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Tauromachie Michelito, l’enfant torero

Souriant et enjoué au matin, Michelito, âgé de 10 ans, se transforme dans l’après-midi, sitôt revêtu l’habit de lumière, en un petit professionnel de l’arène. Le jeune Franco-Mexicain, qui habite Merida (Yucatan), au Mexique, est devenu une vedette en Amérique latine et notamment au Pérou où l’apprenti torero s’est produit en novembre à Lima, dans la place de taureaux d’Acho, la plus ancienne de la région (1766). Contrairement aux gamins de son âge qui ne rêvent ici que des étoiles du football comme le légendaire brésilien Pelé ou l’Argentin Diego Maradona, Michelito, lui, préfère le sable jaune des arènes aux vertes pelouses des stades. « Le plus grand, c’est Manolete », s’exclame-t-il en connaisseur, en référence à l’Espagnol Manuel Rodriguez « Manolete », mythique torero, mort dans les arènes de Linares (Espagne) en 1948. Fils du torero français Michel Lagravère et d’une Mexicaine, Michelito est né à Merida où il fréquente l’école taurine avec d’autres jeunes camarades. En plus du sport régulier, il s’entraîne tous les jours au maniement de la muleta (cape). « Je vais à l’école à Merida et je travaille par Internet, j’envoie mes devoirs tous les deux jours », ajoute l’apprenti matador. La corrida, « c’est ma passion, mon père est torero et ça me plaît beaucoup, je veux être plus connu que lui et toréer toute ma vie », explique-t-il à l’AFP. Au petit déjeuner, Michelito avale un bol de céréales et des fruits en racontant son goût pour la guitare, mais aussi pour Bob l’éponge, Astérix et Obélix et encore Spiderman. Son succès est aussi dû à une polémique en Europe autour des enfants toreros lancée par les associations antitauromachie qui exigent l’interdiction des becceradas, des corridas avec ou sans mises à mort, selon les pays, au cours desquels de jeunes débutants affrontent des veaux de huit mois à deux ans. « Je n’aime pas le football, mais jamais je n’irai critiquer ce sport (…) C’est une chose que la corrida ne plaise pas, mais c’est une autre de demander d’interdire quelque chose qui ne vous plaît pas », lance le garçon. Michelito a déja tué plus de 160 « beceros » et affirme avec fierté n’avoir jamais été blessé – « juste quelques bleus », dit-il – durant une centaine de corridas au Mexique, en France, au Guatemala et au Pérou. Son genre de vie ne paraît pas lui déplaire : « La première fois, j’ai pris cela comme un jeu. Désormais, je le prends avec plus de sérieux, même si cela reste un jeu, mais pas tant que cela ». « Je veux prendre l’alternative et devenir torero professionel à partir de 14 ans », assure-t-il, tout en s’habillant pour entrer dans l’arène. Ce dimanche, Michelito a pu se mesurer à une Mexicaine de 16 ans et une Péruvienne de 19 ans. Dans l’antique plaza de toros de Acho, envoyé à terre par l’un des beceros, il a fait preuve d’un sang-froid étonnant, en poursuivant sans faille son jeu de muleta, sous les yeux d’une douzaine de milliers de spectateurs. Michelito, qui « promet beaucoup », selon la critique locale, a ses jeunes fans et l’enfant torero a déjà été porté en triomphe en mars dernier à Lima, lors d’une corrida en faveur du programme d’aide sociale « Vaso de leche » (verre de lait). Comme la plupart des toreros, le garçon se recueille devant une image de la Sainte Vierge avant d’entrer dans l’arène. Une petite superstition personnelle lui fait, en outre, porter ses chaussettes à l’envers les jours de corridas.
Souriant et enjoué au matin, Michelito, âgé de 10 ans, se transforme dans l’après-midi, sitôt revêtu l’habit de lumière, en un petit professionnel de l’arène.
Le jeune Franco-Mexicain, qui habite Merida (Yucatan), au Mexique, est devenu une vedette en Amérique latine et notamment au Pérou où l’apprenti torero s’est produit en novembre à Lima, dans la place de...