalie, revenue au cœur de l’actualité avec la capture spectaculaire d’un superpétrolier, trouve ses origines dans la chute du président Mohammad Siad Barré en 1991, qui a ouvert les vannes de la pêche illégale au large des côtes du pays. Du monde entier, les navires de pêche se sont rués sur les eaux territoriales somaliennes avec pour seul objectif de...