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Actualités - OPINION

L’urgence d’une morale de la finance Charles AZAR

Le monde de la finance concerne en définitive chacun. Rien ne remplace en la matière le discernement individuel : à chacun, particulier, financier, responsable d’entreprise, gouvernant, il revient de baliser la réflexion éthique touchant à l’activité financière. Grâce aux communications électroniques nouvelles, le système de l’échange financier moderne a beaucoup et rapidement changé. Il est devenu possible d’intervenir, à partir de quelque point que ce soit du globe, sur tous les grands marchés financiers du monde. En principe, tout cela tend, très opportunément, à une meilleure utilisation du capital et sert à développer ce qui est désormais appelé la « sphère financière ». À l’échelle globale, l’accroissement spéculatif considérable de la valeur des marchés, s’appuyant sur l’ensemble des transactions, a produit une énorme bulle financière laquelle, avec la crise de confiance actuelle, explique la retombée brutale et spectaculaire. Des gains très grands, des pertes non moins élevées se produisent dans le jeu des marchés financiers. La question de la moralité de certains comportements apparus dans ce système d’échange financier moderne, sans commune mesure avec ce qui était connu naguère, a commencé ainsi à se poser. Les graves perturbations produites sur les marchés boursiers ne font que renforcer l’exigence d’une « morale de la finance ». Cette instabilité témoigne d’une fragilité du système, qui suscite des craintes graves quant à l’avenir de l’activité économique mondiale. C’est parce qu’il y a toujours le risque de voir l’argent devenir le maître de l’homme, et non l’inverse, qu’il y a un sérieux devoir d’interrogation autour de nos engagements financiers. C’est fondamentalement d’une réflexion sur nos choix et nos comportements dans les activités financières qu’il s’agit. Il revient, plus généralement, à chaque personne de témoigner dans ses rapports avec la finance que celle-ci n’est qu’un moyen qui ne prend de sens qu’au service d’une finalité plus haute. Cette option requiert une éthique personnelle forte. Particuliers, financiers, responsables d’entreprises, gouvernants : à des degrés divers, il y a pour chacun un engagement éthique possible, nécessaire, dans la vie économique. La finance contribue à complexifier celle-ci, mais parce qu’elle participe au développement économique, elle crée aussi de nouvelles chances de justice et de sécurité. Pour concrétiser ces chances plutôt que les risques, il faut que les acteurs soient actifs et non passifs, avec le souci de donner un sens à leur action économique. C’est aussi cela être le « sel de la terre ». Charles AZAR Membre de Miles et du Cirdic Article paru le mercredi 12 novembre 2008
Le monde de la finance concerne en définitive chacun. Rien ne remplace en la matière le discernement individuel : à chacun, particulier, financier, responsable d’entreprise, gouvernant, il revient de baliser la réflexion éthique touchant à l’activité financière.
Grâce aux communications électroniques nouvelles, le système de l’échange financier moderne a beaucoup et...