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Actualités - OPINION

Un défi incontournable

L’État libanais, de son sommet jusqu’aux classes politiques, ne peut éluder la confrontation avec le défi le plus grave et le plus comminatoire qui se dresse devant nous. Il s’agit du pouvoir « guerre ou paix », qui est du ressort exclusif de l’autorité, et que le Hezbollah mijote d’exercer comme il l’a fait le 12 juillet 2006. Apparemment, les responsables n’ont pas l’air inquiets, se contentant, à cet égard, des quelques mots évasifs de la déclaration ministérielle dont il résulte qu’il est laissé à l’État le pouvoir exclusif de la violence. Mais cela au prix de quelles périphrases timides et embrouillées ! Jugez-en : Article 2 – Il a été convenu (à Doha) d’interdire l’usage des armes, ou de la violence, ou la référence à celles-ci (?), quels que soient ces conflits (khilafaat – ce mot apparaît pour la première fois. On ne comprend pas grammaticalement le mot « ces » dans le texte) : Article 17 – Il est du devoir de l’État – et c’est un droit des Libanais sur lui – de ne rien tolérer de ce qui compromet la paix et la sécurité... (voir an-Nahar du 6/8/08). À lire cette déclaration ministérielle, on est frappé par l’emploi de termes équivoques, placés dans des tournures les rendant plus équivoques : sur deux grandes pages de journal (représentant onze grandes colonnes et 64 articles), les ministres n’ont pas trouvé les mots simples pour confirmer l’exclusivité pour le pouvoir de décider de la guerre et de la paix. Par contre, le Hezbollah a été beaucoup plus clair pour aborder ce sujet. Dans son discours pour la Journée d’al-Qods, sayyed Hassan Nasrallah a dit, comme en passant : « La Résistance n’attend pas – et ne craint pas la colère – de quiconque, lorsqu’elle accomplit son devoir, lorsqu’elle se harnache et se prépare, ou bien lorsqu’elle entre dans la bataille. » (voir an-Nahar du 27/9/08). De plus, pour que l’« on » ne se méprenne pas sur les intentions du Hezb, des responsables prestigieux se sont chargés de rappeler « à qui de droit » leur position martiale. Ainsi, à l’occasion de la récente fête du Fitr, cheikh Nabil Kaouk a souligné l’impatience de la Résistance à libérer Chebaa et les autres territoires revendiqués, laissant entendre qu’ils ne pourront pas indéfiniment maîtriser cette impatience : « L’ennemi doit savoir qu’il ne jouira d’aucune garantie, ni d’aucune sécurité tant qu’il occupera notre terre... Car la Résistance considère que son devoir patriotique exige qu’elle poursuive ce qu’elle a accompli en 2000 (savoir la lutte armée) et que la stratégie de la Résistance est la source de la force de base du Liban pour la récupération des terres restantes. Car la diplomatie est arrivée à une route barrée, et nous considérons que l’option de libérer la terre par la diplomatie et la politique est une option basée sur le mirage, une option stérile... » (voir an-Nahar du 3/10/08). Pouvons-nous, après cela, feindre d’être tranquilles du moment que ce gouvernement d’union nationale a reçu son vote de confiance ? Or ce défi atteint l’État tout entier, depuis son sommet jusqu’au trentième ministre. Il atteint aussi en particulier chaque membre de l’alliance du 14 Mars. Lequel de ces messieurs pourrait dormir tranquille devant ces algarades ? Nous ne cessons de courir le risque d’avoir un 12 juillet, avec la terrible précision suivante : Lorsque Israël, provoqué par le 12 juillet, a causé les ruines et les pertes humaines les plus terribles de la guerre, il protestait hypocritement qu’il n’en voulait pas au Liban, mais seulement au Hezbollah. Ce d’autant plus que le Premier ministre Siniora a déclaré officiellement le jour même du 12 juillet, et répété, que son gouvernement était dans l’ignorance totale de l’enlèvement des deux soldats. Mais aujourd’hui, le Hezb est dans le gouvernement, ses agissements compromettent tout le gouvernement libanais. Israël trouvera, là, une occasion en or pour s’en prendre au Liban tout entier et nous faire une guerre totale, s’étant déjà fait la main avec la guerre de 2006. Albert K. SARA Avocat
L’État libanais, de son sommet jusqu’aux classes politiques, ne peut éluder la confrontation avec le défi le plus grave et le plus comminatoire qui se dresse devant nous.
Il s’agit du pouvoir « guerre ou paix », qui est du ressort exclusif de l’autorité, et que le Hezbollah mijote d’exercer comme il l’a fait le 12 juillet 2006.
Apparemment, les responsables n’ont...