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Un peu plus de... 35 ans de bande-son De Médéa Azouri HABIB

Naître dans les années 70, c’est avoir la trentaine aujourd’hui. Être né dans les années 70, c’est avoir traversé quatre décennies de musique, et pas les moindres. Les années 50 et 60 ont été, certes, prolifiques, mais si on fait une rétrospective de 35 ans de musique, force est de constater que ces quarante dernières années furent sacrément productives, elles aussi. Quand on naît dans les années 70, au début de préférence, on est forcément bercé par les musiques qu’écoutent nos parents. Quelques rescapées du rock and roll des années 60, mais surtout celles du moment. Woodstock n’est pas loin et l’ombre de Dylan survole la planète. Elvis n’est pas mort, Jim Morrison, Jimmy Hendrick et Janis Joplin si. Les Beatles viennent de se séparer, John Lennon « Imagine » un monde meilleur, Elton John se prend pour Dorothy dans le Magicien d’Oz et sort son plus bel album, Goodbye Yellow Brickroad, Stevie Wonder est au meilleur de sa forme, Leonard Cohen n’en finit plus de nous ensorceler. Les Rolling Stones sont toujours ensemble, eux, Bowie est Ziggy Stardust, les Abba enflamment la planète disco et Bob Marley va marquer à jamais l’histoire de la musique. Ah, les seventies… Du folk, du reggae, du disco, de la bonne pop, du rock et de la soul. Peut-on mieux faire que cette décennie-là ? Pourra-t-on un jour produire autant de bons trucs, autant de morceaux mythiques qu’à cette époque-là ? Difficile. Très difficile. Cuvée exceptionnelle pour une décennie qui en aura beaucoup vu. Être né dans les années 70, c’est emporter avec soi un bagage musical et émotionnel énorme. Deuxième décennie : les eighties. De l’enfance à l’adolescence, en passant par la sale période prépubère, la bande-son de cette époque est également inoubliable. Mais cette fois, ce ne sont pas des artistes de légendes qui marqueront les esprits, mais plutôt des singles. Des « one shot », la grande spécialité de l’époque. Et même si c’est à ce moment que sont nées les carrières musicales de Madonna, des U2, de Michael Jackson et des Depeche Mode, on en retiendra surtout des morceaux mythiques. Si les premières années des eighties vont bercer les oreilles des enfants avec des chanteurs comme Gérard Lenorman, Dorothée ou Chantal Goya, la suite va être grandiose. Sevrés des chansons cul cul la praline, les trentenaires (d’aujourd’hui) vont très vite basculer dans un monde musical plus… bling bling on va dire. 1984, onze ans, et Wham plein les oreilles ! On n’est plus du tout dans L’île aux enfants, même si le bronzage de George Michael est aussi orangé que la couleur de Casimir. On zappe entre Capitaine Flam, Albator et le Top 50. On traîne un peu devant Les chevaliers du zodiaque, on découvre les premières consoles vidéo en même temps où l’on assiste aux concerts de Lio, Niagara ou Cyndi Lauper, et on s’émeut devant les chansons humanitaires de USA for Africa, du Band Aid de Bob Geldof ou des Restos du cœur de Coluche. De ces morceaux-là, il ne reste qu’un goût amer. Do they Know it’s Christmas ne signifie plus rien et passe en boucle dans les malls un mois durant avant Noël, et les Restos du Cœur sont devenus le meilleur tremplin pour des artistes en mal de notoriété. Quand on a été adolescent dans les années 80, on aura organisé des boums sous les bombes, on aura écouté I Like Chopin dans les « malja’ » ou on aura passé quelque temps à Paris, donnant rendez-vous à tous ses copains libanais sur les Champs-Élysées. Être né dans les années 70, c’est en avoir eu 20 dans les nineties. À cette époque, le monde fonce la tête baissée dans la Dance Music, en criant au génie. Dr Alban, Ace of Base, Technotronic et consorts vont vibrer les jeunes le temps d’une soirée… au Harley’s ou au Music Box. Rien de vraiment plus. Et si c’est à cette époque que les « nés en 1970 » sortaient le plus, ils seront plus entraînés aujourd’hui par un morceau de Jeanne Mas ou des FGTH que par une chanson de Bruel. Kravitz, le rap, les Fugees et autres auront éclos à ce moment-là, mais un trentenaire en 2008 n’en a pas encore la nostalgie. Laissons ça aux « nés en 1980 ». Et nous voilà dans les années 00. Trente ans et des poussières, Bénabar, Massiv Attack, Mika, Biolay, les Gossip, Camille, Julien Doré et Carla Bruni (pas encore Sarkozy) à fond dans le iPod. On a troqué notre bon vieux walkman qui pesait un kilo pour un téléphone ultrasophistiqué qui joue Rich Girl des Virgins (ça ne s’invente pas) quand une copine appelle. Delerm chantait Les filles de 1973 ont 30 ans… 35 aujourd’hui et une sublime bande-son dans les oreilles.
Naître dans les années 70, c’est avoir la trentaine aujourd’hui. Être né dans les années 70, c’est avoir traversé quatre décennies de musique, et pas les moindres. Les années 50 et 60 ont été, certes, prolifiques, mais si on fait une rétrospective de 35 ans de musique, force est de constater que ces quarante dernières années furent sacrément productives, elles...