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Golfe d’Aden Le superpétrolier saoudien piraté ancré devant un port somalien

En attaquant en plein océan Indien, les bandits des mers ont franchi une nouvelle étape. Les pirates somaliens qui ont capturé dans l’océan Indien un superpétrolier saoudien ont ancré hier leur prise au large de Harardere, un de leurs repaires. Long de 330 mètres et chargé de 300 000 tonnes de pétrole, d’une valeur d’environ 100 millions de dollars, le Sirius Star, avec 25 hommes à bord, est la propriété de la compagnie saoudienne Aramco. Mis en service le 8 avril, ce mastodonte d’une valeur de 150 millions de dollars a été capturé en plein océan Indien, à plus de 450 milles nautiques (800 km) au sud-est de la ville de Mombasa au Kenya, le « 15 novembre à midi », a indiqué hier à l’AFP un porte-parole de la Ve flotte, le lieutenant Nathan Christensen. Dans un communiqué publié sur le site Internet de l’entreprise, l’opérateur du superpétrolier a assuré que la sécurité des membres de l’équipage – deux Britanniques, deux Polonais, un Croate, un Saoudien et 19 Philippins – était sa priorité absolue,. « Ces gens (les pirates) sont de la région de Mogadiscio. Ils sont sortis en mer il y a dix jours avec trois vedettes rapides. C’est un groupe bien équipé et très organisé », a précisé hier un conseiller du président de la région autoproclamée autonome du Puntland, Bile Mohamoud Qabowsade. Harardere est l’un des ports utilisés par les pirates somaliens pour garder les bateaux qu’ils ont capturés en attendant de recevoir les rançons qu’ils réclament pour relâcher navires et équipages. D’autres navires et équipages sont actuellement retenus en otages dans les ports de Eyl et de Hobyo, autres localités plus au nord de la capitale qui servent de base à différents groupes de pirates. Un cargo hongkongais piraté Visiblement peu enclins à calmer le rythme, les pirates somaliens ont en outre pris le contrôle hier d’un cargo hongkongais, le Delight, chargé de 36 000 tonnes de blé, dans le golfe d’Aden, au large du Yémen, selon le Centre chinois de recherche et de secours maritimes. Il se dirigeait vers le port iranien de Bandar Abbas, avec un équipage de 25 personnes. Parallèlement, une frégate de la marine allemande a mis en fuite des pirates qui tentaient de s’emparer d’un pétrolier britannique dans le golfe d’Aden, a indiqué la marine allemande. Le Karlsruhe, qui faisait route vers l’Égypte, a fait décoller son hélicoptère Lynx pour mettre les pirates en fuite après avoir reçu un appel de détresse du pétrolier britannique Trafalgar indiquant être attaqué par huit à neuf vedettes rapides, selon un communiqué. Depuis début 2008, 92 navires ont été attaqués dans le golfe d’Aden et l’océan Indien par des pirates somaliens, dont 11 pour la seule période du 10 au 16 novembre, selon un dernier décompte du Bureau maritime international (BMI). Sur ces 92 navires, 36 ont été capturés par les pirates qui en détiennent actuellement 14 et leurs équipages, soit 268 marins, selon le BMI. Des chiffres qui représentent un véritable camouflet pour la force navale internationale antipiraterie, surtout de l’OTAN, déployée dans la zone et censée prévenir ce genre d’attaques, très lucratives pour un pays livré au chaos depuis le début d’une guerre civile en 1991. Elle doit être relayée en décembre par une opération de l’Union européenne. En s’emparant du superpétrolier à des centaines de kilomètres des côtes africaines, les pirates somaliens ont en outre franchi une nouvelle étape dans le banditisme des mers. L’attaque contre le Sirius Star s’est déroulée « incroyablement loin de la Somalie (...) Cela fait une vaste zone autour de la Somalie où il n’y a pas de sécurité pour la navigation », souligne Roger Middleton, consultant de l’institut londonien de réflexion Chatham House. En élargissant leur zone d’attaque, les pirates menacent désormais le trafic d’une deuxième route majeure du commerce maritime mondial, celle partant du Golfe vers le cap de Bonne-Espérance, utilisée par les superpétroliers à destination de l’Europe et des États-Unis. Ce qui risque d’entraîner une hausse des prix du carburant, en raison de coûts de transport et de sécurité accrus, selon des experts. Jusqu’à présent, les pirates sévissaient essentiellement dans le golfe de Aden, le long de la route maritime passant par le canal de Suez, empruntée par environ 30 000 navires chaque année. Les pirates sont « très bons dans ce qu’ils font, a expliqué le chef d’état-major interarmées américain, l’amiral Michael Mullen. Ils sont bien armés. Tactiquement, ils sont très bons. » « Et une fois qu’ils sont parvenus au stade de monter à bord, il devient très difficile de les déloger parce que, évidemment, ils ont des otages », a-t-il ajouté.
En attaquant en plein océan Indien, les bandits des mers ont franchi une nouvelle étape.
Les pirates somaliens qui ont capturé dans l’océan Indien un superpétrolier saoudien ont ancré hier leur prise au large de Harardere, un de leurs repaires. Long de 330 mètres et chargé de 300 000 tonnes de pétrole, d’une valeur d’environ 100 millions de dollars, le Sirius Star,...