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Actualités - REPORTAGE

Le diabète, première cause de malvoyance chez les jeunes en âge de travail

Le diabète est l’une des premières causes de malvoyance et de cécité dans les pays occidentaux. Il constitue également la première cause de cécité dans la population active, chez les sujets de moins de 65 ans. Il peut entraîner une malvoyance par atteinte du cristallin (formation d’une cataracte) et de la rétine (rétinopathie diabétique). La cataracte progresse rapidement chez la majorité des patients diabétiques, constituant une cause de malvoyance réversible. Elle est soignée chirurgicalement par extraction du cristallin opacifié et insertion d’un implant intraoculaire. Les résultats sont excellents. En ce qui concerne la rétinopathie diabétique, elle touche 30 à 40 % des patients. Asymptomatique à ses débuts, elle est souvent diagnostiquée à un stade avancé. Le risque de cette pathologie augmente avec la durée du diabète. Il est plus important chez les patients diabétiques mal contrôlés, souffrant d’hypertension artérielle, et chez les femmes diabétiques enceintes. Les chiffres montrent que près de 80 % des malades souffrent de rétinopathie après quinze ans de diabète. Cinq ans après l’apparition de la rétinopathie, 35 % des patients souffriront de malvoyance et près de 2 % d’entre eux de cécité. Deux processus sont à l’origine de la malvoyance dans la rétinopathie diabétique. Le premier est dû à une ischémie (défaut d’oxygénation des tissus) de la rétine. L’excès chronique de glucose dans le sang entraîne tout au long de la vie du diabétique des altérations biochimiques progressives de la paroi des capillaires rétiniens (très petits vaisseaux de la rétine). Ce qui provoque à terme leur occlusion et prive le tissu rétinien central et périphérique d’oxygène dont il a besoin. Une rétine qui ne reçoit pas assez d’oxygène réagit en sécrétant des facteurs de croissance stimulant la production de nouveaux vaisseaux à la surface de la rétine (forme proliférant). Fragiles et redoutables, ces néovaisseaux anormaux peuvent se rompre et saigner à l’intérieur de l’œil (dans le corps vitre) entraînant une baisse brutale de l’acuité visuelle. Ils peuvent aussi causer des problèmes plus graves tels qu’un décollement fractionnel de la rétine ou un glaucome vasculaire. Le deuxième mécanisme est l’œdème maculaire. Dans ce cas, l’excès chronique de glucose dans le sang entraîne une hyperperméabilité de la paroi des capillaires rétiniens. Les liquides sanguins que ces capillaires contiennent passent alors, d’une manière anormale, dans le tissu rétinien avoisinant. L’accumulation de ce liquide dans le centre de la rétine (macula) provoque un dysfonctionnement des cellules rétiniennes et donc, progressivement, une baisse de l’acuité visuelle. L’œdème maculaire est aujourd’hui la principale cause de malvoyance chez les patients diabétiques. Traitement et prise en charge On a assisté à des progrès importants dans le traitement de la rétinopathie diabétique. La prévention demeure toutefois l’arme-clé. On dispose actuellement de plusieurs procédés pour traiter cette maladie, arrêter sa progression et freiner la détérioration de la vision du patient. Dans certains cas, une légère amélioration de la vision peut être aussi possible. La prévention Des études réalisées les quinze dernières années ont montré qu’un bon équilibre de la glycémie (taux de sucre dans le sang) et de la tension artérielle est absolument nécessaire pour prévenir et diminuer le risque de développer une rétinopathie diabétique. Si celle-ci existe déjà, sa progression est ralentie et l’incidence des complications est réduite. Le traitement au laser Le traitement de la rétinopathie diabétique par photocoagulation au laser, introduit au début des années 1980, a été révolutionnaire et demeure le plus courant de nos jours. Orienté par des examens angiographiques, il consiste à appliquer des impacts de laser pour détruire la rétine périphérique mal vascularisée et stopper la production de néovaisseaux anormaux. Ce traitement est aussi appliqué au centre de la rétine afin de diminuer l’œdème maculaire. Pratiqué à temps, ce traitement extrêmement efficace peut réduire de 90 % le risque de cécité, surtout dans les cas de rétinopathie proliférant. Les injections intraoculaires Ces nouveaux traitements prometteurs sont actuellement en phase d’évaluation. Ils consistent à injecter dans le corps vitre des molécules de corticoïdes ou d’anti-VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor) capables de réduire la sévérité de l’atteinte rétinienne et le risque de complications. La récidive après trois à six mois est de règle et nécessite de nouvelles injections. La chirurgie La chirurgie intraoculaire est indiquée dans les cas d’atteinte rétinienne sévère. Elle consiste à extraire le sang du corps vitre, à disséquer les proliférations fibreuses à la surface de la rétine et, dans certains cas, à traiter les décollements fractionnels qui en résultent. Ces opérations complexes donnent souvent de bons résultats et permettent de restituer une acuité visuelle sévèrement atteinte. La détection de la rétinopathie diabétique au stade des complications n’est plus acceptable. Une politique de dépistage efficace est absolument nécessaire ainsi qu’une sensibilisation des pouvoirs publics, des malades et des médecins généralistes pour éviter au maximum l’évolution de cette maladie et la progression à la cécité. Un suivi régulier du patient diabétique est essentiel pour un diagnostic précoce de l’atteinte oculaire qui est asymptomatique à ses débuts. Il est très important d’examiner régulièrement le fond de l’œil afin de suivre l’évolution de cette maladie rétinienne et de commencer le traitement au moment optimal. Cela garantira au mieux la conservation de la fonction visuelle.
Le diabète est l’une des premières causes de malvoyance et de cécité dans les pays occidentaux. Il constitue également la première cause de cécité dans la population active, chez les sujets de moins de 65 ans. Il peut entraîner une malvoyance par atteinte du cristallin (formation d’une cataracte) et de la rétine (rétinopathie diabétique).
La cataracte progresse...