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Cour suprême : Obama va pouvoir tester ses talents de rassembleur

Le nouveau président américain va avoir la rare occasion de nommer pendant son mandat un, voire deux juges, à la plus haute juridiction du pays. Comme le stipule l’article 3 de la Constitution américaine, les neuf sages de la Cour suprême des États-Unis, nommés à vie, ne sont remplacés qu’en cas de démission ou de décès. Et le nouveau président américain Barack Obama devrait avoir à remplacer au moins deux juges siégeant du côté progressiste de la Cour actuelle. John Paul Stevens, nommé par Gerald Ford, a 88 ans et devrait profiter de l’élection d’un démocrate pour rendre son tablier. Quant à Ruth Ginsburg, seule femme actuellement en fonctions, nommée par Bill Clinton, elle compte 75 printemps et pourrait également démissionner dans les quatre prochaines années. M. Obama ne pourra donc pas, dans un premier temps et sauf surprise du moins, renverser fondamentalement l’équilibre actuel de la Cour, composée de quatre progressistes, quatre conservateurs et du juge Anthony Kennedy qui penche tantôt pour un bord, tantôt pour l’autre. Au grand dam des partisans de l’interdiction de l’avortement, qui misaient tous leurs espoirs sur l’élection de John McCain et de sa colistière Sarah Palin farouchement opposée à l’interruption volontaire de grossesse, l’élection de Barack Obama devrait permettre de maintenir ce fragile équilibre. Pendant la campagne, il a tracé quelques pistes sur ce qu’il attendait d’un juge à la plus haute juridiction du pays, la première d’entre elles étant la compétence. Pour Nathaniel Persily, professeur de droit à Columbia, l’enracinement progressiste du futur nominé sera également essentiel, de même que son pragmatisme. « Il se pourrait qu’il choisisse un politicien ou un professeur de droit, quelqu’un qui n’a pas été juge avant et dont la radicalité n’est pas dans l’idéologie mais dans le parcours », assure-t-il à l’AFP. « S’il pouvait choisir une femme hispanique, ce serait idéal », affirme-t-il. Seules deux femmes ont eu une chaire dans l’histoire de la Cour suprême et deux juges noirs se sont succédé au même siège, mais jamais aucun nom à consonance latino n’a été associé à une décision, alors que les Hispaniques représentent 15 % de la population américaine. « J’ai enseigné le droit constitutionnel pendant dix ans, quand vous regardez ce qui fait un grand juge de la Cour suprême, ce n’est pas (...) comment il prend ses décisions, c’est quelle conception il a de la Cour », a également déclaré celui qui est devenu mardi le premier Noir à entrer à la Maison-Blanche. Il a plusieurs fois exprimé son souhait de nommer un juge qui ait « du cœur, de l’empathie » pour les personnes vulnérables. La Cour suprême est souveraine pour décider de quels sujets elle se saisit, de la discrimination positive à la séparation de l’Église et de l’État, aux sujets économiques qui brassent des millions de dollars, jusqu’à l’avortement, voire la peine de mort.
Le nouveau président américain va avoir la rare occasion de nommer pendant son mandat un, voire deux juges, à la plus haute juridiction du pays.
Comme le stipule l’article 3 de la Constitution américaine, les neuf sages de la Cour suprême des États-Unis, nommés à vie, ne sont remplacés qu’en cas de démission ou de décès. Et le nouveau président américain Barack Obama...