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Séminaire Gibran et Keyrouz évoqués en Allemagne

À Munich, 25 enseignants de langue allemande se retrouvent pour des échanges. À Munich, capitale de la Bavière (Allemagne), vingt-cinq enseignants de la langue allemande, venus de vingt-cinq pays et de cinq continents, se sont réunis pour participer à un séminaire de formation, une conférence, un échange interculturel et une présentation d’auteurs et de livres littéraires de tout genre dans le cadre d’une rencontre sur le thème « La littérature dans les cours d’allemand ». Textes et auteurs ont été présentés aussi bien dans la langue d’origine qu’en allemand. Le Liban a été représenté par Jessie Paul-Eole Fayçal, physiothérapeute et ostéopathe, exerçant aussi bien en libéral qu’à l’Université Saint-Joseph, au centre de médecine familiale et communautaire. Elle est également enseignante de la langue allemande au Centre culturel allemand (Goethe-Institut). Jessie Fayçal a présenté deux auteurs libanais, Gibran Khalil Gibran et Ghassibé Keyrouz, en quatre langues : allemand, anglais, arabe et français. L’assistance, impressionnée aussi bien par les quatre langues que possède parfaitement Jessie Fayçal que par l’art et la présentation des deux auteurs, deux vies, deux œuvres, n’a pas hésité à applaudir longuement la conférencière. Qui de nous ne connaît pas Gibran Khalil Gibran, écrivain, philosophe et peintre d’origine libanaise, né le 6 janvier 1883 à Becharré. Le texte de « L’Amour », tiré du Prophète, a été à l’ordre du jour : « Quand l’amour vous fait signe, suivez-le,… », « Lorsque vous aimez, vous ne devriez pas dire : “Dieu est dans mon cœur”, mais plutôt : “Je suis dans le cœur de Dieu” ». Ou bien : « … Puis vous endormir avec au cœur une prière pour l’être aimé et sur vos lèvres un chant de louange. » Aimer Dieu, aimer son prochain… qu’y a-t-il de plus beau que l’amour qui épargne et éloigne la haine, l’orgueil, la révolte, la vengeance, la guerre… Si Fayrouz a chanté l’amour, Ghassibé Keyrouz a vécu, évoqué et témoigné pour le pardon, aboutissement inéluctable de l’amour. Le pardon Dans un Liban déchiré par la guerre, l’exil et la douleur, beaucoup de larmes, de deuils et surtout beaucoup de haine et de vengeance ont été le fruit de la récolte dont les graines diaboliques ont été semées pour des générations. Mais il n’a pas été ainsi pour Ghassibé Keyrouz. Ce jeune Libanais, séminariste au Collège Notre-Dame de Jamhour, né dans une famille chrétienne, originaire de Nabha-Békaa où chrétiens et musulmans vivent ensemble, a prédit sa propre mort quelques jours avant de succomber sous les coups de ses ravisseurs. Pour cet acte prophétique, il avait même rédigé son testament. Un testament pas comme les autres. Ghassibé imagine, en une sorte de vision, le scénario de sa mort ainsi que ses dernières heures1. Tout d’abord et surtout, il demande à ses parents, et avec insistance, de pardonner à ses assassins. Nous voyons, de nos jours, que durant les funérailles d’une personne décédée suite à un meurtre, toute la famille, la tribu et le dernier venu crient à tue-tête et à coup de rafales la vengeance plutôt que le pardon. Ghassibé Keyourz a demandé de pardonner à ses bourreaux et de préparer des funérailles simples, loin de tout rituel. Il a demandé à ses proches, amis et parents, de prier et surtout de pardonner en leur annonçant qu’il se retrouvera au paradis contemplant le visage du Seigneur. Il n’a pas oublié ses petites dettes qu’il avait contractées ça et là. Il a demandé à ce que tout soit payé jusqu’à la dernière piastre. Ses parents l’ont enterré comme il l’a souhaité. Certains détails de l’enterrement ont été préparés et suivis à la lettre, avant même la découverte de son testament. Combien d’entre nous accepteraient de pardonner, n’oublieraient pas de payer leurs dettes matérielles et morales, demanderaient à ce que les funérailles soient d’une simplicité sans pareille et aimeraient la patrie et leurs compatriotes jusqu’au sacrifice ? 1- Ghassibé Keyrouz, Wasiyat li-ahl watanî (Testament à mes compatriotes), Beyrouth, Dar el-Machrek, 1978.
À Munich, 25 enseignants de langue allemande se retrouvent pour des échanges.
À Munich, capitale de la Bavière (Allemagne), vingt-cinq enseignants de la langue allemande, venus de vingt-cinq pays et de cinq continents, se sont réunis pour participer à un séminaire de formation, une conférence, un échange interculturel et une présentation d’auteurs et de livres littéraires...