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Actualités - OPINION

Entre parenthèses Baisers volés

de Colette KHALAF « Un baiser mais qu’est-ce à tout prendre ? Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer. » Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand. Ils sont si nombreux. Si différents. Chacun a sa particularité et chacun, à sa manière, fait rêver. Ces tendres promesses à la fois réelles et imaginaires et qui ont pour nom baisers de cinéma sont aussi des moments volés à l’éternité. Baisers hollywoodiens, fougueux et passionnés, ou simplement tendres en catimini ; baisers affranchis ou timides, ils s’affichent sur l’écran et le colorent. Qui peut dire quel est le meilleur ? Interrogé, chaque spectateur choisira « son » baiser de cinéma. Certes, il y a les favoris, notamment celui d’Autant en emporte le vent qui gagne tous les suffrages des cœurs et celui du beau et romantique Léo, successeur de Rhett Butler, enlaçant par derrière Kate Winslet sur la proue du bateau en lui collant un long baiser. Mais il y a également tant d’autres, comme ce baiser mouillé sous la pluie dans The Notebook entre Rachel McAdams et Ryan Gosling, ou encore celui de Hugh Grant (toujours sous la pluie) dans Four Weddings and a Funeral ; comme celui que Gabin donna à Morgan en lui balançant cette phrase devenue légendaire : « T’as de beaux yeux tu sais ? » ou encore ce fiévreux donné par Depardieu qui fit chavirer l’« Ardante » dans le parking (La Femme d’à côté). Et comment oublier l’un des plus longs de l’histoire du 7e art : lorsqu’au cours d’une partie d’échecs devant la cheminée (The Thomas Crown Affair) Steve McQueen embrassa la belle Faye Dunaway en lui disant (et là je cite en anglais) : « I’d say knight took queen wouldn’t you ? » Le roi en effet a pris la reine. Touché Mister McQueen. Les séries télévisées ne sont pas non plus en reste et leurs baisers rivalisent souvent avec ceux des films du grand écran. Evangeline Lilly dans Lost ou Ellen Pompeo dans Grey’s Anatomy ont les faveurs des « téléphiles ». Tous ces tendres aveux qu’on a du mal à effacer ne sont pourtant pas l’exclusivité d’un homme et d’une femme. Il y a quelques années, Heath Ledger et Jack Gyllenhaal magnifiaient le baiser entre hommes et lui donnaient ses titres de noblesse, tandis que Spiderman inventait le baiser à l’envers avec sa belle dulcinée. Et que dire de celui si attachant que donna la belle à son clochard autour d’un plat de spaghettis dans le film animé de Walt Disney? Si on ne peut les énumérer tous, il demeure néanmoins que ces moments éphémères sont gravés dans la mémoire de chacun. Une mémoire que Philippe Noiret, en monteur de films, avait soigneusement préservée en censurant les bobines et coupant littéralement les pellicules pour en faire une seule, unique et privilégiée, un genre de « best of » qu’il offrira plus tard à son protégé dans le film de Giuseppe Tornatore. Ces baisers-là, chacun les emportera dans son propre « Paradiso ».
de Colette KHALAF

« Un baiser mais qu’est-ce à tout prendre ? Un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer. » Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand.
Ils sont si nombreux. Si différents. Chacun a sa particularité et chacun, à sa manière, fait rêver. Ces tendres promesses à la fois réelles et imaginaires et qui ont pour nom baisers de cinéma sont aussi des moments...