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Actualités - CHRONOLOGIE

Environnement Pas de chasse réglementée possible sans examen pour le permis, affirment des écologistes

Un regroupement d’ONG écologiques a organisé hier une conférence de presse pour plaider contre une ouverture hâtive de la saison de chasse au Liban, officiellement interdite depuis plus de dix ans dans le pays faute de réglementation. Les écologistes, qui s’exprimaient à l’ordre de la presse, se sont dit « surpris » par cette soudaine décision, qui implique, selon eux, que le point le plus important de la loi votée en 2004, à savoir l’instauration d’un concours pour l’octroi de permis de chasse, sera ignoré. Ils ont, à ce propos, assuré qu’ils ont discuté de cette question avec le ministre de l’Environnement, Antoine Karam, mais que leurs contacts sont restés infructueux. La conférence de presse était tenue par Rifaat Saba, président du Forum libanais de l’environnement (LEF), Ramzi Saïdi, président de la Société libanaise de protection de la nature (SPNL), qui a la particularité d’être le représentant des ONG au sein du Conseil supérieur de la chasse (il a dénoncé hier des irrégularités dans la séance au cours de laquelle l’ouverture de la chasse a été décidée, ce qui jette un discrédit sur ses résultats, selon lui), Georges Aboujaoudé, également du LEF, et Philippe Skaff, président du Parti des verts, en présence du président de l’ordre de la presse, Mohammad Baalbacki. M. Saba a détaillé l’histoire de la nouvelle loi de la chasse, adoptée le 25 avril 2004 et dont les piliers sont la création du Comité supérieur de la chasse et la détermination des critères suivant lesquels des instituts spécialisés devaient être créés pour former les futurs chasseurs et leur faire passer un examen avant l’octroi du permis de chasse. Selon lui, les écologistes attendaient que les décrets d’application de la loi soient publiés, quand ils ont été « surpris », selon ses termes, par la volonté du ministère de l’Environnement d’ouvrir la saison de chasse. « L’obtention du permis de chasse se limitera alors au paiement des frais occasionnés par l’octroi d’un permis de port d’armes, d’une police d’assurance contre tiers et de l’achat d’un timbre dans les magasins qui vendent des armes de chasse, dit-il. De cette façon-là, les chasseurs auront une fois pour toutes évité l’examen puisque la loi ne le rend obligatoire que pour ceux qui demandent le permis pour la première fois après son adoption. » M. Saba a fait la différence entre trois catégories de chasseurs : les vrais amateurs qui seront appelés à appliquer la loi, ceux qui tirent à tort et à travers, et les commerçants qui tuent pour vendre les oiseaux aux restaurateurs et aux supermarchés. Il a demandé aux forces de l’ordre d’arrêter les chasseurs appartenant à ces deux dernières catégories, et au ministère de l’Environnement de suspendre la décision d’ouvrir la saison de chasse jusqu’à ce que la question des permis et des formations (des chasseurs et des forces de l’ordre) soit tranchée, assurant que la campagne des ONG se poursuivrait dans le cas contraire. M. Saïdi, qui a précisé d’emblée que les ONG ne sont pas favorables à une interdiction de la chasse, mais pour sa réglementation à l’aide de l’application de la loi, a expliqué que de la façon dont l’ouverture de la saison est envisagée, la réglementation serait impossible à appliquer. Selon lui, la liste mise à la disposition des chasseurs ne comporte que les noms scientifiques des espèces qu’il est interdit de chasser ; or, qui les connaît ? a-t-il fait remarquer. « C’est une décision hâtive et, en tant que telle, ne peut donner que de mauvais résultats, a-t-il ajouté. J’appelle le ministre, en tout respect, à réunir une nouvelle fois le Conseil pour trouver une solution médiane et se donner un an pour tout organiser une fois pour toutes. » Enfin, Philippe Skaff a rappelé que le Parti des verts avait plusieurs fois mis en garde contre les conséquences d’une décision de reprise de la chasse sans les garde-fous nécessaires. Il a appelé le gouvernement, et particulièrement le ministère de l’Environnement, à maintenir l’interdiction de la chasse jusqu’à ce que les décrets d’application soient adoptés et à renforcer la surveillance sur les chasseurs contrevenants.
Un regroupement d’ONG écologiques a organisé hier une conférence de presse pour plaider contre une ouverture hâtive de la saison de chasse au Liban, officiellement interdite depuis plus de dix ans dans le pays faute de réglementation.
Les écologistes, qui s’exprimaient à l’ordre de la presse, se sont dit « surpris » par cette soudaine décision, qui implique, selon...