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L’Angleterre rend à Drogba la monnaie de sa pièce

Une pièce de monnaie renvoyée vers des supporteurs hostiles mercredi risque de coûter très cher à l’attaquant ivoirien de Chelsea Didier Drogba, cible d’une campagne d’une rare violence en Angleterre. Rares sont ceux qui, à l’instar de l’Irlandais Tony Cascarino ou de l’Italien Gianfranco Zola, jugent excessive l’ouverture d’une enquête policière et rappellent que des supporteurs de Burnley avaient au préalable arrosé de projectiles et abreuvé d’insultes l’Ivoirien qui fêtait son but. Ou que d’autres footballeurs anglais ont eu des gestes au moins aussi graves cette semaine sans s’attirer pareille condamnation: un coup de coude volontaire d’un défenseur de D2 dans la tempe d’un adversaire hospitalisé dans un état grave, le soutien affiché par un buteur à un collègue emprisonné pour avoir tué deux enfants alors qu’il conduisait en état d’ébriété. Mais, comme Éric Cantona pourrait en témoigner, l’Angleterre, notamment sa presse sportive, n’a jamais fait montre de mansuétude pour les footballeurs étrangers qui dérapent, lassés des insultes, des menaces et des projectiles. « Le plongeur complaisant montre son mépris pour le football » et « insulte » les supporteurs « qui participent à ses émoluments astronomiques », juge le Daily Telegraph. « Suspendez-le ! » hurlent le Sun et le Daily Mail. « Jetez-lui le règlement au visage », intime le Daily Express. « Les stars se comportent comme des animaux », titre le Daily Mirror citant un arbitre... Le gouvernement, par la voix du ministre de la Culture, des Médias et des Sports Andy Burnham, a jugé le geste « inacceptable ». Même le syndicat des joueurs anglais (PFA), censé défendre Drogba, a demandé sa suspension. Le défenseur de Liverpool, Jamie Carragher, coupable des mêmes faits en 2002, s’en était tiré avec une audition par la police, trois matches de suspension et une grosse amende de son club. Le tarif pourrait être le même, mais Drogba devrait subir plus d’insultes. Venu à reculons, l’Ivoirien n’a jamais été populaire en Angleterre. Tout ce qui a contribué à dessiner sa mauvaise image est rappelé : sa réputation de simulateur, sa prétendue arrogance, son conflit avec son équipier allemand Michael Ballack, la gifle à un adversaire synonyme d’exclusion en finale de la Ligue des champions... Sa blessure et le manque de propositions l’ont incité à renoncer à un départ cet été. À 30 ans, il risque de le regretter, tant cette saison est pourrie. Indisponible cet été, Drogba est revenu pour se blesser de nouveau. Il n’est apparu que dans quatre matches de championnat et l’entraîneur adjoint Ray Wilkins l’a prévenu qu’il allait devoir mener « une bataille » pour déloger Nicolas Anelka, en pleine forme. Il ne se doutait pas à quel point. Son but contre Burnley, le premier de la saison, aurait dû être une délivrance. Il pourrait devenir celui de son crépuscule anglais.
Une pièce de monnaie renvoyée vers des supporteurs hostiles mercredi risque de coûter très cher à l’attaquant ivoirien de Chelsea Didier Drogba, cible d’une campagne d’une rare violence en Angleterre.
Rares sont ceux qui, à l’instar de l’Irlandais Tony Cascarino ou de l’Italien Gianfranco Zola, jugent excessive l’ouverture d’une enquête policière et rappellent...