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Actualités - CHRONOLOGIE

Exposition Les éclats de vie de Lucy Tutunjian

Edgar DAVIDIAN Plus d’une quarantaine de toiles à la galerie Matossian au centre d’art de l’Université Haïgazian, entre huiles et aquarelles, pour parler de la vie. Éclats de vie paisible, captés par le regard chargé de tendresse et de mansuétude d’une femme-peintre, Lucy Tutundian, qui sait faire chanter les couleurs, l’harmonie et la sérénité. Dans l’écrin feutré, tout en teintes sucrées rose saumon d’un « dar » libanais transformé en galerie, Lucy Tutunjian, rompue aux travaux de la palette et du chevalet (plus d’un demi-siècle de labeur), expose le dernier cru de ses créations picturales. Créations en dimensions ramassées, plutôt moyennes et peu portées aux mégatoiles... Sauf une belle composition avec rideau rouge et un immense vase rempli de fleurs aux tiges en panache, nonchalamment ployées… Qu’elle reste derrière les touches d’ivoire de son clavier, qu’elle conjugue avec talent l’art d’être grand-mère, qu’elle fasse vibrer sa cuisine de parfums capiteux quand ses fourneaux passent de délicats plats thaïs aux gourmandises du pays de Gomidas (en préparation, un livre de recettes culinaires !), Lucy Tutunjian se caractérise par une savoureuse vitalité et un remarquable don de l’invention. Tout comme ses pinceaux débordent de ce surprenant tonus, de cette énergie à la fois décapante et contagieuse… Promenade toute en pas alertes et vivacité donc entre ces toiles où la nature est magnifiée avec grâce et douceur, dans des tonalités à prédominance d’un tendre camaïeu de vert. Mais aussi profusion de bleu, de jaune et de rouge, aux éclats parfois veloutés, fauves et fluorescents. Dans une narration picturale à grands aplats, toute en courbes impressionnistes, parfois soulignée de grands traits noirs charbonneux, Lucy Tutunjian, élève de Paul Guiragossian, a gardé la nostalgie des poses du monde de Gauguin et aussi les mélanges des couleurs de Minas, tout en se référant, avec discrétion, à l’univers pictural des artistes du pays de Sayat Nova... Sans renier ses origines arméniennes et tout en optant pour une sage expression moderne, l’artiste offre à la peinture l’occasion d’exprimer une multitude d’émotions où l’universalité est en pointe de toute préoccupation… Dévotion et amour Des étincelles de vie où les arbres sont des amis, et la nature un cadre consolateur et bienveillant. Des personnages rassurants (une mère, des enfants, une famille, un groupe de femmes) habitent ce monde odoriférant, verdoyant, havre de paix et d’une certaine solitude réparatrice. Un monde propice au rêve, à la méditation, et d’où sourd une certaine affection, une joie et un bonheur de vivre. En toute humilité et paix intérieure. Mais il y a là aussi la bonté d’un regard empreint de fraternité humaine. Celui d’une femme-peintre qui sait garder sous le boisseau tout ce qui est passionnel, qui sait doser les élans et la retenue pour créer une atmosphère, celle du chaleureux espace où la toile est un bonheur, certes virtuel, mais perceptible, saisissable… Mais on revient à cette nature à la fois imposante et élégamment campagnarde, cadre privilégié d’êtres à l’abri des tourmentes contemporaines. Une nature saisie avec dévotion et amour par une palette maîtrisant avec tact et douceur toutes les nuances des reflets changeants d’un modèle rebelle et polymorphe… La nature avec sa lumière du soir, la crudité des journées ensoleillées, mais aussi les clairs-obscurs des moments où l’âme est en peine ou le chagrin derrière la porte. Arbres décharnés, broussailles de Bali, voyage en bateau, relaxation en bord de mer, plateau de figues rondement charnues, scène de « harsanig » (mariage), fatale curiosité d’un chat, une charrette oubliée en flanc de coteau, cascade de maisons en pente rupestre, mère et filles enlacées, chasse aux truffes, pose devant l’œil d’une caméra, instant de répit dans une voiture décapotable, tout cela, Lucy Tutunjian le porte aux regards du public en toute bonhomie et un habile sens d’une harmonie sans sophistication.
Edgar DAVIDIAN

Plus d’une quarantaine de toiles à la galerie Matossian au centre d’art de l’Université Haïgazian, entre huiles et aquarelles, pour parler de la vie.
Éclats de vie paisible, captés par le regard chargé de tendresse et de mansuétude d’une femme-peintre, Lucy Tutundian, qui sait faire chanter les couleurs, l’harmonie et la sérénité.
Dans...