Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Crise financière Les marchés financiers euphoriques

Les Bourses se sont envolées, dopées par la chasse aux bonnes affaires et les perspectives de baisses des taux d’intérêt. Euphoriques, les marchés financiers européens se sont envolés mercredi, dopés par la chasse aux bonnes affaires et les perspectives de baisses des taux d’intérêt, censées stimuler une activité économique qui tourne au ralenti. Sur la plupart des marchés européens, l’heure était à la liesse : dans le sillage du rebond spectaculaire de Wall Street mardi, la place de Paris a bondi de 9,23 % et Londres de 8,05 %. Ailleurs en Europe, Madrid (+9,42 %) a enregistré sa deuxième plus forte hausse de l’histoire, tandis que Milan grimpait de 9,87 % et Zurich de 6,18 %. Exception notable, la Bourse de Francfort a cédé 0,31 %, freinée par la chute de Volkswagen (-45,29 %), objet d’une forte spéculation. La folle envolée du même titre avait dopé mardi le Dax, qui avait gagné plus de 11 %. Pressée de réagir face à la crise, la Commission européenne a promis hier des mesures de relance pour soutenir l’économie menacée de récession, quitte à fermer les yeux sur les déficits. Un plan d’action doit être présenté le 26 novembre. Ce plan « comprendra des actions ciblées sur le court terme » pour la croissance et l’emploi, a expliqué le président de la Commission européenne José Manuel Barroso. Il n’est toutefois pas question d’un vaste plan de relance budgétaire comme aux États-Unis, qui est rejeté par de nombreux pays européens. Alors que les menaces sur l’économie mondiale persistent, la remontée des marchés financiers laissait sceptiques les opérateurs, habitués aux retournements de tendance très brusques. « C’est typique des marchés baissiers de rebondir de manière complètement folle », a commenté à New York l’analyste Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. « On n’est pas certain d’avoir touché le fond, mais ce qui est sûr c’est que la volatilité va se poursuivre », indiquait prudemment à Londres l’analyste David Evans, de BetOnMarkets. Mais les signes de détente monétaire se multipliaient dans le monde. La Banque centrale de Chine a annoncé mercredi sa troisième baisse des taux d’intérêt en six semaines, pour doper la croissance économique. Quelques heures plus tard, la Banque centrale norvégienne a procédé à une nouvelle baisse de 0,50 point de son taux folio (dépôts à vue), la deuxième en deux semaines. La Banque centrale européenne (BCE) a jugé « possible » une baisse de ses taux la semaine prochaine. Des informations de presse prêtaient à la Banque du Japon (BoJ) l’intention d’abaisser d’un quart de point son taux directeur pour brider la hausse du yen. Une perspective qui a provoqué une flambée de la Bourse de Tokyo, qui a clôturé en hausse de 7,74 %. Ailleurs en Asie, Hong Kong a gagné 0,8 %, mais Séoul et Shanghai ont perdu respectivement 3,0 et 2,94 %. Les marchés du Golfe ferment en ordre dispersé, les principaux en baisse. Quatre Bourses sur sept ont terminé hier en hausse, témoignant d’un regain de confiance dans cette région pétrolière, dans le sillage du rebond sur les principales Bourses du monde, mais les principaux marchés d’Arabie saoudite, de Dubaï et de Koweït ont fermé en baisse. Sur le front des devises, l’euro continuait à monter face au billet vert, cotant autour de 1,28 dollar. Le yen connaît un repli après la forte hausse des derniers jours. Le marché des taux interbancaires poursuivait sa détente, signe que les établissements financiers sont un peu plus enclins à se prêter entre eux. Malgré cette relative accalmie, les inquiétudes sur l’activité économique restent vives. En Grande-Bretagne, le ministre des Finances britannique Alistair Darling s’apprête à assouplir les règles budgétaires afin de relancer une économie qui s’installe dans la récession. De son côté, la chancelière allemande Angela Merkel a promis pour la semaine prochaine l’adoption d’une série de mesures « ciblées et courageuses » destinées à soutenir la conjoncture. Institutions internationales et gouvernements européens s’efforcent également d’éviter que les pays émergents d’Europe centrale et orientale ne soient emportés par la tourmente. La Commission de Bruxelles veut relever de 12 à 25 milliards d’euros l’aide maximum aux États membres hors zone euro, qui éprouvent des difficultés de balance des paiements ou voient leur monnaie chuter à la suite de retraits de capitaux étrangers. Après la Hongrie – qui va recevoir 20 milliards d’euros du Fonds monétaire international (FMI), de l’Union européenne et de la Banque mondiale – et l’Ukraine, le FMI a entamé des consultations sur la situation économique de la Serbie. Par ailleurs, baisse des prix des matières premières et dégradation de l’activité se conjuguent pour atténuer les pressions inflationnistes : en Allemagne, l’inflation a nettement ralenti en octobre à 2,4 % contre 2,9 % le mois précédent. Aux États-Unis, les commandes de biens durables sont reparties en hausse de 0,8 % en septembre par rapport au mois d’août. Un chiffre toutefois gonflé par les secteurs de la défense et de l’aviation. C’est la publication jeudi des chiffres du produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre aux États-Unis, attendus en recul, qui devrait donner la vraie mesure des difficultés de la première économie mondiale. Enfin, l’effondrement du secteur immobilier se poursuit en Europe. L’Espagne a annoncé une chute de 37 % des ventes de logements en août sur un an.
Les Bourses se sont envolées, dopées par la chasse aux bonnes affaires et les perspectives de baisses des taux d’intérêt.
Euphoriques, les marchés financiers européens se sont envolés mercredi, dopés par la chasse aux bonnes affaires et les perspectives de baisses des taux d’intérêt, censées stimuler une activité économique qui tourne au ralenti.
Sur la plupart des...