Rechercher
Rechercher

Actualités

Disparition « Mama Africa » n’est plus

Miriam Makeba, voix légendaire du continent africain et un des symboles de la lutte anti-apartheid, est décédée en Italie après un concert antimafia. Devenue un des symboles de la lutte anti-apartheid, Miriam Makeba, chanteuse sud-africaine née à Johannesburg le 4 mars 1932 et dont le titre phare Pata, Pata a fait le tour de la planète, n’aura de cesse de plaider dans ses chansons pour l’amour, la paix et la tolérance. C’est presque sur scène qu’elle est décédée dans la nuit de dimanche à lundi, après avoir chanté en compagnie d’autres artistes lors d’un concert antimafia dédié au jeune écrivain du best-seller Gomorra, Robero Saviano, à Castel Volturno près de Naples (sud de l’Italie). « Elle avait été la dernière à monter sur scène, après les passages des autres chanteurs. Il y a eu un rappel et à ce moment-là quelqu’un a demandé au micro s’il y avait un médecin dans l’assistance. Miriam Makeba s’était évanouie et gisait sur le sol », selon un photographe de l’AFP. Rapidement transportée à la clinique Pineta Grande de Castel Volturno, la chanteuse est décédée peu après des suites d’une crise cardiaque, selon ANSA. Environ un millier de personnes avaient assisté à ce concert donné sur une commune considérée comme un des fiefs de la mafia napolitaine, la Camorra, et où six immigrés africains et un Italien ont été abattus dans des conditions encore obscures en septembre dernier. Dans Gomorra, Roberto Saviano plonge le lecteur dans l’empire de la Camorra avec ses trafics, ses chefs, nommément cités, et ses clans. Le livre, traduit en une quarantaine de langues, a été adapté au cinéma et a obtenu le prix du jury au dernier festival de Cannes avant d’être choisi pour représenter l’Italie aux Oscars. Miriam Makeba avait accepté de participer à ce concert dédié au combat de Roberto Saviano, en compagnie de sept de ses musiciens. De son vrai prénom « Zenzi » (diminutif de son vrai prénom zoulou Uzenzile), qui signifie « Tu ne dois t’en prendre qu’à toi-même », Miriam Makeba avait vu le destin de son pays basculer en 1947 avec l’arrivée au pouvoir des nationalistes afrikaners. Partie en tournée en 1959, elle apprend au Festival de Venise qu’elle est indésirable dans son pays en raison de sa participation à un documentaire anti-apartheid, Come Back Africa. Réfugiée à Londres, elle gagne les États-Unis où elle devient célèbre grâce à son tube Pata, pata, écrit dès 1956, qui fera vibrer plusieurs générations. Mêlant blues, gospels, jazz et rythmes traditionnels africains, elle enchaîne les succès avec en particulier The Click Song et Malaïka, publiant au total plus d’une trentaine d’albums. Mais elle a payé de 31 ans d’exil son combat contre le régime raciste qu’elle dénonce jusque devant l’ONU en 1963, ce qui lui vaut le retrait de sa nationalité et l’interdiction de ses chansons en Afrique du Sud. En 1966, elle reçoit un Grammy Award pour son disque An evening with Harry Belafonte and Miriam Makeba. En 1990, Nelson Mandela avait réussi à la convaincre de revenir en Afrique du Sud. Miriam Makeba était devenue Commandeur des Arts et des Lettres en 1985 et avait obtenu la nationalité française en 1990. Enfin rentrée au pays en 1992, elle fonde un centre de réhabilitation d’adolescentes sauvées de la rue. En 2005, fatiguée de voyager, Makeba entame sa dernière tournée.
Miriam Makeba, voix légendaire du continent africain et un des symboles de la lutte
anti-apartheid, est décédée en Italie après un concert antimafia.
Devenue un des symboles de la lutte anti-apartheid, Miriam Makeba, chanteuse sud-africaine née à Johannesburg le 4 mars 1932 et dont le titre phare Pata, Pata a fait le tour de la planète, n’aura de cesse de plaider dans ses...