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Actualités - CHRONOLOGIE

Rencontre Il s’appelle… Charles Dantzig Zéna ZALZAL

« Je crois que je vais tomber amoureux de Beyrouth », déclare au lendemain même de son arrivée l’auteur de « Je m’appelle François » (Grasset) qui, lui, ne s’appelle pas François, mais Charles: Charles Dantzig*. « Je crois que je vais aimer Beyrouth, soutient-il, parce que, d’une part, c’est une ville au bord de l’eau et j’aime ce grouillement de vie auprès de ce qu’il y a de plus calme et, d’autre part, j’aime beaucoup les cités méditerranéennes comme Gênes, Naples, Alger, Le Caire, car probablement, pour moi qui ai fait des études classiques, elles ont un petit écho de la vieille civilisation romaine. » Et puis, Charles Dantzig a beaucoup d’amis libanais dont il admire, dit-il, « le côté rieur, cette forme d’élégance qu’ils ont à cacher la tragédie ». En tout cas, Charles Dantzig, en véritable « homme des villes », comme il se définit – « Je crois que ce sont elles qui sauvent les arts et la civilisation » –, déteste la campagne et la morne province. À l’instar de François, le personnage principal de son roman, Charles Dantzig est né à Tarbes et a quitté très tôt sa province natale pour Paris. Il assure d’ailleurs qu’« en France, on ne quitte pas la province, on fuit une souffrance ». Pas l’ennui ? « Mais l’ennui est une forme atroce de souffrance. » Le rapprochement biographique s’arrête là. Aventurier sans scrupules, séducteur, illustration par excellence de « l’imposteur moderne », se faisant passer, à chaque fois, pour un cousin, un neveu, un parent d’une star (Audiard, Depardieu, Casiraghi, Starck…), François est un fabuleux abuseur public qui, après avoir détroussé le tout-Hollywood, deviendra, sous le titre de « l’homme qui a volé trois milliards », une figure hautement médiatique de notre contemporaine société du spectacle. Tout comme son héros ou plutôt son antihéros, Charles Dantzig est lui aussi célèbre. Mais sa notoriété, autrement plus méritoire, il l’a doit surtout à son fameux Dictionnaire égoïste de la littérature française, récompensé du prix de l’Essai de l’Académie française en 2005. Cette somme érudite lui a également valu une reconnaissance qui a largement dépassé les frontières de l’Hexagone. Sauf que ne voulant pas se trouver confiné dans le seul genre encyclopédique, il publie, juste après son Dictionnaire, ce roman sur la médiatisation des imposteurs, tout à fait dans l’air du temps avec ses consonances « people ». En d’autres termes, Charles Dantzig est un touche-à-tout littéraire de talent. Romancier (Nos vies hâtives en 2001 lui avait valu, entre autres, le prix Roger Nimier), poète (il a, à son actif, plusieurs recueils dont Que le siècle commence, prix Verlaine en 1996), traducteur (notamment des œuvres d’Oscar Wilde et de Francis Scott Fitzgerald), ce brillant écrivain considère que « la vie est ennuyeuse et la littérature ne l’est pas ». Dont acte…de plume. Dantzig s’est ainsi jeté à corps perdu dans l’écriture « pour lutter contre la vie informe et dénuée de sens ». Le propos est un peu obscur et tout autant le « secret », que Charles Dantzig s’amusera à nous confier : « Dans chaque écrivain, il y a un petit Alien qui le dévore. » En attendant, cet adorateur de Proust qui ne craint pas, tout comme son idole, de s’atteler à des entreprises de longue haleine, publie bientôt une nouvelle somme commencée en 1996 et intitulée Encyclopédie capricieuse du tout et du rien. Cet ouvrage uniquement composé de listes singulières (« Comme celles des pour et contre de l’amour, des différents états de tristesse ou encore de la classification des gens par leur cou ») est en quelque sorte, dit-il, son « tour du monde ou de la vie en 800 pages »…Embarquement en janvier 2009 ! * Charles Dantzig interviendra dans le cadre de « Paroles d’auteurs », à l’Agora, à 18h00, puis signera son dernier roman au stand el-Bourj, à 19h00.
« Je crois que je vais tomber amoureux de Beyrouth », déclare au lendemain même de son arrivée l’auteur de « Je m’appelle François » (Grasset) qui, lui, ne s’appelle pas François, mais Charles: Charles Dantzig*.
« Je crois que je vais aimer Beyrouth, soutient-il, parce que, d’une part, c’est une ville au bord de l’eau et j’aime ce grouillement de vie...