Gastronomie Le beaujolais veut redorer le blason terni de son vignoble

Un mois avant le lancement du beaujolais nouveau, ce vin primeur qui envahit la planète à peine sa vinification achevée, une poignée de viticulteurs réputés pour produire les meilleurs vins de la région tentent de redorer le blason d’un vignoble en disgrâce. La marquise de Roussy de Sales, qui produit l’un des plus beaux vins du vignoble, a lancé vendredi la contre-attaque dans son château de la Chaize à Odenas, propriété du XVIIe classée monument historique qui a accueilli de prestigieux invités. C’est là qu’elle a accueilli, en 1996, les plus grands dirigeants du G7, Hillary et Bill Clinton en tête. Ce lieu symbolique a été choisi pour rappeler que le beaujolais, dépassé par l’image de sa production primeur à la qualité inégale, sait aussi produire des grands crus en annonçant le lancement d’une campagne « Expressions d’origines » pour le faire savoir à la planète entière. « Cette région produit des crus de qualité, qui sont malheureusement méconnus », regrette la marquise qui exporte, elle, une grande partie de sa production Outre-Atlantique. Dominique Piron, viticulteur à Villié-Morgon et président d’« Expressions d’origines », estime qu’il y a « urgence de bouger, de parler, d’agir » pour redresser la situation. Ce vignoble, qui s’étire au nord de Lyon, jusqu’aux limites de la Bourgogne, est ainsi en crise depuis une dizaine d’années, victime de son propre succès.