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Crise financière Marchés à la hausse, mais l’horizon économique s’assombrit

Alors que les Bourses mondiales clôturaient le mois d’octobre sur une pointe positive, les prévisions économiques demeurent négatives pour l’économie mondiale. À son tour, la Banque du Japon a abaissé ses taux et prévoit une croissance proche de zéro. Les Bourses européennes et celle de New York sont reparties à la hausse hier, au terme d’un mois d’octobre qui restera comme celui d’une crise financière historique, alors que l’horizon économique continue de s’assombrir avec un cortège de mauvais résultats d’entreprises et de plans sociaux. Le rebond a été net sur toutes les grandes places européennes: Francfort a clôturé à +2,44 %, Paris à +2,33 %, Londres à +2 %, Milan à +2,88 %, Amsterdam à +3,90 % et Madrid à +3,32 %. Au lendemain de l’annonce d’une chute du produit intérieur brut américain de 0,3 % au 3e trimestre, Wall Street gardait des couleurs, le Dow Jones gagnant 2,26 % et le Nasdaq 1,83 % peu avant 19h00 GMT. « Le système financier commence à mieux fonctionner et cela aide vraiment le marché aujourd’hui », a souligné Owen Fitzpatrick, de Deutsche Bank. Un autre mauvais chiffre est cependant venu confirmer la baisse de la consommation américaine : les dépenses des ménages de septembre, en recul de 0,3 % par rapport au mois précédent. C’est la baisse la plus forte depuis juin 2004. Exception à la tendance haussière : São Paulo était en baisse (-1,83 %) à la mi-journée. En Asie, Tokyo avait clôturé à -5,01 %. « Le marché se cherche un peu », a expliqué Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management à New York. « Il va falloir attendre lundi et mardi, et un nouveau mois, pour voir si l’argent va affluer ou s’il va refluer » sur le marché, a-t-il ajouté. Sur le mois, les trois grandes places européennes et New York ont perdu de 15 % à 17 %. Tokyo, qui sera fermée lundi pour cause de jour férié, a perdu 25 % en octobre. Depuis le début de l’année, les principales Bourses mondiales ont perdu de 30 % à 40 %. Les répercussions se font sentir dans les données macroéconomiques comme chez les entreprises. Des grands noms de l’industrie ou de la finance, comme Nissan, Motorola, BASF ou American Express, ont annoncé des suppressions d’emplois par milliers, menaçant d’accélérer la chute de l’économie vers la récession. L’Allemagne a publié hier une baisse plus forte que prévu des ventes de détail en septembre (-2,3 % par rapport à août), révélant que la consommation ne serait pas le moteur d’une reprise de la première économie européenne. L’Espagne, particulièrement touchée par la crise de l’immobilier, a vu son économie plonger dans le rouge au troisième trimestre avec un produit intérieur brut (PIB) en baisse de 0,2 % par rapport au trimestre précédent. En Belgique, la croissance a ralenti au troisième trimestre, mais le PIB a néanmoins connu une évolution légèrement positive (0,1 %). Le gouverneur de la Banque centrale belge, Guy Quaden, s’attend à ce que « le quatrième trimestre 2008 et le premier trimestre 2009 soient probablement négatifs ». Quant au gouvernement néerlandais, il s’attend désormais à une croissance proche de zéro en 2009, contre 1,25 % prévu initialement. Même constat de la banque hélvétique UBS concernant la progression du PIB suisse. La Banque du Japon a réduit hier à presque zéro sa prévision de croissance de la deuxième économie mondiale pour l’année budgétaire en cours, abaissant dans la foulée son taux directeur de vingt points de base, à 0,30 %, au cours d’un vote particulièrement divisé. Pour l’année budgétaire 2008-2009, qui s’étend d’avril à mars, la Banque centrale ne table plus que sur une croissance économique de 0,1 %. Sa précédente prévision de croissance, publiée en juillet, était de 1,2 %. « L’activité économique au Japon est devenue de plus en plus faible à cause des effets des hausses des prix de l’énergie et des matières premières, et le ralentissement des exportations », a noté la Banque centrale dans un rapport. La reprise ne devrait venir qu’après septembre 2009, a estimé la BoJ, promettant de mener pour le moment une politique monétaire accommodante en fournissant d’amples liquidités au marché. Le comité de politique monétaire de la BoJ, qui compte huit membres et un siège vacant, a abaissé le taux directeur de 0,50 % à 0,30 % au terme d’un vote extrêmement serré. Cette baisse, la première en plus de sept ans, complète un plan de relance de 207 milliards d’euros, dont 38 milliards de dépenses publiques directes, annoncé jeudi. L’Allemagne prévoit aussi d’injecter 20 à 25 milliards d’euros dans des mesures de soutien à la conjoncture sur les deux années à venir. Le Parlement ukrainien a adopté hier soir en seconde et dernière lecture un plan de sauvetage économique réclamé par le FMI en échange d’un crédit de 16,5 milliards de dollars. Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a annoncé pour sa part qu’un plan de soutien à l’économie serait présenté « dans les jours à venir ». Mercredi, la Fed avait annoncé un abaissement d’un demi-point, à 1,0 %, de son principal taux directeur. La Banque centrale européenne (BCE) et la Banque d’Angleterre ont laissé entendre qu’elles pourraient prochainement assouplir aussi leur politique monétaire. Mais ces mesures gouvernementales n’ont pas d’effet immédiat sur l’économie. Signe de la déprime des investisseurs, les cours du pétrole sont repartis à la baisse en séance, avant de finalement clôturer en légère hausse à 67,84 à New York, en hausse de 2,85 % par rapport à la clôture de la veille. Parallèlement, l’euro s’affaissait de nouveau face au dollar, à 1,2737 dollar vers 17h20 GMT, contre 1,2913 dollar jeudi vers 22h00 GMT. La mauvaise santé de l’économie s’exprime aussi dans les résultats des entreprises, dont beaucoup revoient à la baisse leurs prévisions de résultats. Selon le cabinet de reclassement Challenger, Gray et Christmas, le nombre de suppressions d’emplois devrait dépasser le million en 2008 aux États-Unis, un chiffre jamais vu depuis 2005. Hier, la première banque japonaise, Mitsubishi UFJ Financial Group, a annoncé une division par presque trois de sa prévision de bénéfice pour 2008-2009. À Paris, le leader mondial des cosmétiques, L’Oréal, a annoncé un recul de ses ventes au troisième trimestre, une révision à la baisse de ses objectifs et la fermeture de deux usines en Europe, pour la première fois « depuis de très nombreuses années ». Le constructeur automobile allemand Daimler va réduire sa production. Il propose des indemnités de départ aux 4 000 salariés de son usine américaine de Vance (Alabama). Enfin, l’industrie du luxe, réputée solide face aux aléas économiques, risque, selon le cabinet Bain and Company, d’entrer en récession en 2009, pour la première fois depuis six ans.
Alors que les Bourses mondiales clôturaient le mois d’octobre sur une pointe positive, les prévisions économiques demeurent négatives pour l’économie mondiale. À son tour, la Banque du Japon a abaissé ses taux et prévoit une croissance proche de zéro.
Les Bourses européennes et celle de New York sont reparties à la hausse hier, au terme d’un mois d’octobre qui...