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Actualités - CHRONOLOGIE

Rencontre De routier à auteur de pièces de théâtre à succès… Edgar DAVIDIAN

Il vient de débarquer pour la première fois au Liban. Sa pièce « Ma femme est folle », mise en scène par Nadine Mokedessi, triomphe au Tournesol. Rencontre avec Jean Barbier qui déclare tout de go : « Je ne suis pas un auteur qui se prend au sérieux… » Les manches de son cardigan noir retroussées, les cheveux blancs peignés en sage collégien, la voix calme, Jean Barbier, qui va allègrement sur ses 90 ans, a l’allure parfaitement jeune. Pour cet autodidacte, originairement routier épris des « gros bahuts », flot de paroles pour exprimer sa joie d’être au pays du Cèdre, mais aussi pour évoquer une carrière de plus de 70 ans vouée à l’écriture, surtout dans le monde des planches. Sa pièce Ma femme est folle fait ici les délices des amateurs de théâtre francophone. Succès oblige, ce même opus est repris au mois de janvier prochain au Théâtre des Nouveautés à Paris avec une belle distribution incluant Georges Belair, Nadège (une comédienne noire à l’étoile montante), Sonia Dubois et Stevie, la star de l’émission de Ruckier… Par ailleurs, sur la chaîne Paris Première le 20 décembre, on pourra suivre, en direct, une autre pièce de Barbier, Ma femme est parfaite… Sans états d’âme et en toute simplicité, Jean Barbier confie : « Je n’aime pas l’appellation de théâtre de boulevard. C’est un terme générique qui ne veut rien dire. Sans que cela soit une expression réductrice ou simplement galvaudée, je lui préfère de loin la désignation de théâtre de divertissement. Le public vient là pour se distraire, se relaxer… Alors je me suis mis à cette forme d’écriture après avoir publié au départ des nouvelles et un roman, Ma femme veut un bébé… Aujourd’hui j’ai à mon actif plus de 17 pièces. Tout a commencé avec Seul le poisson rouge est au courant donnée à la “Potinière” que ma femme Denise Morau Chantegris dirigeait. Dans le chapelet des succès, je peux citer volontiers Les jumeaux et Oui patron (les deux avec Jean Lefèvre), la série de Ma femme telles Ma femme est sortie, Ma femme est parfaite, de même que la série de Ma fille telles Ma fille est sortie, Ma fille travaille à Paris. » « À noter aussi Un clochard dans mon jardin avec Alice Saprtich et Clémentine avec Marthe Mercadier… Pour l’inspiration, tout se déclenche chez moi à partir d’un rêve… Le rêve pas au sens premier du terme, mais plutôt en imaginant un sujet. Pour cela, jamais de fait divers ! Je compte surtout sur mon imagination… » « Ma passion est de prendre un crayon, un papier, d’imaginer des situations et de créer des dialogues… Je considère que je suis un auteur engagé, engagé dans le rire, pour faire rire… » Pour Jean Barbier, la lecture est-elle une source d’inspiration ? Y a-t-il des auteurs qui font rêver cet as, ce champion des quiproquos et des cascades de malentendus ? A-t-il des rêves encore non réalisés ? « Oui, il y a Marcel Pagnol, dit-il. C’est mon auteur préféré. C’est un auteur qui me séduit. Il est capable de vous faire pleurer tout en vous faisant rire… Il y a tout en Pagnol. Bien sûr, il y a aussi Sacha Guitry. Mais là, c’est une autre histoire… Son verbe, son esprit, sa verve… Pour ce qui est de mes souhaits, il est évident que j’aimerais avoir encore davantage de succès car je n’ai pas toujours réussi… Il y a l’angoisse qui pointe toujours. Je peux faire mieux, mais je ne suis plus très jeune… » Qu’il se tranquillise et se rassure Jean Barbier : ses dialogues sont percutants, ses situations drôles et explosives, et son théâtre un grand éclat de rire. Pour s’en convaincre, juste un bol d’oxygène et beaucoup de lest, du côté de Ma femme est folle. Excellente initiative pour plaquer aux vestiaires, le temps d’une représentation éminemment vaudevillesque, farfelue et délurée, soucis, tracas, humeur noire et sinistrose au quotidien.
Il vient de débarquer pour la première fois au Liban. Sa pièce « Ma femme est folle », mise en scène par Nadine Mokedessi, triomphe au Tournesol. Rencontre avec Jean Barbier qui déclare tout de go : « Je ne suis pas un auteur qui se prend au sérieux… »
Les manches de son cardigan noir retroussées, les cheveux blancs peignés en sage collégien, la voix calme, Jean...