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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise financière Les marchés retiennent leur souffle face à une Amérique en mouvement

À l’aube d’une semaine incertaine, les marchés mondiaux restent dans l’attente des chiffres de l’emploi américain et du résultat du duel électoral américain. De son côté, la BCE devrait baisser son principal taux directeur jeudi à 3,25 %. Les places boursières mondiales s’apprêtaient hier, à l’issue d’un octobre des plus éprouvants, à affronter une semaine d’incertitudes, liées notamment à l’élection présidentielle américaine, les banques centrales tentant de leur côté de redresser la barre. Un peu requinquées vendredi, à l’exception notable de Tokyo (-5,01 %), les places boursières mondiales semblaient dans l’attente de la conclusion demain du duel électoral aux États-Unis, bien que les marchés tablent largement sur la victoire du candidat démocrate Barack Obama, en tête dans les sondages. Certains analystes n’hésitent pas à prédire que Wall Street, la première Bourse mondiale, risque de réagir négativement à l’arrivée à la Maison-Blanche d’un démocrate, favorable à un relèvement des taxes sur les plus-values, et pourrait inversement célébrer celle de son concurrent républicain John McCain. En Europe, alors que les craintes pour l’économie ne cessent de croître, la BCE devrait réduire jeudi son principal taux directeur d’un demi-point, à 3,25 %. La BCE emboîtera ainsi le pas à la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a amputé, d’un demi-point également, ce même taux, désormais égal à 1,0 %. La Banque du Japon a, quant à elle, fait passer le sien vendredi à 0,30 % (moins 0,20 point), et la Banque centrale indienne a ramené le lendemain de 8 % à 7,50 % l’un de ses taux d’intérêt à court terme. La Banque d’Angleterre a laissé entendre qu’elle pourrait elle aussi assouplir sa politique monétaire. Premières touchées par la crise, les banques sont l’objet de toutes les attentions. Au Portugal, le gouvernement va proposer au Parlement la nationalisation de la banque Banco Portugues de Negocios (BPN), qui a accumulé d’importantes pertes financières. L’annonce en a été faite hier par le ministre des Finances Fernando Teixeira dos Santos. Il a précisé que, selon un audit indépendant, les pertes de BPN atteindraient 700 millions d’euros, dont 360 millions liés aux opérations de Banco Insular (Cap-Vert). Au Koweït, la cotation de la Gulf Bank, qui a subi des pertes importantes sur les produits dérivés, est restée suspendue pour la deuxième semaine consécutive. Selon la presse locale, la Banque centrale se prépare à lui prêter 400 millions de dinars (1,5 milliard de dollars). Ses pertes sont estimées à plus de 200 millions de dinars (750 millions de dollars). Alors que sont par ailleurs attendus en fin de semaine les chiffres mensuels américains de l’emploi, nombre d’entreprises se retrouvent confrontées à de graves difficultés, parmi lesquelles de grands noms de l’industrie et de la finance, avec à la clé des plans sociaux. Dernier exemple en date, le brésilien Vale, numéro un mondial de la production de minerai de fer, a mis en congé 2 300 personnes, soit 4 % de ses 62 600 employés. En Allemagne, où les salariés de la métallurgie ont commencé samedi à débrayer en revendiquant une augmentation de 8 % des salaires, le gouvernement devrait présenter mercredi un catalogue de mesures destinées à soutenir l’économie. « Nous allons mobiliser plus de 30 milliards d’euros d’investissements supplémentaires (...) Près d’un million d’emplois seront garantis ou créés », a assuré le ministre de l’Économie, Michael Glos. Aux États-Unis, le nombre des suppressions d’emplois devrait dépasser le million en 2008, un chiffre inédit depuis 2005, pronostique le cabinet de reclassement Challenger, Gray et Christmas. L’Islande est un des quatre États à avoir obtenu en 2008 l’examen par le FMI d’un prêt destiné à faire face à la crise. Les autres sont les Seychelles, l’Ukraine et la Hongrie, dont le Premier ministre Ferenc Gyurcsany a reconnu que la banqueroute avait été évitée grâce à l’aide des institutions financières internationales. Une délégation commune du FMI et de la Banque mondiale se rend lundi à Bucarest afin d’« évaluer le système financier roumain ». Au deuxième jour de sa visite en Arabie saoudite, le Premier ministre britannique Gordon Brown a d’ailleurs exhorté les riches monarchies du Golfe à fournir des ressources au FMI pour aider d’autres pays à surmonter la crise. Hier, à Riyad, il s’est dit optimiste sur une contribution de l’Arabie saoudite. Rare entreprise à se réjouir de la perspective d’une récession : la compagnie aérienne irlandaise à bas coûts Ryanair. Son patron Michael O’Leary a estimé que la compagnie en profitera : « La demande pour des vols moins chers va augmenter, y compris auprès des hommes d’affaires », a-t-il affirmé dans une interview au quotidien allemand Tagesspiegel.
À l’aube d’une semaine incertaine, les marchés mondiaux restent dans l’attente des chiffres de l’emploi américain et du résultat du duel électoral américain. De son côté, la BCE devrait baisser son principal taux directeur jeudi à 3,25 %.
Les places boursières mondiales s’apprêtaient hier, à l’issue d’un octobre des plus éprouvants, à affronter une semaine...