Exposition Mona Nahleh en toute spontanéité

Les miroirs, tels des reflets de l’âme, peuplent l’imaginaire de Mona Nahleh qui expose une série d’acryliques à la galerie Safana jusqu’au 28 novembre. C’est essentiellement sur grand format, « espace de liberté où l’on peut respirer », que les figures de Mona Nahleh évoluent. Plus d’une trentaine d’acryliques où les personnages ne sont qu’abstraction et où les frontières du réel sont tellement repoussées qu’elles deviennent fictives. Un travail que l’artiste qualifie à la fois de semblable aux précédents (dans la même veine) et différent, car « il se libère et s’envole ». Depuis son apprentissage académique avec l’artiste égyptien Mansour Ahmed au Caire et ses premières expositions privées, en passant par de multiples, collectives, Mona Nahleh ne fait qu’élargir les horizons de son travail. Une démarche artistique en progrès, maîtrisée et élaborée, mais tellement débridée. « Mes œuvres précédentes étaient comme cloisonnées, limitées, mais aujourd’hui, mes brosses (toujours grandes) parcourent la surface de ces toiles, la balayent en la colorant de différentes teintes et je me laisse entraîner par elles, souligne Nahleh, tout en laissant libre cours aux coulées qui, selon moi, illuminent l’œuvre. » Ces silhouettes longitudinales, surgies d’un nuage vaporeux, nimbées de lumière, ne sont que prétexte pour traduire les émotions de l’artiste. Les miroirs de Nahleh ne sont plus qu’ambiances. Tantôt grisâtres et sombres, tantôt lumineux et radiants, ses personnages légèrement inclinés et sans traits précis sont fiers, doux et ne reflètent aucune agressivité. À travers les strates de couleurs choisies spontanément. « C’est la toile qui est mon propre miroir. C’est elle qui me ressemble et me définit de jour en jour », conclut l’artiste. C.K.